Éditorial de lucienne magalie pons
Hier Mardi 1 Février, plus d'un million d'Égyptiens ont manifesté en défilant dans tout le pays contre le président égyptien pour demander son départ, mais alors que notamment l’opposant Mohamed ElBaradei l’avait exhorté à quitter le pouvoir « d’ici à vendredi », Hosni Moubarak a annoncé au terme de cette journée , dans une allocution télévisée , qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle de septembre et qu'il ne quittera pas le pouvoir d'ici là.
L'opposition campe sur ses positions et a fait savoir qu’elle n'entamera pas de négociations avant le départ du président égyptien.
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Rappelons que Lundi soir le nouveau vice-président, Omar Souleimane, avait annoncé en réponse aux exigences des manifestants , qu’il était chargé par le Président Hosni Moubarak d'ouvrir un dialogue immédiat avec l'opposition «autour de toutes les questions liées à la réforme constitutionnelle et législative».
Par ailleurs lundi soir, l’'armée égyptienne avait annoncé officiellement qu'elle ne tirerait pas sur les manifestants, dont elle juge les revendications «légitimes». Des commentateurs on ont tiré la conclusion que l’armée se rangeait aux côtés des manifestants..
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C’est dans ce climat que Mardi 1er Février dès 8 heures les manifestants ont commencé à se rassembler dans le centre du Caire, aux cris de «Dehors Moubarak», en brandissant des affiches représentant le président pendu ou bien sa photo avec la mention «Ta tête va tomber».
L’armée gardait de nombreux accès à proximité de plusieurs bâtiments gouvernementaux, en accueillant les manifestants cordialement tout en fouillant les sacs.
Dans la journée plus d'un million d'Égyptiens ont manifesté en défilant dans tout le pays contre le président égyptien pour demander son départ, mais alors que notamment l’opposant Mohamed ElBaradei l’avait exhorté à quitter le pouvoir « d’ici à vendredi », Hosni Moubarak a annoncé au terme de cette journée , dans une allocution télévisée , qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle de septembre et qu'il ne quittera pas le pouvoir d'ici là.
L'opposition campe sur ses positions et a fait savoir qu’elle n'entamera pas de négociations avant le départ du président égyptien.
Résumé de quelques points forts :
Peu après 12 heures, plusieurs centaines de milliers de manifestants sont rassemblés place Tahrir, au Caire, selon les organisateurs affirment avoir atteint le million espéré, selon la chaîne qatarie al-Jezira ;
17h15 : À Alexandrie, deuxième ville du pays, des centaines de milliers de personnes se rassemblent devant la mosquée Qaëd Ibrahim et la gare ferroviaire. A Suez, 15.000 personnes ont défilé, alors qu'elles étaient 40.000 à Mansoura, 5.000 à Tanta et 10.000 Mahalla.
- Peu après, Israël appelle la communauté internationale à «exiger» de tout pouvoir égyptien le respect du traité de paix avec l'État hébreu, selon un communiqué du bureau du premier ministre.
Note : ( Il n’est pas surprenant qu’Israël s’adresse à la Communauté Internationale pour « exiger » le respect du traité de paix avec l’État Hébreu, s’adresser directement à « tout pouvoir égyptien » risquerait d’apparaître à l’opposition égyptienne comme une provocation de la part d’Israël)
A 21h58 , le président Moubarak assure dans un discours à la télévision égyptienne qu'il ne se représentera pas à la prochaine présidentielle, qui doit avoir lieu en septembre. «Je ne voulais pas être candidat aux prochaines élections», a-t-il assuré, mais Hosni Moubarak n’entend pas renoncer au pouvoir dans l'immédiat. «Je tiens à finir mon travail, mon œuvre au service de la patrie, pour que ceux qui me suivront assurent à l'Égypte sa sécurité et sa sûreté», affirme-t-il. «Au cours des mois qui restent de mon présent mandat, je ferai tout pour qu'il y ait une transition du pouvoir pacifique».
Hosni Moubarak a demandé aux deux chambres du Parlement d'alléger les conditions de candidature à la présidentielle pour assurer la participation de toutes les forces politiques. Il a appellé la police à «assurer la sécurité des citoyens avec loyauté, honneur et en respectant le droit et la liberté du peuple». Les forces de sécurité devront «prendre les mesures nécessaires pour poursuivre ceux qui sont à l'origine des pillages et des destructions».
«C'est mon pays. C'est ici que je vis. Je me suis battu pour défendre ce territoire, sa souveraineté et ses intérêts, et je mourrai ici», conclut le chef d'Etat.
21h12 : Les forces de sécurité confirment que plus d'un million de personnes ont défilé mardi dans toute l'Égypte.
A 22 heures trente, les manifestants toujours regroupés sur la place Tahir ne sont pas convaincus par le discours du Président Hosni Moubarak et réclament son départ sans délai .
23h30 : Selon un haut responsable américain, l'annonce de Moubarak est «importante», mais pourrait ne pas suffire.
23h30 : Selon un haut responsable américain, l'annonce de Moubarak est «importante», mais pourrait ne pas suffire.
A 00h47 de la Maison Blanche, dans une intervention solennelle, le président américain, Barack Obama a indiqué avoir dit à son homologue égyptien, Hosni Moubarak, qu'une transition politique pacifique et calme devait débuter «maintenant» en Égypte.
Le chef d'État américain a aussi félicité l'armée égyptienne d'avoir permis que des manifestations pacifiques aient lieu, eta déclaré à l’adresse des jeunes Egyptiens : «Nous entendons votre voix».
(Le Obama et Hosni Moubarak s’étaient entretenus pendant 30 minutes mardi soir par téléphone)
Après cela, à 02h24 : La Grande-Bretagne a réitéré son appel aux autorités égyptiennes à procéder à un «changement réel, visible et complet», après qu'Hosni Moubarak ait annoncé qu'il resterait au pouvoir jusqu'à la présidentielle de septembre.
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La Journée :
Tout au long de cette journée des déclarations et appels du monde et de l’Égypte se sont succédé pour appeler à une transition de pouvoir pacifique ou proposer une aide à l’Egypte.
- Le fond monétaire International le premier dans la matinée s’est dit prêt à aider l’Égypte à reconstruire son économie, son Directeur Général Dominique Strauss Kahn a déclaré « .. «La question est de savoir comment reconstruire. Ce n'est pas seulement valable pour l'Égypte, mais aussi pour des pays qui ne connaissent pas ce genre de troubles, mais qui sont quasiment dans la même situation»… ce qui peut paraître comme une déclaration de principe.
- Des organisations et ONG égyptiennes de défenses des droits de l’homme ont invité le Président Égyptien à «se retirer» du pouvoir pour «éviter un bain de sang», et ont réclamé une nouvelle Constitution qui serait élaborée par un commission représentant tous les partis et forces politiques et la société civile, et la tenue d’élection parlementaires et présidentielle libre et transparentes dans les six mois sous la surveillance de la justice. Parmi ces ONG, se trouvaient les plus importantes d'Égypte : le Centre d'Études des droits de l'homme du Caire, l'Association égyptienne des droits économiques et sociaux et le Centre arabe pour l'indépendance de la justice.
- Dans la matinée Séoul et Taïwan ont annoncé qu’ils vont rapatrier leurs citoyens, 192 touristes Taïwanais se trouvaient en Égypte.
- Vers 10 heures trente l’Armée Égyptienne a fermé les accès au Caire et à d'autres villes où des manifestants prévoyaient de se rendre pour la «marche du million». L'autoroute reliant Alexandrie au Caire a été bloquée à un kilomètre de la capitale par un barrage de l'armée, selon un journaliste de l'Agence France-Presse (AFP). Les sorties des villes de Mansoura, Suez et Fayyoum auraient également été bloquées par l'armée.
- Un peu plus tard, Recep Tayyip Erdogan, Premier Ministre Turc exhorte le régime d'Hosni Moubarak à «satisfaire sans hésitations la volonté de changement» de son peuple.
- L'Espagne a commenté cette journée en en estimant qu'il s'agit d'une «journée clé» pour l'armée égyptienne face aux manifestations et «n'envisage pas» une réaction violente des militaires.
- Peu après 12 heures, plusieurs centaines de milliers de manifestants sont rassemblés place Tahrir, au Caire, selon les organisateurs affirment avoir atteint le million espéré, selon la chaîne qatarie al-Jezira ;
- De son côté, presque simultanément, sur la chaîne satellitaire al-Arabya Mohamed ElBaradei exhorte le président égyptien à quitter le pouvoir «d'ici à vendredi » en ajoutant …«Vendredi a été baptisé 'le jour du départ'»
- Vers 12 heures 40, le célèbre acteur égyptien Omar Sharif qui d’après les médias assiste à toutes les manifestations du 27me étage de son hôtel, confie à la BBC que c'est la première fois qu'il entend son peuple parler de démocratie
- Peu après un comité représentant les forces de l’opposition égyptiennes, dont l’opposant Mohamed ElBaradei, déclare dans un communiqué qu’il n’entamera pas de négociations avant le départ du Président Moubarak.
- Presque immédiatement, l'opposant Mohamed ElBaradei dans une interview à la chaîne de télévision al-Hurra, affirme qu’il souhaite une sortie honorable pour le Président Moubarak.
- De France, Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés socialistes à l’Assemblée Nationale , a estimé que le président Moubarak va «devoir partir», il considère que le mouvement populaire ne s'arrêtera «pas tant que des changements politiques ne seront pas engagés».
- Le porte parole du Quai d’Orsay fait savoir que La France insiste pour que «le sang s'arrête de couler» en Égypte, où 300 personnes seraient mortes depuis le début des manifestations selon l'ONU.
- À 14 heures 50 les États-Unis ordonnent le départ du personnel non essentiel de son ambassade au Caire. (Jusque-là depuis dimanche les diplomates étaient invités à partir s’ils le souhaitaient)
- Vers 15 heures 05 l’opposante Birmane, prix Nobel de la Paix Aung Sans un Kyi, a affirmé sur la BBC « Nous sommes tous avec les manifestants égyptiens … en ajoutant …. «Il est nécessaire de garder la tête froide …….et de ne jamais perdre espoir et de continuer», a-t-elle ajouté.
- Vers 15h45 Madame Margaret Scobey, ambassadrice des États-Unis au Caire, s'est entretenue au téléphone avec Mohamed ElBaradei, chef de file du mouvement de contestation du régime.
- 8 minutes plus tard environ Londres estime que le remaniement gouvernemental de l’Égypte constitue une réponse décevante aux aspirations démocratiques du peuple Égyptien »
- Vers 17 heures on apprend que le « géant de l’alimentaire Nestlé » et le groupe suisse d’ingénierie ABB interrompent « temporairement » leurs activités en Égypte.
- Il est fait état vers 17 heures par un responsable américain, que lors de leur conversation téléphonique, l'ambassadrice des États-Unis au Caire Margaret Scobey a répété à Mohamed ElBaradei que Washington souhaitait une transition politique, sans dicter à l'Égypte la direction à prendre, fait savoir un responsable américain. Par ailleurs selon une source politique Égyptienne, l’opposant Mohamed Elbaradei a présenté des scénarios pour «l'après-Moubarak»
- Après 17 heures 17h15 on fait état qu’à Alexandrie, deuxième ville du pays, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblés devant la mosquée Qaëd Ibrahim et la gare ferroviaire, et qu’à Suez, 15.000 personnes ont défilé, alors qu'elles étaient 40.000 à Mansoura, 5.000 à Tanta et 10.000 Mahalla.
- Peu après, Israël appelle la communauté internationale à «exiger» de tout pouvoir égyptien le respect du traité de paix avec l'État hébreu, selon un communiqué du bureau du premier ministre.
(Note : Il n’est pas surprenant qu’Israël s’adresse à la Communauté Internationale pour « exiger » le respect du traité de paix avec l’État Hébreu, s’adresser directement à « tout pouvoir égyptien » risquerait d’apparaître à l’opposition égyptienne comme une provocation de la part d’Israël)
- Les rumeurs qui circulaient dans la journée faisant état d'un départ du président Moubarak sont démenties par un journaliste américain de Channel 4 sont démenties sur son compte Twitter. (Ce journaliste avait parlé à un chauffeur du président)
- Après 18 heures, on apprend que des manifestations de soutien au mouvement de contestation contre Hosni Moubarak ont eu lieu mardi devant les ambassades d'Égypte à Beyrouth (Liban), à Amman (Jordanie) et à Doha (Qatar), on cite aussi le Yémen
- Les voyagistes Français décident la suspension de tous les départs de vacanciers pour l’Egypte jusqu’à Lundi prochain inclus
- À 18 h.26 : Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a eu une conversation téléphonique le maréchal Égyptien Mohamed Hussein Tantawi.
- Le gouvernement britannique annonce sa décision d'envoyer mercredi à titre de «précaution» un avion charter au Caire pour rapatrier ses ressortissants désireux de quitter l'Égypte. L'appareil devrait repartir du Caire jeudi.
- Le Maroc a envoyé deux avions en Egypte mardi pour permettre à ses ressortissants de quitter le pays.
- L'Algérie a également affrété deux appareils pour rapatrier ses citoyens mercredi et vendredi.
- A 19h25, la Chaîne Al-Arabya informe que le président égyptien Hosni Moubarak va prononcer un discours ce mardi, et que le vice-président Omar Souleimane a entamé des consultations avec les représentants des partis politiques. L'information n'est pas confirmée de source officielle.
- A 19h39, la chaîne Al-Arabya, informe qu’ Hosni Moubarak annoncera mardi soir qu'il renonce à se représenter mais qu'il entend rester à son poste pour répondre aux revendications des manifestants.
- 20h50 : La télévision officielle confirme l'intervention télévisée «importante» de Moubarak d'ici peu.
- 20 heures 30, la foule des manifestants commence à se disperser un peu au Caire, mais la place Tahir, point central du rassemblement, reste pleine de manifestants en ce début de soirée.
- A 20 h 50 : La télévision officielle confirme l'intervention télévisée «importante» de Moubarak d'ici peu.
- Vers 21 heures la firme américaine Google informe qu’un de ses responsables pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord n’a pas donné signe de vie depuis Jeudi soir quand il se trouvait dans le Centre du Caire ou se tenaient une manifestation anti-Moubarak.
- On apprend vers 21 heures, d’après le New York Times, que le Président Barack Obama a conseillé à Hosni Moubarak de ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel. Le message du Président Obama aurait été transmis Lundi par un ancien ambassadeur américain venu au Caire lundi.
- 21h12 : Les forces de sécurité confirment que plus d'un million de personnes ont défilé mardi dans toute l'Egypte.
- Enfin à 21h58, le président Moubarak assure dans un discours à la télévision égyptienne qu'il ne se représentera pas à la prochaine présidentielle, qui doit avoir lieu en septembre. «Je ne voulais pas être candidat aux prochaines élections», a-t-il assuré, mais Hosni Moubarak n’entend pas renoncer au pouvoir dans l'immédiat. «Je tiens à finir mon travail, mon œuvre au service de la patrie, pour que ceux qui me suivront assurent à l'Égypte sa sécurité et sa sûreté», affirme-t-il. «Au cours des mois qui restent de mon présent mandat, je ferai tout pour qu'il y ait une transition du pouvoir pacifique».
Hosni Moubarak a demandé aux deux chambres du Parlement d'alléger les conditions de candidature à la présidentielle pour assurer la participation de toutes les forces politiques. Il a appellé la police à «assurer la sécurité des citoyens avec loyauté, honneur et en respectant le droit et la liberté du peuple». Les forces de sécurité devront «prendre les mesures nécessaires pour poursuivre ceux qui sont à l'origine des pillages et des destructions».
«C'est mon pays. C'est ici que je vis. Je me suis battu pour défendre ce territoire, sa souveraineté et ses intérêts, et je mourrai ici», conclut le chef d'État.
- A 22 heures trente, les manifestants toujours regroupés sur la place Tahir ne sont pas convaincus par le discours du Président Hosni Moubarak et réclament son départ sans délai .
- 23h30 : Selon un haut responsable américain, l'annonce de Moubarak est «importante», mais pourrait ne pas suffire.
A 00h47 : de la Maison Blanche, dans une intervention solennelle, le président américain, Barack Obama a indiqué avoir dit à son homologue égyptien, Hosni Moubarak, qu'une transition politique pacifique et calme devait débuter «maintenant» en Égypte.
Le chef d'État américain a aussi félicité l'armée égyptienne d'avoir permis que des manifestations pacifiques aient lieu, et a déclaré à l’adresse des jeunes Égyptiens : «Nous entendons votre voix».
(Le Président Obama et Hosni Moubarak s’étaient entretenus pendant 30 minutes mardi soir par téléphone)
Après cela, à 02h24 : La Grande-Bretagne a réitéré son appel aux autorités égyptiennes à procéder à un «changement réel, visible et complet», après qu'Hosni Moubarak ait annoncé qu'il resterait au pouvoir jusqu'à la présidentielle de septembre.
Revue de presse :