17 janvier 2012

Voeux politiques 2012, en veux-tu ? en voilà ......, mais au fait combien ça coûte ?

Éditorial de lucienne magalie pons

Ce n'est certainement pas Jean-Pierre Pernaud qui nous éclairera sur la question ... et la question reste posée.

Il ne se passe pas un jour depuis le 1er Janvier,  sans  que les dirigeants au pouvoir , les députés et tout les hauts fonctionnaires d’Etat,  chargés de responsabilité exécutive, judiciaire , administrative, et législative,  ne se relaient pour  présenter  leurs  vœux à  tel ou tel corps de fonctionnaires,   aux dirigeants et responsables de tel ou tel secteur d’activité  publics  ou privés  , culturel, enseignement,  artistique, médical, scientifique,  commercial, industriel, transports,  libéral , artisanal  etc…
Sans oublier la marine,   les armées, les gendarmes, la police, j’en oublie encore certainement … 

Ces présentations de  vœux  s’accompagnent  toujours de discours politiques où l’amphitryon célèbre les mérites de sa classe politique et lance des piques contre l’opposition, l’assistance disciplinée applaudi  généreusement,  avant  d’aller gober  en file indienne devant les buffets garnis,  des en- cas chauds ou froids, des canapés salés,  des amuse-gueules, des mignardises ou petits gâteaux et salade de fruits  ect,… tout en se rinçant la dalle avec du champagne, des boissons alcoolisées, vins etc.… et naturellement de l’eau plate ou pétillante ou encore des jus de fruits pour ceux d’entre eux qui ne tiennent pas l’alcool ou se l’interdisent pour raison de santé ou par philosophie morale ou existentielle personnelle.

Parfois  un repas à table remplace les buffets-garnis.

Les médias  participent aux réjouissances (si l’on peut  dire)   non pas pour  gober des canapés et autres gâteries et se rincer la lampe  mais pour accomplir leur mission d’information en multiples versions, articles, photos, vidéos avec enregistrement des discours,  qui seront ensuite très largement publiés et commentés dans les quotidiens, sur les écrans et dans les sites internet des grands et petit médias, et en plus repris sur des blogs tenus par des particuliers.

Et on remet encore ça avec la galette des rois !

Tout ceci pourrait se comprendre si nous nous trouvions dans une période « glorieuse » du point de vue économique, financier et social, où l’on pourrait se permettre d’en jeter ,  ce n’est pas le cas, en temps ordinaire  on nous rappelle plusieurs fois par jour que nous sommes dans une crise sans précédent,  on nous demande de faire preuve de courage,   traduisez de nous priver de pratiquement tout, etc .... et en plus au moment des vœux et de la galette,  on nous ressasse ces mêmes affirmations et recommandations , au point de nous démolir le moral pendant tout le mois de janvier.

Et c’est le moment de se poser la question des millions d’euros qui sont  dépensés pour ces présentations  officielle de vœux et dégustation de galettes des Rois instrumentalisées  en tribune de propagande politique.

Il m’est arrivé d’être invitée  par le passé à ce genre de cérémonies, l’ambiance était à la fête,  les discours étaient détendus, on effleurait bien sur les questions d’actualité politique, mais tout glissait dans une ambiance légère teintée de courtoisie, l’amphitryon  lançait délicatement une petite pointe   d’humour choisi dans un répertoire décent, et on avait l’impression de traverser des bulles de champagnes dans des effluves de parfum délicat.

Nos responsables avaient à cœur de ne pas ternir ces cérémonies de vœux,  beaucoup moins nombreuses qu’aujourd’hui, de  relents  politiques et de l’écho des querelles de la classe politique.

Et c’est pourquoi qu’au souvenir de ces temps-là,  sans oublier  les difficultés que nous traversions à l’époque et que nous surmontions avec la même dignité que nos Gouvernants, nous nous prenons à dire  avec nostalgie …«  Ah ! …… c’était le bon temps  »

METEO- Prévisions pour l'après midi du 17-01-12

Éditorial de lucienne magalie pons

François Bayrou champion d'un sondage de popularité (16 janvier 2012)

Éditorial de lucienne magalie pons


Selon le dernier sondage de popularité « Ipsos-Le Point » publié Lundi 16 janvier  le dirigeant du Modem François Bayrou  arrive en tête  du palmarès avec 56 % de jugement favorables, gagnant  ainsi en en cinq mois 20 points d’opinions favorables.

 François Hollande à 56 % d’opinions favorables  réalise son meilleur score depuis la primaire d’investiture d’octobre dernier, est classé en deuxième position, avec 35 % d’opinions défavorables 

Ces deux  scores creusent  l’écart avec les autres personnalités de la classe politique dont certaines ont peine à percer, les unes restant stables, les autres accusant des baisses, allant de +2+  à  -2 , de +1 à -1,   à l’exception  Jean Luc Mélenchon à 37 %  qui gagne 7 points , et de Marine Le Pen  à 32 %  qui gagne 4 points

Le sondage  diffusé lundi montre une nouvelle dégradation de la popularité de Nicolas Sarkozy qui   avec 63% d'opinions négatives perd 2 points, et se trouve à  34% d'opinions favorables.

 François Fillon,  à 45% d'opinions positives  gagne 1  point, contre 49% d'avis contraires (+1).

 Opinions favorables dans l’ordre :

François Bayrou :        56 %

François Hollande :      56 %

Jean-Luc Mélenchon :  37 %

Marine Le Pen :            32 %

Cette enquête a été réalisée par téléphone les 13 et 14 janvier auprès d'un échantillon national de 948 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Note : Il s’agit d’un sondage de popularité et non d’intention de vote

16 janvier 2012

Nicolas Sarkozy en visite d'Etat à Madrid "la mano en la mano" avec Mariano Rajoy

Éditorial de lucienne magalie pons

Inutile d’épilogue sur la remise de l’insigne de  la Toison d'or au Chef de l’Etat Français par Juan Carlos roi  d’Espagne, autrefois les distinctions  de cet ordre  distinguaient une personnalité pour ses éminents  mérites personnels et son rang , de nos jours  c’est une  distinction qui  couronne des actions politiques qui vont dans le même sens. Et puis dans notre pays la banalisation de l’Ordre de la Légion d’honneur honore des récipiendaires  dont les mérites tiennent surtout à  la considération  que leur prête à titre personnel  l’autorité en place,  et d’une façon générale ont peut en tirer comme conclusion que  la distribution de ces décorations est  un instrument essentiellement médiatique.

Passons donc sur cet évènement pour revenir à l’essence même de la visite d’état du Chef de l’Etat en Espagne, nous retiendrons  de sa rencontre avec Mariano Rajoy, récent Chef du Gouvernement espagnol,  les points de vue concordants de ces deux personnalités.

En résumé nous n’avons pas vraiment appris quelque chose de nouveau,  en ce qui  concerne la « crise de la dette  »   le Président  a déclaré que cette crise « …sans précédent nous impose de réduire nos dépenses, nos déficits et de retrouver le chemin d’une nouvelle croissance en résolvant les problèmes de compétitivité » …en appelant à la « mesure » et au « sang-froid », il a aussi  qualifié les avis des agences de notation d' « éléments intéressants sur lesquels il convient de ne pas exagérer ».   une vision globale à laquelle Mariano Rajoy a adhéré pleinement.

Mariano Rajoy a  aussi annoncé son appui pour la mise en place d'une taxe sur les transactions financières, (mesure soutenue par Nicolas Sarkozy)  sans se prononcer  s'il penchait  pour le calendrier français ou allemand. « L'Espagne doit conserver son poste à la BCE [Banque centrale européenne] », a-t-il aussi affirmé.

 Le Chef de l’Etat Français a promis à l'Espagne le soutien de la France sur cette question.


Le président français a également implicitement  épinglé au passage  l'opposition française, en soulignant la « responsabilité » du parti de Mariano Rajoy, le Parti populaire, qui, alors dans l'opposition et à quelques mois des élections, a voté la « règle d'or » avec le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, en septembre dernier.

Pour la petite histoire, un incident survenu  lors de la conférence de Presse qui a suivi la rencontre de Mariano Rajoy et Nicolas Sarkozy a  illustré de nombreux articles, en effet Nicolas Sarkozy n’a pas daigné répondre  à plusieurs reprise à un journaliste français qui l’interrogeait sur la perte du Triple A, pour finalement répondre  «  en France, ce ne sont pas les agences de notation qui doivent définir les politiques économiques.

- Les médias soulignent que le Chef de l’Etat français et le Chef du Gouvernement espagnol ont voulu dédramatiser la dégradation de la note de leur pays respectifs - 

Le président français Nicolas Sarkozy a aussi annoncé   que la réunion qu'il devait avoir vendredi à Rome avec le chef du gouvernement italien Mario Monti et la chancelière allemande Angela Merkel était "repoussée au mois de février".  "J'aurai Mario Monti au téléphone ce soir. Si nous avons décidé, Mario Monti, Angela Merkel et moi-même, de repousser au mois de février la réunion que nous avions décidée, c'est pour une raison très simple" ………."Angela Merkel a reçu Mario Monti, j'ai moi-même reçu le chef du gouvernement italien et il n'y avait pas lieu, dix jours après, de faire ce qui aurait été perçu comme un sommet, alors même qu'on nous reproche l'accumulation de sommets et que nous avons déjà un rendez-vous avec Mariano Rajoy et les autres chefs d'État et de gouvernement le 30 janvier, à Bruxelles", a-t-il ajouté."Nous sommes solidaires, il y a une route qui est tracée : moins de dépenses, moins de déficits, plus de croissance et plus de compétitivité" a-t-il  affirmé.

Ndlr : La date de cette réunion tripartite avait été annoncée le 6 janvier par Nicolas Sarkozy à l'issue d'une rencontre à Paris avec Mario Monti. Il devait permettre aux trois dirigeants de discuter de la crise de la dette avant le sommet européen du 29 janvier. Les trois responsables européens s'étaient déjà retrouvés pour un mini-sommet le 24 novembre à Strasbourg, juste après l'arrivée au pouvoir mi-novembre de Mario Monti.
 
Comme on le voit, c’est « la mano en  la mano » que  le  Chef de l’Etat français  et  le Chef du Gouvernement espagnol se présenteront au Sommet Européen et les médias ne manquent pas d’indiquer que la rencontre de Nicolas Sarkozy et de Mariano était aussi destinée à préparer ce sommet et de montrer à l’Europe leur entente commune.

Revue de Presse

europe A Madrid, Sarkozy tente de dédramatiser la perte du triple A

Les Échos -
A Madrid, le président français a tenté de dédramatiser la perte du triple A par la France et reçu l'appui de l'Espagne pour la taxe sur les transactions financières. Le sommet tripartite de Rome de vendredi a été repoussé en février. ...


Agence de notation : le triple tacle de Sarkozy à un journaliste

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Résumé : A Madrid, Nicolas Sarkozy a refusé à trois reprises lundi de répondre à un journaliste qui l'interrogeait sur la perte du triple A. "Vous n'avez pas eu les dernières informations", at-il dit pour clore la discussion, alors que Moody's a ...

Espagne: Nicolas Sarkozy adoubé chevalier de la Toison d'Or

20minutes.fr - ‎Il y a 20 minutes ‎
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, discute avec le roi d'Espagne, Juan Carlos, avant d'être adoubé de l'Ordre de la Toison d'Or , le 16 janvier 2012 à Madrid. AFP PHOTO / JAVIER SORIANO DISTINCTION - En remerciement de la coopération de la ...

La crise de la dette au coeur du déplacement de Sarkozy à Madrid

20minutes.fr - ‎Il y a 28 minutes ‎
Les dirigeants français Nicolas Sarkozy et espagnol Mariano Rajoy ont cherché lundi à minimiser l'impact de la dégradation de leurs pays par l'agence Standard & Poor's, appelant à réduire les déficits et relancer la croissance en pleine crise de la ...

Le roi Juan Carlos a décoré lundi 16 janvier Nicolas Sarkozy, en visite d'État en Espagne, de l'insigne de l'ordre de la Toison d'Or

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Lundi 16 janvier Nicolas Sarkozy, en visite d'État a été  décoré par le roi d'Espagne Juan Carlos de l'insigne de l'ordre de la Toison d'Or

document sonore : cliquer au centre du carré banc :


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 A Madrid, Nicolas Sarkozy a refusé à trois reprises lundi de répondre à un journaliste qui l'interrogeait sur la perte du triple A. "Vous n'avez pas eu les dernières informations", a-t-il dit pour clore la discussion, alors que Moody's a maintenu jusqu'à nouvel ordre le triple A français
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Gérard Longuet dérape cyniquement en s'inspirant d'un naufrage, pour attaquer François Hollande

Éditorial de lucienne magalie pons

Gérard Longuet,  ministre de la Défense,  s’est  inspiré  de l’image du dramatique naufrage du paquebot de croisière « Costa Concordia qui s’est échoué vendredi  au large de la Toscane faisant  au moins six morts et près de 75 disparus pour stigmatiser François Hollande, sur LCI, en le comparant au capitaine d’un  navire  échoué.

C’est du moins ainsi que les animateurs l’ont ressenti.

"Il y a des capitaines qui frôlent trop les côtes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs", a déclaré Gérard Longuet, en ajoutant : "je trouve que François Hollande côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance".


 Dans sa comparaison malencontreuse non seulement le ministre de la défense instrumentalise un évènement dramatique pour polémiquer, mais encore il confond bateau et navire, en effet un bateau navigue en eau douce, mais un navire navigue en mer.


Le Ministre qui après-coup a du s’apercevoir  ou être averti de son dérapage  est revenu peu après sur ses déclarations au micro de France Inter. Cette "formule" n'était "peut-être pas la meilleure", a-t-il  dit en expliquant  "Je n'ai pas comparé, c'est un procès d'intention".


Mais du côté de l’opposition,  Manuels Valls, directeur de la communication  de François Hollande  candidat socialiste à la présidentielle ne l’a pas raté : «Très grosse faute de mauvais goût et indigne de Longuet à l'égard de Hollande et surtout des victimes du Costa Concordia. ll doit s'excuser", a immédiatement  tweeté le député de l’Essonne.

 Laurent Fabius, ancien premier ministre,  a  dénoncé une "mauvaise saillie" du ministre de la Défense. "C'est une comparaison totalement déplacée et si je voulais être plus sévère, j'aurais à l'esprit ces mots de Schiller : contre la bêtise, même les dieux ne peuvent rien", a-t-il  déclaré …

 On ne peut qu’approuver la réaction socialiste qui ne fait que commencer.

Concernant la campagne présidentielle, Martine Aubry  avait conseillé à Nicolas Sarkozy  tout récemment lorsqu’il se trouvait en visite à Lille pour présenter ses vœux aux fonctionnaires «  …… Et si on pouvait arriver à faire monter le niveau de ce débat ?  la République et la France y gagneraient», la question avait été entendue par Nicolas Sarkozy, semble-t-il, mais en lisant la presse et en voyant les écrans depuis Jeudi, on peut se rendre compte que les  membres du Gouvernement ont les esgourdes bouchées et qu’ils continuent à voler très bas et très lourds.

 Les ministres ne font que suivre,  mais très maladroitement,   l’exemple  de Nicolas Sarkozy qui a  exhumé Jeanne d’Arc et ensuite Michel Debré pour se créer une aura politique  réunissant les valeurs de la France  et celles du gaullisme.

Instrumentaliser   un naufrage dramatique  et  mobiliser nos écrans pour dégobiller contre François Hollande et   contre l’opposition est une « opération de com »  cynique qui  effectivement mériterait que le Ministre de la Défense présente ses excuses au moins aux familles endeuillées.

Revue de Presse : 

La Rédaction de RTL | 16/01/2012 - 11h51 écouter Gérard Longuet, ministre de la Défense, lundi matin sur LCI : "Il y a des capitaines qui frôlent trop les côtes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs" Marie-Bénédicte Allaire | 16/01/2012 - 12h46 
écouter L'ancien Premier ministre PS Laurent Fabius : "Après les propos des UMP Bernard Accoyer sur la guerre et de Nadine Morano sur l'homme dangereux, il y a aujourd'hui cette mauvaise saillie de monsieur Longuet" Christian Panvert | 16/01/2012 - 13h15  
Ségolène Royal, présidente PS de Poitou-Charentes : "C'est une grave diffamation et un mépris pour toutes les victimes d'instrumentaliser à des fins politiciennes ce drame affreux pour dénigrer, pour dégrader, pour procéder à des injures publiques" 

Longuet compare Hollande à un capitaine naufrageur, fureur au PS

TF1 -
Le PS a vivement réagi lundi aux propos du ministre de la Défense Gérard Longuet, qui a comparé François Hollande au capitaine du Costa Concordia, dont le naufrage au large des côtes italiennes a fait au moins six morts. Gérard Longuet s'est exprimé ...




Nicolas Sarkozy en Espagne - Sous décor de Toison d'Or et parade de crise

Éditorial de lucienne magalie pons

Grandeur et misère politique et sociale  du jour 

Nicolas Sarkozy est aujourd’hui en visite en Espagne.

Les médias nous  informent qu’à   Madrid, le président français se verra remettre  l'Ordre de la Toison d'Or par le roi d'Espagne Juan Carlos avant de s'entretenir avec le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, et qu’il  présentera ensuite ses vœux aux Français de l'étranger à la Résidence de France.

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Rappelons notamment  que La France et l'Espagne ont toutes les deux été dégradées vendredi soir par l’agence de notation Standard & Poor's.  la note de la  dette souveraine de la France a baissé  d'un cran pour Paris, qui perd son triple A, et la note  de la dette souveraine  de l’Espagne a baissé de deux crans.

Qu’à cela ne tienne, toujours rassurant,  en dépit de la bourrasque de la crise,  trois jours après la dégradation de neuf pays de la zone euro, -  dont la France et l'Espagne- , Nicolas Sarkozy  qui est attendu aujourd’hui en Espagne, soutenait  tout récemment dans un entretien accordé  au quotidien espagnol "ABC"   que les "derniers développements n'ajouteront pas aux difficultés" de la zone euro.

Evoquant notamment l'accord sur un nouveau pacte budgétaire et le  Mécanisme européen de stabilité « MES » ( qui doit se substituer au FESM)  Nicolas Sarkozy  a  affirmé  que c'est "une véritable refondation de la zone euro qui est en cours, qui permettra de tirer toutes les conséquences de la crise que nous connaissons aujourd'hui".

"Toutes ces décisions ont permis de stabiliser les marchés à la fin du mois de décembre et au début du mois de janvier", a  souligné le président français, qui "espère que les derniers développements n'ajouteront pas aux difficultés", sans citer directement la décision de S&P et la perte du triple A français.

Pour le Président Français, interrogé par ABC  sur la sortie de la crise   …… «  ….  Personne ne peut "prédire avec certitude" quand la zone euro sortira de la crise. "Ce que je sais, en revanche, c'est nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour en sortir le plus vite possible", a-t-il  répondu.

"Plus que jamais, il est nécessaire que nous fassions preuve de courage et d'audace", a-t- il argumenté  en  prévenant  que cela vaut pour les Etats-membres de la zone euro, mais "également pour toutes les institutions européennes, qui doivent plus que jamais se mobiliser pour sauvegarder l'euro".

 Nicolas Sarkozy a  approuvé  "les mesures extrêmement courageuses prises par l'Espagne pour faire face à la crise et tenir ses engagements européens», dans le cours de son interview, il a aussi  assuré  le nouveau chef du gouvernement Mariano Rajoy de son complet soutien et rendu  "hommage à la sagesse du peuple espagnol, qui comprend ces décisions difficiles et les accepte avec calme et  lucidité".

Le  président de la République  à  rappelé  que la France est "prête à montrer le chemin" sur le projet de taxe sur les transactions financières et "à aller de l'avant avec ceux qui le veulent" sans "attendre que tout le monde soit d'accord".

Les médias qui relaient des extraits de  cet interview, informent qu’à   Madrid, le président français se verra remettre lundi l'Ordre de la Toison d'Or par le roi d'Espagne Juan Carlos avant de s'entretenir avec le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, et qu’il  présentera ensuite ses vœux aux Français de l'étranger à la Résidence de France.

REVUE DE PRESSE _________________________________


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Nicolas Sarkozy - feu Michel Debré : Même combat ? - Discours d'Amboise -

Éditorial de lucienne magalie pons

Le Président de la République s'est rendu hier à Amboise pour célébrer le 100° anniversaire de Michel Debré, 

Le Président de la République  est arrivé à 10 h 30,  dimanche matin, au cimetière d'Amboise, ou repose l'ancien Premier ministre du général de Gaulle,  Michel Debré.

Il était accompagné notamment  d’Yves Guéna, président de l’Association des amis de Michel Debré, et de  Mme. Claude Gref, Secrétaire d’état chargée de la famille, élue de la région
Le Président de la République s’est  d’abord recueilli  sur la tombe de Michel Debré en présence des membres de la famille Debré,  avant de prononcer  au Gymnase de la ville un discours  très élogieux qui retraçait les racines familiales , les études,  la carrière et   les actions  politiques   de celui qui fut notamment l’artisan de la constitution de la V° république aux côtés du Général de Gaulle,  dont il fut le Premier Ministre.

Plus qu’une célébration d’anniversaire  c’est un hommage solennel  que le Président de la République   a  rendu à Michel Debré : «   C'est aussi, c'est d'abord au grand serviteur de l'État que la Nation rend aujourd'hui un hommage solennel » a déclaré Nicolas Sarkozy.

Devant  une assistance de quelque 2 000 personnes, composée de  militants UMP,  et de personnalités de la société civile et institutionnelle, réunie  dans le gymnase de la ville, Nicolas Sarkozy a  prononcé un long discours  « gaullien »  très politisé,  pour célébrer Michel Debré, entrecoupé  de vifs applaudissements

Plus qu’une célébration d’anniversaire  c’est un hommage solennel  très élogieux  que le Président de la République   a  rendu à Michel Debré :

 «   C'est aussi, c'est d'abord au grand serviteur de l'État que la Nation rend aujourd'hui un hommage solennel » a déclaré Nicolas Sarkozy au cours de son intervention étoffée à plusieurs reprises  de références historiques anciennes allant du Général de Gaulle pour remonter jusqu’à Jeanne d’Arc  en passant par Carnot, Gambetta, et Clémenceau, pour illustrer la personnalité et les références  morales et politiques de feu Michel Debré.

Nous n’entrerons pas ici dans une critique de ce que fût l’action politique de Michel Debré, nous dirons simplement que s’il est  remis à l’honneur  aujourd’hui  et encensé aujourd’hui pour ses prises de positions et ses œuvres et actions politiques,  notamment  par   les politiques qui se réclament du Général de Gaulle, il fût autrefois  très contesté au moment  des évènements de l’indépendance de l’Algérie, en effet  certains commentateurs actuels prétendent qu’il fut le défenseur de l’Algérie Française,  mais ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie se souviennent que s’il était pour une certaine  forme d’association avec l’Algérie , il n’a jamais soutenue l’Algérie Française et de plus  qu’il a combattu ses partisans.

Mais, comme nous le savons,  les  politiques et les médias pseudo historiens,  et  pas seulement  depuis la période de décolonisation,   se plaisent  à réviser sans cesse les faits historiques et l’Histoire de la France,  au gré des changements politiques.

Pour revenir à l’intervention de Nicolas Sarkozy, elle  était  consacrée pour l’essentiel,  à célébrer les mérites politiques et moraux  de feu Michel Debré , mais il faut noter que le Chef de l’Etat  a saisi l’occasion  pour se placer  lui-même dans le discours  , - sur le ton de la confidence- , entre deux longs passages consacrés à feu Michel Debré , pour s’adresser implicitement aux Français,   en parlant de « la bourrasque  de la crise » , dont il  a développé la gravité en soulignant « qu’il faut  l’affronter, …  résister, se battre ….faire preuve de courage,  etc…. en annonçant dans cet impromptu qu’il dirait la vérité aux partenaires sociaux le 18 Janvier et qu’il parlera aux Français à la fin du mois, et  terminant par un appel  à prendre exemple sur ce que fit Michel DEBRÉ dans ces années exaltantes où se construisit réellement la France moderne.

 Voici  ci-dessous  cet impromptu extrait de son intervention :


« Permettez-moi ici une confidence. J'ai souvent réfléchi depuis que nous sommes dans la bourrasque de la crise. Je ne trouve pas d'autre guide à l'action, dans ces temps troublés, que ces deux mots : vérité et courage.

Depuis 2008, j'ai choisi de dire la vérité aux Français sur la gravité de la crise. Je leur ai dit qu'il s'agissait d'une épreuve pour la France qu'il ne fallait ni sous-estimer ni dramatiser à l'excès. C'est une épreuve. En tant que telle il faut l'affronter. Il faut résister, se battre. Il faut faire preuve de courage.

Le courage dont font preuve les Français tous les jours, dans leur travail. Le courage avec lequel ils acceptent les réformes difficiles, comme celle des retraites.

Pour ma part, à l'occasion du sommet sur la crise, je dirai la vérité aux partenaires sociaux le 18 janvier. Je parlerai aux Français à la fin du mois. Je leur dirai que comme en 1958, la crise peut être surmontée, pourvu que nous ayons la volonté collective et le courage de réformer notre pays. Car c'est le courage qui donne la force d'agir. La France est un grand pays. La France a souvent traversé dans son histoire des périodes difficiles. Croyez-moi, comme en 1958, elle saura se relever de cette crise.

Prenons exemple sur ce que fit Michel DEBRÉ dans ces années exaltantes où se construisit réellement la France moderne. »

Fin de l’extrait ../

 Le Président Sarkozy a quitté ensuite Amboise  pour regagner l'Élysée, où l'attendaient ses conseillers, selon les médias  pour une réunion portant sur la crise et... la perte du triple A.

ooOoo

(Info : Aujourd’hui Lundi, Le Président Français est en visite en Espagne)

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 LE DISCOURS D'AMBOISE

Madame la Ministre, Chère Claude GREFF
Monsieur le Ministre, Cher Maurice LEROY,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,

Nous voici réunis aujourd'hui à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de Michel DEBRÉ, tout prêt d'ici, à Montlouis-sur-Loire, d'un père qui allait marquer d'une empreinte profonde l'histoire de la médecine française en fondant la pédiatrie moderne et d'une mère, elle aussi médecin, qui serait l'une des premières femmes à devenir chef de clinique des Hôpitaux de Paris.

A mi-chemin entre l'Alsace, que son grand-père paternel avait quittée en 1870 pour ne pas perdre la nationalité française, et la région toulousaine d'où sa famille maternelle était partie au moment de l'affaire Dreyfus, il allait s'enraciner dans cette Touraine où il sentait battre le cœur de la France.

La France, elle allait occuper toutes ses pensées.

Comme le général de GAULLE il ne pouvait l'imaginer sans la grandeur et cette grandeur pour lui se confondait avec celle de l'État.
Si les circonstances jouèrent dans sa vie un rôle souvent décisif comme pour chacun d'entre nous, le choix de sa carrière, lui, ne dut rien au hasard et tout au goût profond du service de l'État qui très tôt s'était emparé de lui et ne le quitta jamais.

Nous ne célébrons aujourd'hui pas seulement l'homme de convictions qui mena avec tant de sincérité, d'énergie, de courage, d'obstination les combats qui lui paraissaient justes.

Nous ne célébrons pas seulement l'homme politique qui occupa tant de postes de responsabilité.
C'est aussi, c'est d'abord au grand serviteur de l'État que la Nation rend aujourd'hui un hommage solennel.

Grand serviteur de l'État, c'est une expression qui n'a d'équivalent dans aucune autre langue.
Car l'État occupe dans notre histoire, dans notre destin collectif, dans notre vie publique une place éminente incomparable à celle que bien souvent il occupe ailleurs.

En France, c'est l'État qui a fait la Nation, qui la porte, qui la maintient unie.

En France, lorsque l'État est faible, c'est la Nation tout entière qui se trouve affaiblie.

En France, lorsque l'autorité de l'État est contestée, c'est la cohésion nationale qui est menacée.

Michel DEBRÉ appartient à la longue lignée de ceux qui ont voué leur vie au service de l'État, et qui depuis des siècles le construisent et le reconstruisent contre les assauts, sans cesse répétés, de toutes les féodalités dont le Général de GAULLE disait « qu'elles n'aiment rien moins qu'un État qui fait réellement son métier et qui, par conséquent, les domine ».

Les grands serviteurs de l'État, ce sont eux qui ont fait la France, sa grandeur, sa force, sa liberté.
Ils ont accompli ce miracle, renouvelé de siècle en siècle, parce qu'ils ont choisi de servir une cause plus grande qu'eux-mêmes, parce qu'ils ont choisi de faire toujours passer l'intérêt national avant leur intérêt personnel, parce que pour eux, servir était une exigence intellectuelle et morale. Exigence si étrangère à tant de ceux qu'ils ont côtoyés, qu'ils furent souvent incompris.

Incompris, Michel DEBRÉ le fut par ceux qui ont toujours regardé le goût de servir et l'exigence morale en politique comme une forme de naïveté -- parce qu'ils ne croyaient qu'au cynisme. Il en souffrit. Sans jamais que cette souffrance le conduisit à renoncer.
Il appartenait à cette catégorie d'hommes qu'une sourde colère contre les forces du renoncement maintient en permanence dans l'action même quand celle-ci paraît désespérée.

Enfant, il avait déjà choisi ses héros préférés parmi les personnages de l'Histoire qui avaient incarné la résistance nationale dans les moments les plus désespérés : Jeanne d'Arc, Carnot, Gambetta,
 Clémenceau... Comment dès lors aurait-il pu ne pas devenir gaulliste quand le général de GAULLE, à son tour, allait incarner ce que MALRAUX appelait : « la force du non dans l'Histoire » ?

A la fin de ses études de droit et de sciences politiques, il choisit le Conseil d'État où il allait trouver, dira-t-il un jour, une « conception de l'État à la fois nationale, tolérante et démocratique ».

En 1939, il était officier de cavalerie. Fait prisonnier en juin 1940, il réussit à s'évader trois mois plus tard. En février 1943 il s'engagea dans la Résistance. Dès l'été il fut chargé d'établir la liste des préfets qui pourraient remplacer ceux de Vichy à l'heure de la Libération. En août 1944, à 32 ans, il était nommé Commissaire de la République à Angers.

Chargé par le général de GAULLE de préparer la réforme de l'administration, il créa en 1945 l'École Nationale d'Administration et la Fondation Nationale des Sciences Politiques.
Ce n'était que la première pierre de l'œuvre réformatrice incomparable à laquelle ce réformateur dans l'âme allait se consacrer sans relâche durant tout le temps où il exercerait des responsabilités publiques. Cet homme d'ordre était sans cesse porté vers le mouvement, la modernisation, le progrès. Il savait d'instinct que, dans un monde qui se transforme, l'immobilisme est mortel et que si les principes devaient rester constants, les institutions, les lois et les moyens devaient changer.

Épouser son temps, prendre à bras le corps les défis de son époque, telle était pour lui la condition de la survie de la France.
Il avait vécu comme une terrible souffrance la défaite de 40 et l'effondrement de la IIIe République.
Il avait eu le sentiment de revivre la même histoire avec le naufrage de la IVe République.

Relever l'État que le régime des partis abaissait. Le réformer pour lui rendre son autorité, son prestige, son efficacité, telle fut dès lors son obsession.

Dès 1947, il dénonçait : « la mort de l'État républicain ». Son constat était accablant : « notre État, disait-il, est incohérent, il est ruineux, il est inefficace ».

« Dans le même bureau on dit aujourd'hui au citoyen le contraire de ce qu'on lui disait hier ; on nie ici ce qu'on affirme à côté. »

« Le ministère des Finances, pensant au Budget, réclame des économies ; les autres ministères se croient déshonorés s'ils n'épuisent pas leurs crédits et si, d'une année sur l'autre, ils n'obtiennent pas d’augmentation.»

« C'est le mécanisme intérieur de l'État qui nous ruine. Les méthodes de travail sont souvent dispendieuses et les méthodes de gestion dévastatrices. »

« L'administration française ne manque pas de contrôles. On peut même dire que le contrôle est une de nos satisfactions nationales. Malheureusement on contrôle davantage la manière dont un service dépense que la dépense elle-même. »

Cela était pour lui d'autant plus une souffrance qu'il regardait l'État non comme une structure inerte mais comme « un être vivant, l'expression d'une communauté vivante comme une personne, vivante comme une famille ».

Mais ce constat qui pourrait valoir pour bien d'autres époques, et cette souffrance qu'il éprouva devant cette faillite ne lui firent pas baisser les bras.
Au contraire.

« Notre décadence, écrivait-il, à l'aube d'une carrière politique qui allait laisser une empreinte si profonde dans nos institutions, notre décadence ne nous est pas imposée par la fatalité. Elle n'est pas écrite sur le livre du Destin. C'est nous qui, chaque jour, l'écrivons. »
Et il allait contribuer à l'écrire.

Une question le hantait : « Que faire pour que la République soit capable d'assumer la France ? »
A la IIIe République, il reprochait d'avoir été malthusienne, d'avoir eu peur du marché mondial, d'avoir ignoré l'importance de la production et du commerce, de s'être résignée à la dénatalité, d'avoir fait preuve de lâcheté face à Hitler, de s'être réfugiée dans le pacifisme.
A la IVe République, il reprocha d'avoir brisé le rêve du gaullisme et de la Résistance en livrant l'État aux partis.
Il en voulait au régime de ne pas entreprendre les efforts nécessaires pour, disait-il, « hisser la Patrie au premier rang et l'y faire demeurer » parce qu'il mesurait le risque de devenir ainsi « le serviteur des autres, sans liberté, sans sécurité, sans prospérité ».

Bien plus tard, il résumera ainsi l'état d'esprit qui était le sien alors qu'il s'engageait dans la vie politique : « jeune bourgeois hostile aussi bien au conservatisme qu'à la lutte des classes, deux faces d'une même fausse médaille, je veux qu'un constant effort de travail, de recherche scientifique et technique, de modernisation agricole, d'élan industriel, de conquête de nouvelles énergies soit accompagné d'une inlassable volonté de solidarité collective et d'une inlassable ardeur de promotions individuelles ».

Il avait tout compris mais il ne voyait personne d'autre que le Général de GAULLE pour éviter que la France manquât son rendez-vous avec l'Histoire et s'engageât sur la pente du déclin.
En juillet 1946, il se rendit pour la première fois à Colombey pour convaincre le Général de GAULLE qui s'était retiré du pouvoir de revenir dans le jeu politique. Mais le Général qui ne voulait pas subir la loi des partis refusa.

Jusqu'en 1958, Michel DEBRE ne cessera de revenir à la charge et de tout faire pour que l'Homme du 18 juin s'impose à nouveau comme le seul recours.

En 1957, à l'heure où la IVe sombrait, il écrivait encore à ceux qu'il appelait « les princes qui nous gouvernent » : « A force d'attendre, il sera trop tard. »
Entre temps, il était devenu en 1948 sénateur d'Indre-et-Loire sous l'étiquette du RPF ce grand rassemblement populaire que le Général a voulu dresser contre le régime des partis. De retour sur sa terre natale que pendant dix ans il parcourut en tous sens, et qu'Alfred de VIGNY appelait « le jardin de la France », il allait à la rencontre de tous.

Bien plus tard, « C'est avec gratitude, dira-t-il, que j'évoque les visages de ces hommes à qui j'ai parlé en toute franchise et que j'ai écoutés avec intérêt ». Il dira aussi : « partout je rencontrais l'histoire ». Charles Martel, Charles VII, Jeanne d'Arc, François 1er... Il y rencontrait aussi la littérature : Rabelais, Balzac, Ronsard, Beaumarchais, Vigny...

En 1951, il était élu Conseiller Général du canton de Vouvray.
En 1966, il sera élu maire d'Amboise.

De cette ville à laquelle il se dévouera corps et âme il dira : « l'hospitalité comme l'esprit de résistance ont forgé son existence et sa loyauté, comme la douceur du climat et les mille et une ressources de la nature sur nos bords de Loire ont dessiné son caractère, ardent et serein. Amboise appartient à l'avenir tout comme le passé lui appartient... »

Par deux fois, il échoua à devenir député d'Indre-et-Loire. Ce double échec le conduisit à se présenter à la Réunion où il fut élu en 1963 dans la première circonscription de l'Ile. Il mettra toute son énergie et toute son intelligence dans l'accomplissement de ce mandat qui lui tenait profondément à cœur. Et le souvenir qu'il a laissé aux Réunionnais auxquels il a tant apporté montre que malgré des polémiques et parfois des incompréhensions cet homme exigeant qui voyait si loin et si grand avait su tisser avec ces Français d'Outre-mer des liens profonds d'estime et d'affection.
Mais son grand amour c'était la France, et la grande année de sa vie ce fut cette année 1958 où le Général de GAULLE revint au pouvoir.

D'abord Garde des Sceaux, le 8 janvier 1959 il était nommé Premier ministre. Il allait le rester jusqu'en 1962.

Ministre des Finances en 1966, ministre des Affaires étrangères en 1968, ministre d'État, ministre de la Défense en 1969, jusqu'en 1973. Il occupa tous les postes, toutes les fonctions, toutes les responsabilités, des plus humbles aux plus éminentes. Et il marqua chacune d'une empreinte profonde. Ce qu'il a accompli en fait l'un des plus grands réformateurs de notre histoire.
Au ministère de la Justice, il élabora la Constitution de la Ve République qui permet encore aujourd'hui à la France d'être gouvernée même quand elle traverse les épreuves les plus difficiles. Il bouleversa de fond en comble l'organisation de la Justice, créa l'École Nationale de la Magistrature, redessina la carte judiciaire.

A la tête du gouvernement, alors que la France devait faire face au drame algérien, il mit en œuvre le plan Rueff de redressement financier.

En 1958, le franc était attaqué, le déficit budgétaire paraissait insoutenable. Il fallait rétablir la confiance. Michel DEBRÉ fit alors le seul choix possible, celui de la vérité et du courage.


Permettez-moi ici une confidence. J'ai souvent réfléchi depuis que nous sommes dans la bourrasque de la crise. Je ne trouve pas d'autre guide à l'action, dans ces temps troublés, que ces deux mots : vérité et courage.

Depuis 2008, j'ai choisi de dire la vérité aux Français sur la gravité de la crise. Je leur ai dit qu'il s'agissait d'une épreuve pour la France qu'il ne fallait ni sous-estimer ni dramatiser à l'excès. C'est une épreuve. En tant que telle il faut l'affronter. Il faut résister, se battre. Il faut faire preuve de courage.

 
Le courage dont font preuve les Français tous les jours, dans leur travail. Le courage avec lequel ils acceptent les réformes difficiles, comme celle des retraites.

 
Pour ma part, à l'occasion du sommet sur la crise, je dirai la vérité aux partenaires sociaux le 18 janvier. Je parlerai aux Français à la fin du mois. Je leur dirai que comme en 1958, la crise peut être surmontée, pourvu que nous ayons la volonté collective et le courage de réformer notre pays. Car c'est le courage qui donne la force d'agir. La France est un grand pays. La France a souvent traversé dans son histoire des périodes difficiles. Croyez-moi, comme en 1958, elle saura se relever de cette crise.

 
Prenons exemple sur ce que fit Michel DEBRÉ dans ces années exaltantes où se construisit réellement la France moderne.



Il mit en œuvre le Traité de Rome. Il modernisa la fiscalité, l'agriculture, l'énergie, la recherche, lança un grand plan d'équipement pour la métropole et l'Outre-mer, mit fin à la guerre scolaire avec la loi sur la liberté de l'enseignement et la loi sur l'aide à l'enseignement privé, organisa l'enseignement professionnel agricole, développa l'enseignement technique, réorganisa les études médicales, créa les Centres Hospitaliers Universitaires, mit en œuvre une politique ambitieuse d'aménagement du Territoire.
C'est pendant qu'il était à Matignon que fut introduit le nouveau Franc, instauré l'impôt unique sur le revenu, généralisée la TVA, lancé le programme nucléaire et le programme spatial, créé l'aéroport d'Orly...
Au ministère de l'Économie et des Finances, il créa l'Institut National de la Consommation, introduisit la rationalisation des choix budgétaires, restructura le secteur des banques et des assurances, fonda la BNP, inventa les groupements d'intérêt économique, lança le marché hypothécaire, créa la Commission des Opérations de bourse, les Instituts régionaux d'administration, la Fondation de France.
Il institua les OPA et les dations, regroupa tous les services fiscaux dans la Direction Générale des Impôts...

A la Défense nationale, il créa le GIAT et l'Aérospatiale, lança le programme Ariane, rédigea le premier livre blanc sur la politique de défense.

Dans sa vie politique, il y aura une blessure, celle de l'Algérie. Il aurait voulu qu'elle restât associée à la France.

Mais cela n'entama en rien sa fidélité. Il dira « Ce n'est pas l'Algérie qui a fait mon « gaullisme » ; ce n'est pas l'évolution de la guerre d'Algérie qui l'a défait. Gaulliste de raison je le suis devenu en 1941 ; voyant l'état de la France sous la IVe République, je le suis demeuré. Le cœur a transformé une conversion raisonnable en un attachement indéfectible... »

Du cœur, il en mit à l'ouvrage, il en mit dans ses engagements.

C'est à cause de ce cœur qu'il mettait dans tout ce à quoi il croyait qu'il souffrit tant de l'affaire algérienne. C'est à cause de ce cœur qu'il mettait dans tout ce qu'il entreprenait qu'il fut si malheureux chaque fois qu'il se trouvât écarté des responsabilités. Non parce qu'il aimait le pouvoir pour le pouvoir mais parce qu'il ne pouvait supporter l'idée de ne plus être utile à son pays alors qu'il y avait toujours tant à faire à ses yeux pour qu'il ne sombrât pas à nouveau dans la facilité et dans l'impuissance.
Malheureux il le sera aussi de ne pas être assez écouté quand il pointera avant tout le monde les risques que faisait courir le désordre monétaire international ou la dénatalité, quand il défendra la nécessité d'une politique familiale ambitieuse ou quand il plaidera pour une Europe des Nations contre ce qu'il appelait l'Europe supranationale.

Son échec à l'élection présidentielle de 1981 le remplira d'une profonde tristesse non de ne pas avoir été élu car il ne l'avait sans doute jamais espéré, mais de ne pas avoir pu faire comprendre et partager cette idée de la France qu'il avait la hantise de voir mourir.

En 1988, cet homme si attaché à la culture et à la langue française fut élu à l'Académie française. Cette élection lui procura sa dernière grande joie parce que l'Académie était à ses yeux l'une de ces institutions qui s'inscrivent dans la longue durée de l'Histoire de notre pays et qui sont au cœur de son identité.
Et sans doute avait-il le sentiment qu'à travers elle l'idée si élevée qu'il se faisait de la France continuerait à vivre pour les siècles des siècles.

Avant que tout doucement la maladie ne l'affaiblisse et ne l'emporte peut-être n'avait-il pas retrouvé l'espoir que la jeunesse française puisse encore comprendre le message si exigeant mais si profond qu'il lui avait adressé un jour, avec son cœur. Mais peut-être que si...

« Jeunesse française, tu fais partie de la jeunesse du monde et ton destin est lié à celui de l'humanité. Mais tu as la responsabilité, et toi seule, de la France de demain. Ce que tu ne feras pas pour ta liberté, nul ne le fera. Ce que tu ne feras pas pour ton pays, garant de ta liberté, nul ne le fera ».

Michel DEBRÉ, grand serviteur de l'État, trop peu honoré, la France aujourd'hui se souvient qu'elle te doit beaucoup et elle te dit merci d'avoir tant fait pour elle.

Vive la République que tu as si bien servie
Vive la France que tu as si bien aimée.


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Relais d'informations : Les délégations Russes et Ukrainiennes sont arrivées ce 2 juin 2025 au Palais Ciragan d'Istanbul (Turquie) pour reprendre de nouveaux pourparlers

Les délégations arrivent au Palais Ciragan d'Istanbul (Turquie) pour les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine, le 2 juin 2025.  ...