05 avril 2008

Les Français sont mis au pain sec


En attendant d’être mis sur le trottoir les Français Moyens sont invités à se serrer la ceinture et à payer plus cher leur loyer.

La faillite de l’action Gouvernementale est une évidence que le Chef de l’Etat s’emploie à masquer par des mesures dites de modernisation de l’état, en réalité un vrai plan de rigueur qui frappe une majorité de Français dans leur quotidien. C’est la continuation d’une politique de rupture qui s’analyse en une entreprise d’envergure de casse sociale menée par le Chef de l’Etat et le Gouvernement soutenus ouvertement par l’UMP, les financiers ultralibéraux et en coulisses par le MEDEF.

Les mesures d’ « économie » qui visent essentiellement les catégories moyennes devraient faire économiser 7 milliards d'euros d'ici à 2011, d’après le Gouvernement.

Présentées par le Chef de l’Etat comme la « Réforme de l’Etat »ou encore comme « modernisation de l’appareil de l’Etat », pour noyer le poisson de 7 milliards d’euros d’économie à réaliser d’ici à 2011, 166 mesures drastiques visant essentiellement les catégories les moins favorisées ou moyennes, au mépris de leurs difficultés actuelles de pouvoir d’achat, de logement et d’accès à l’emploi., viennent de nous être annoncées.

Le mot rigueur n’est employé que pour le dénier au profit du mot économie ou réforme. Une déclaration alambique presque ironique et en tout cas ridicule tente d’expliquer et de justifier ces injustices : « Ce ne sont pas les économies qui font la réforme mais la réforme qui permettra des économies … C’est la différence entre rigueur et la réforme »a déclaré le Chef de l’Etat, considération banale qui ne veut strictement rien dire, sauf à se gargariser lui-même de ce qu’il considère peut-être comme une finesse de langage politico-économique, ou un jeu de mot « savant » à la destination des Français qu’il prend certainement pour des imbéciles.

Or il n’est pas nécessaire d’avoir fait sciences économique et ou politiques pour savoir ce que parler veut dire, ceux qui seront atteints socialement par la majorité de ces mesures injustes considèrent qu’il s’agit bien d’un plan de rigueur. Il n’est pas besoin de le masquer par des rodomontades de « bel esprit politique »

Toutes les catégories sont visées, les retraités, les fonctionnaires, les demandeurs de logements sociaux, et différents secteurs privés et publics ne seront pas épargnés.

Alors que les déficits publics se creusent par l’inefficacité d’un Gouvernement habile à servir la rente, le patrimoine, et les profits financiers des nantis, au lieu de financer la création, la recherche et l’investissement productif, Nicolas Sarkozy entend réduire les aides au logement social, instituer un relèvement d’accès aux HLM en relevant de 10 % le plafond de ressources pour limiter l’accès au logement social et augmenter les surloyers, renvoyant ainsi implicitement vers le secteur privé 10 % des demandeurs et augmenter en quelque sorte « la totale » au profit des propriétaires et au détriment des locataires.

En matière d’emploi sont prévus : la suppression des dispositifs favorisant les retraites anticipées, une forte limitation des contrats aidés, la lutte contre les fraudes aux prestations sociales, une meilleure organisation de l'hôpital, la réforme du permis de conduire etc…

Pour les retraités, Nicolas Sarkozy a annoncé la suppression du supplément de pension aux fonctionnaires prenant leur retraite dans les territoires d'Outre-mer sans y avoir travaillé une durée minimale , ce qui permettrait d’économiser 700 M€ par an.

Par ailleurs, il prévoit qu’un fonctionnaire sur deux partant en retraite ne sera pas remplacé avant 2009, ce qui se traduira au final par la suppression en 2009 de 35000 postes, les services de l’Etat seront regroupés, tous les corps de la fonction publique seront mis à contribution. « Aucun ministère ne sera écarté de la nécessité de la réforme », a insisté Monsieur Sarkozy et d’après lui « l'équilibre de nos finances en 2 012 est à notre portée sans remettre en cause la qualité et l'efficacité de nos politiques publiques

Pour les Armées, un plan de réorganisation des régiments est également à l'étude et certains services communs (achats, habillement, restauration…) seront mutualisés entre les trois armées pour plus d'économies.

Pour les Impôts, le gouvernement vise la direction générale des impôts et les trésoreries : 130 000 agents seront regroupés dans la même direction.

Pour le Corps diplomatique, Monsieur Sarkozy s’est interrogé : « Est-il normal qu'on ait 721 personnes au sein de nos services diplomatiques au Sénégal ? » et prévoit qu’une trentaine d'ambassades seront transformées en postes de présence diplomatique simple. Pour la Justice, Le Chef de l’Etat veut systématiser les visioconférences pour éviter les coûteux transferts des détenus devant le juge quand ce n'est pas indispensable.

Toutes ces annonces ont provoqué les réactions de l’opposition, la colère des syndicats de la fonction publique et la désapprobation des syndicats du secteur privé.

REVUE DE PRESSE - Quelques extraits :

Pour le Parti socialiste, Nicolas Sarkozy "a confirmé la rigueur présente et à venir" …… "Il semble que la fonction publique devienne la principale variable d'ajustement des erreurs de gestion de l'Etat" à travers "une formule aberrante et bornée qui est le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux" …..Ainsi dans l'éducation nationale, "l'enjeu de la réussite scolaire est incompatible avec le remplacement d'un fonctionnaire sur deux".

J’ai sélectionné les déclarations de Monsieur Fabius et je vous en livre ici quelques extraits significatifs :

…. …

« M. Fabius a accusé sur RTL Nicolas Sarkozy d'avoir "une espèce de vision ultralibérale" qui "n'a plus cours nulle part". "J'ai l'impression qu'on confond réforme de l'Etat nécessaire et régression de l'Etat qui serait mauvaise", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement a contribué à créer les difficultés" avec le "boulet fiscal, le paquet fiscal" et "maintenant il écope en fermant partout les services de l'Etat" : "On va avoir des professeurs en moins, des infirmières en moins, des policiers en moins, plus de difficultés pour les collectivités locales. Je pense que cela va se traduire par un tour de vis supplémentaire très durement vécu et probablement pas efficace", a estimé le député de Seine-Maritime. Il a comparé cette attitude à celle du "sapeur camembert" qui "creusait des trous pour combler les trous qui avaient déjà été faits".

Ndlr : une « image » tout à fait juste :

"Le gouvernement creuse un trou de 15 milliards d'euros par an et, après, dit: comment est-ce que je pourrais combler ce trou ? La logique voudrait qu'on évitât de creuser ce trou", a insisté Monsieur Fabius

Pour le Parti communiste, Nicolas Sarkozy se conduit en "père la rigueur". Selon lui, "ces annonces vont, à coup sûr, aggraver la situation de la très grande majorité des Français, et particulièrement celle des plus fragiles, qui sont les premières victimes de la crise économique et sociale que vit le pays en ce moment". »

REACTIONS SYNDICALES :

La CGT considère ces mesures comme dangereuses et estime que le gouvernement "impose une politique d'austérité" …"On ne peut pas récuser l'idée de mieux utiliser les moyens publics ……. mais ici nous sommes sur un autre registre, c'est une amputation de pratiquement 7 milliards des moyens de fonctionnement dans un certain nombre de secteurs essentiels", a déclaré à l'AFP Jean-Christophe Le Duigou, un des secrétaires confédéraux de l'organisation.

Pour Monsieur Le Duigou, "Le gouvernement impose une politique d'austérité" ; il s’est dit "préoccupé pour les usagers des services publics et les politiques publiques" ……. "Ce qui est programmé, bien au-delà du débat sur l'austérité, c'est une véritable régression de politiques publiques dans un certain nombre de domaines", a-t-il ajouté.

En conclusion, Monsieur Le Duigou a justement déploré que "ni les usagers, ni les citoyens, ni les fonctionnaires, ni les organisations syndicales n'aient été associés à l'élaboration de ces réformes". "C'est finalement une approche technocratique par le mauvais bout, on commence par les économies, on discutera peut-être ensuite des missions publiques", a déclaré le leader syndical. "Je crois qu'en réalité il y a fort à parier qu'une politique de ce type débouche demain sur plus de déficits et non sur une réduction, comme le souhaite le président de la République".

L’UNSA-fonctionnaires regrette la méthode utilisée pour mettre en place la révision générale des politiques publiques en méconnaissance des principes du dialogue social". L’UNSEA-fonctionnaires condamne les "mesures brutales qui en découlent" et estime que la RGPP n'est pas "de nature à répondre de façon satisfaisante au défi que représente l'offre d'un service public de qualité à l'ensemble des citoyens sur la totalité du territoire".

Solidaires estime que ces économies vont "aggraver le chômage, en particulier chez les jeunes", car "ne pas remplacer un départ en retraite sur deux dans les administrations, c'est laisser autant de jeunes sans emploi", soutient le syndicat….ces nouvelles "mesures de rigueur" sont à mettre "en parallèle avec les cadeaux fiscaux contenus dans le "paquet fiscal" (15 milliards d'euros) et en relation avec les exonérations de cotisations sociales consenties aux entreprises (plus de 20 milliards d'euros)". "Il n'y a pas d'argent pour certaines dépenses sociales et collectives, mais il y en a toujours pour réduire les contributions des plus riches", dénonce le syndicat.

La CFTC a déploré que la RGPP "se soit organisée sans l'ombre d'un débat", et aboutisse à "des coupes drastiques injustifiées". La CFTC "récuse une vision purement comptable des services publics qui risque de conduire à des coupes massives dans les effectifs de la fonction publique au détriment de la qualité du service public rendu et des conditions de travail".

Pour FO, la RGPP "continue d'avancer masquée". Sur un tel dossier, "qui concerne fondamentalement un choix de société, il est anormal que le débat n'ait pas lieu"….la RGPP est une remise en cause profonde des services publics républicains au travers d'externalisations et de privatisations qui, non seulement feront disparaître les services publics, mais finiront par coûter plus cher, non plus aux usagers, mais aux clients".

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En jouant sur la nature réelle des économies et en les qualifiant d’économies sur le train de vie de l’Etat, alors que nous venons de le voir, ces mesures visent en grande partie de plein fouet le quotidien des Français moyens, L'UMP , a salué (dans un communiqué, par les voix ses trois porte-parole, Chantal Brunel, Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé ) des réformes basées , selon eux, sur "l'efficacité et la justice"……….Puis il se sont permis, après avoir encore commenté élogieusement la « réforme »……, de taxer les déclarations du PS de rengaine ! …"Si les socialistes veulent être en phase avec nos concitoyens, nous les invitons à cesser leur rengaine sur la rigueur, à choisir d'être constructifs plutôt qu'agressifs. Ils ne seront plus ainsi les seuls socialistes d'Europe à ne pas comprendre qu'un pays moderne n'a pas d'autre choix que de se réformer".

Ndlr : en fait de rengaine c’est plutôt l’UMP, Le chef de l’Etat et le Gouvernement qui nous saoulent depuis le mois de Mai 2007, avec les mots « rupture », « réforme », et pour le moment, à part une réforme de casse sociale tous azimuts , et des cadeaux à leurs amis « ultralibéraux », nous n’avons pu voir en fait de réforme que de larges entailles dans nos acquits sociaux.

Sur la même lancée, Monsieur Eric Woerth a démenti toute rigueur et a déclaré : «L'opposition devrait commencer à changer son vocabulaire, elle devrait ouvrir un dictionnaire et regarder s'il n'y a pas d'autre mot, parce que ça ne veut rien dire", ……. Woerth à la presse. "C'est un plan, un programme de réforme ……..C'est l'action par la réforme, la diminution des dépenses publiques par la réforme et pour le service public"."C'est un travail en profondeur qu'on est en train de réaliser. Je voudrais juste pouvoir le dire et éviter les mots parfois très superficiels de l'opposition", a insisté le ministre

Ndlr : Il n’est pas surprenant que le Chef de l’Etat, les membres du Gouvernement et les membres de l’UMP se soutiennent entre eux, mais ils ont trop souvent promis, annoncé, démenti, avancé et reculé en promesses extraites d’un parapluie de brocanteur remplis d’idées, d’intuitions contradictoires, de sentiments hétéroclites, pour que nous accordions crédit à leurs déclarations.

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04 avril 2008

Le calvaire d'Ingrid Betancourt

Alors que la guérilla colombienne des FARC refuse toute libération unilatérale d'otages le président vénézuélien, Hugo Chavez dans un message radiotélévisé, a invité Mardi soir le Président Sarkozy à aller avec lui dans le sud de la Colombie, pour chercher Madame Betancourt, malgré que la situation soit "extrêmement compliquée" suite à la rupture du dialogue avec les FARC.

Chavez a déclaré "nous sommes disposés à soutenir cette mission humanitaire" et il a invité à Sarkozy à aller avec lui dans le département du Caguán, pour chercher Ingrid Betancourt, malgré que la situation soit "extrêmement compliquée" suite à la rupture du dialogue avec les FARC.

D’après Monsieur Hugo Chavez, Le Président Sarkozy l’aurait appelé Mardi 2 avril pour lui demander de collaborer à l’initiative humanitaire initiée par la France pour apporter une aide médicale à Ingrid Betancourt.

"Président Sarkozy allons au Caguán", a répété le Président vénézuélien, à la chaîne de radio et télévision, lors d’un Conseil des Ministres dans le Palais de Miraflores à Caracas, en regrettant que l’action de la Colombie contre le campement mobile de la guérilla en Équateur ait rompu le dialogue qui avait été établi à la demande du président Álvaro Uribe. …."Le dialogue est rompu ? …… je suis disposé à continuer à coopérer, mais la situation est très compliquée, extrêmement compliquée", a insisté le président vénézuélien.

Dévoilant dans son message la conversation téléphonique qu'il avait eu avec son homologue français, Hugo Chavez a aussi déclaré qu’il avait recommandé à Nicolas Sarkozy de demander de l’aide au président américain George W. Bush, pour effectuer l'échange de 500 guérilléros des FARC emprisonnés contre 39 otages de la guérilla "J'ai recommandé à Sarkozy de parler avec le président des Etats-Unis qui peut faire beaucoup là-bas" (en Colombie)

Rodrigo Gandra, le "ministre des Affaires étrangères" de la guérilla colombienne, Rodrigo Gandra, a déclaré que les FARC excluaient toute libération unilatérale d'otages, précisant que des libérations ne pourraient avoir lieu que dans le cadre d'échanges : "Ceux qui sont prisonniers dans nos campements ne seront libérés que dans le cadre d'un échange de prisonniers", a –t-il prévenu, en excluant toute libération unilatérale d’otage en soulignant qu'"il n'est pas admissible qu'on nous demande encore des gestes de paix, quand après tant de preuves concrètes de notre volonté politique de trouver des issues au conflit, on nous répond par l'infamie".

La mission humanitaire lancée par la France est arrivée jeudi 4 avril sur la base militaire colombienne de Catam à Bogota.

Les FARC ont considéré avec circonspection et méfiance cette mission "Il faut déplorer que le président Sarkozy soit aussi ingénu et que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) accompagne cette aventure dangereuse", a prétendu l'agence de presse Anncol, proche des FARC en commentant : "Nous ne devons pas oublier que la France est un pays capitaliste, que son président est de droite et que nous ne savons pas quelles sont les limites de la sincérité de Sarkozy."

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Dans son message à Manuel Marulanda, Monsieur Sarkozy avait prévenu : « Si l'otage franco-colombienne devait mourir, "ce serait une faute politique grave", "ce serait un crime" dont le chef de la guérilla marxiste serait tenu pour "responsable".

Ingrid Betancourt fait partie des 39 otages politiques que la guérilla des Farcs, en lutte depuis 1964 contre les autorités colombiennes, dit vouloir échanger contre 500 guérilleros emprisonnés

Le Premier ministre François Fillon a confirmé mardi que la France était prête à accueillir des membres des Farcs libérés par Bogota en échange d'otages, dont Ingrid Betancourt, et qu'elle leur accorderait le statut de "réfugiés politiques".

Ingrid Betancourt fait partie des 39 otages politiques que la guérilla des Farcs, en lutte depuis 1964 contre les autorités colombiennes, dit vouloir échanger contre 500 guérilleros emprisonnés.

Alors que le dénouement de cette tragédie paraissait proche et que de sérieux espoirs se fondait sur le succès de la mission humanitaire, à laquelle sont également associées l'Espagne et la Suisse, officiellement destinée à "prendre contact" avec les Farcs et à "obtenir accès" à l'otage, une fois de plus nous sommes dans une impasse dramatique, alors que depuis plusieurs semaines des témoignages et déclarations alarmants s'accumulent sur l'état de santé d’Ingrid qui souffre d'une rechute d'hépatite B.

Vendredi Bernard Kouchner a déclaré que Paris attend toujours une réponse des Farcs pour tenter d'accéder à l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, pour laquelle la France vient d'envoyer une mission humanitaire et a ajouté :"Les Farcs doivent répondre, nous attendons, nous sommes sur place", a-t-il insisté sur Europe 1, depuis Bucarest où il participait au sommet de l'Otan.

"Pour le moment nous sommes en train d'essayer, essayer, essayer, et il n'y a pas d'autre solution »

De son côté, vendredi, la sœur d’Ingrid Betancourt, dans une conférence de presse à Paris, Astrid Betancourt a invité "le président français à prendre contact et à répondre à l’invitation du président Chavez.

Elle a déclaré que "la France devait agir en coordination avec le président Chavez, parce qu’il est prouvé qu’elle a les contacts, les médias de communication et sait comment faire passer les messages sur tout ce que la France peut offrir".

"Les Farcs doivent se rendre compte que s'il arrive quoi que ce soit à ma mère, ce seront eux les premiers responsables, qu'il n'y aura plus aucun avenir politique pour eux", a déclaré sa fille Mélanie Delloye.

Ma conclusion : Pour dénouer la situation sur place et connaître le poids réel de leur interventions, il faudrait à mon avis que Messieurs Sarkozy et Kouchner rejoignent d'urgence sur place la mission humanitaire , nous verrions alors si les Farcs acceptent de les rencontrer pour négocier, maintiennent ou non leur prétentions, ou s'ils opposent officiellement une fin de non recevoir, motivée ou non. Nous serions alors à même de nous rendre compte si les efforts déployés par France sont pris en considération par ces terroristes ou si nous les mettons en œuvre en pure perte.

03 avril 2008

Monsieur Sarkozy n'a pas changé !

Monsieur Nicolas Sarkozy n ‘a changé que de costume.

Pour le reste, se considérant comme le Premier indispensable dans tous les azimuts nationaux et internationaux, il continue à s’agiter, se montrer et intervenir en toutes circonstances, quitte à se rétracter par la suite, pour entretenir une image de Président « super actif » au service de la France, d’après ses fans politiques et médiatiques, alors que l’opposition dénonce ses multiples interventions et visites comme une gesticulation permanente destinée à masquer les insuffisances et les reculs de la politique Gouvernementale.

Dans sa ligne de conduite, il vient de s’imposer au Congrès de la FNSEA qui s’est tenu à NANTES le 2 avril 2008 :

Avec la modestie qui le caractérise il n’a pas manqué de justifier sa présence tout en se disant étonné d’être le Premier Président à assister à un Congrès de la FNSEA.

"Pourquoi" un président vient-il à la FNSEA ? s'est-il interrogé, ………C'est "pour dire merci" aux agriculteurs "pour le travail" fait "pour l'économie française", a-t-il affirmé en se répondant à lui-même, tout en saluant "ceux qui ont fait" de la France "le premier exportateur mondial pour les produits agricoles transformés, avec une création de valeur ajoutée de 64 milliards d'euros en 2007".

Il n’a surtout pas manqué de marquer abusivement « son territoire » en déclarant que l’Agriculture c’est l’affaire du Président de la République :

"L'agriculture est une partie de l'identité française, et l'identité nationale, c'est l'affaire du président de la République"

Ainsi devant un auditoire qui est resté tiède Nicolas Sarkozy s’est de lui-même placé « en tête » d’un Congrès pour faire son show habituel qui consiste à tout souhaiter et promettre sur le moment et à ne rien pouvoir tenir par la suite.

Dans une motion adoptée lors de ce 62ème congrès à Nantes la FNSEA, premier syndicat agricole de France, a demandé le maintien des "outils de gestion de marché" (jachère, subventions, quotas), après le "bilan de santé" de la Politique Agricole Commune (PAC) qui doit être adopté au second semestre 2008 lors de la présidence française de l'Union européenne."La volatilité des marchés n'est pas supportable et la puissance publique doit pouvoir intervenir avec efficience quand la situation l'exige", estime la FNSEA

Par ailleurs "pour le cas particulier des quotas laitiers, il faut que leur évolution jusqu'en 2015 reste liée à l'état du marché et non à des considérations d'arbitrage aveugle entre les uns et les autres" demande la FNSEA en reconnaissant toutefois qu’il y a une majorité des pays de l'Union Européenne " qui "considère que le droit à paiement unique - (DPU) aides directes d - est une assurance tous risques, une réponse à toutes les difficultés et aléas rencontrés par les exploitations".

Le syndicat présidé par Jean-Michel Lemétayer souhaite et demande "la possibilité "d'utiliser une part" des aides directes pour redistribuer une partie de celles-ci vers des productions qui n'en bénéficient pas ou peu comme les fruits et légumes "façe au système de prime unique que promeut la Commission et qu'appliquent la majorité de nos partenaires".

La FNSEA estime que "le système initié en 2003», au moment de la réforme de la Politique Agricole à Luxembourg, "non seulement ignore le modèle agricole européen mais en plus porte en germe des conflits permanents entre paysans, entre systèmes de production, entre régions et affaiblit la légitimité des soutiens apportés à l'agriculture".

Monsieur Nicolas Sarkozy s’est employé dans son intervention à rassurer les agriculteurs français, comme à son habitude par des promesses et des souhaits qui viennent s’ajouter à tant de promesses et de souhaits formulés pour d’autres secteurs d’activités, que nous avons tout lieu de penser qu’une bonne partie ne verra jamais le jour. La réalisation de ces souhaits et promesses en bonne partie dépendront de l’Europe.

Ainsi à trois mois de la présidence française de l'Union européenne, le chef de l'Etat a souhaité "une véritable simplification durable" de la Politique agricole commune. Il avait déjà souhaité dans son intervention au Salon de l’Agriculture à Paris, que la présidence française de l'UE soit l'occasion d'une "refondation" de la PAC, le principal défi pour la France, principal bénéficiaire de la PAC, étant de préserver la majorité de ses aides en provenance de Bruxelles (10 milliards d'euros par an).

"Le Chef de l’Etat a également indiqué que "les négociations au sein de l'Organisation mondiale du Commerce doivent repartir sur des bases saines et des objectifs clarifiés".

Dans une lettre adressée à Monsieur Barroso, actuel président de la Commission européenne Monsieur Nicolas Sarkozy lui a fait part de cette « ligne » en avertissant : "Je ne veux pas que l'Europe fasse preuve de naïveté"

"Je m'opposerai fermement à tout accord qui ne servira pas les intérêts de notre pays", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, Monsieur Nicolas Sarkozy a promis une revalorisation des petites retraites agricoles avant fin juin …. "Au cours de la campagne électorale, j'ai pris deux engagements très clairs et je tiendrai tous mes engagements: revaloriser le minimum vieillesse et porter de 54% à 60% le taux des pensions de réversion sur la durée du quinquennat" ….."Ces engagements seront tenus avec méthode et sans démagogie, car on ne peut pas continuer de payer des retraites « à crédit+ »", a-t-il poursuivi. "Nous réduirons en particulier les ‘poches de pauvreté’ où se trouvent certains retraités oubliés par les revalorisations successives" …….. "Des mesures en faveur des conjoints et des veuves" seront prises, a-t-il ajouté "

Ndlr : rappelons qu’en France quelques 2 millions de retraités agricoles pour environ 570.000 actifs touchent de très faibles retraites car ils ont des "carrières incomplètes" en tant que veuves, ou comme conjoints ayant longtemps travaillé sur l'exploitation familiales sans avoir été déclarés.

Le Président de la FNSEA, Monsieur Jean-Michel Lemétayer, a retenu le discours du président Sarkozy comme "encourageant" pour l'avenir.

01 avril 2008

27 Mars 2008 dernier jour de la visite d'Etat à Londres de Monsieur Sarkozy

A droite Monsieur Nicolas Sarkozy, dans un exercice de style sur pointes, tente d'égaler Carla tout en visant admiratif les seins de son épouse ...



Depuis que Carla règne dans le cœur de Nicolas, les figurantes se tiennent à leur place ! ... l'une en chapeau cloche et l'autre en coiffure naturelle plus vraie que nature



Pour la petite histoire, d'après la presse anglaise, Rachida Dati paraissait boudeuse sous son chapeau cloche, tandis que Rama Yade, tête nue, semblait vouloir défier plusieurs siècles de tradition. Personne n'est parfait : ce sont les Anglais qui le disent.


Jeudi 27 mars 2008, second jour et dernier jour à Londres

Le programme du jour a été très chargé et sans trop observer la chronologie des cérémonies et interventions, je me suis bornée à relever les points les plus significatifs.

Au cours du sommet bilatéral, tenu dans l'enceinte inhabituelle du stade de l'équipe de football d'Arsenal le 27 Juin à Londres entre les chefs d'États et plusieurs ministres français et britanniques, les questions européennes ont été évoquées sans trop insister afin de ne pas raviver en public les difficultés du Premier Ministre Anglais qui se trouve en position difficile à cause de la ratification du traité de Lisbonne. En effet il avait du se battre à la Chambre des communes pour repousser un amendement de l'opposition conservatrice qui demandait un référendum avant de ratifier le « mini traité », pour enterrer le référendum, pourtant promis par Tony Blair en 2005, car il avait peu de chance d'obtenir une réponse positive d’une population anglaise majoritairement eurosceptique.

Le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont développé les bases de la nouvelle "entente amicale" qu'ils veulent développer entre leur deux pays en citant leurs analyses extrêmement voisines sur la réforme des institutions internationales, la transparence des marchés financiers ou l'immigration.

Hormis une approche différente de la question tibétaine et le refus du boycott des jeux olympiques exprimés par l’Angleterre, question non encore tranchée en France, les intentions de la France et de la Grande-Bretagne convergent sur tous les sujets. "Sur l'Afrique et la paix au Darfour, nos positions sont les mêmes", "sur le climat, notre position est exactement la même", "sur la transparence des marchés financiers, nous sommes sur la même ligne", a résumé par la suite en conférence de presse le président français.

Sauf pour annoncer un programme pour la scolarisation d'ici 2010 de 16 millions d'enfants africains, le sommet bilatéral s'est rarement éloigné de la déclaration d'intentions et les accords évoqués avant le sommet en matière d'armement ou de nucléaire civil, après l'annonce par la Grande-Bretagne de la reprise de son programme de construction de centrales, ne se sont pas concrétisés.

Nicolas Sarkozy a ensuite visité le célèbre Observatoire et remis à la navigatrice britannique Ellen MacArthur l'insigne de chevalier de la Légion d'honneur.

Ensuit, devant la communauté Française de Londres, réunie à la résidence de l'ambassadeur, Monsieur Nicolas Sarkozy a fait part de son "admiration pour la façon dont les Anglais sont passés des années Thatcher aux années Blair sans se perdre dans des querelles entre la droite et la gauche".

Ndlr : sans doute Monsieur Sarkozy en lui-même pensait au climat politique français qui lui est défavorable et souhaiterait-il que l’opposition lui délivre un blanc seing pour opérer en toute tranquillité avec ses ministres les parlementaires UMP sa dictature de « rupture sociale », ce n’est pas le cas puisque à juste l’opposition toutes tendances confondues, réclame un changement de politique et la suppression du paquet fiscal, en dénonçant la baisse des prévisions de croissance, le mécontentement des fonctionnaires et des enseignants, l’insatisfaction des retraités, l’envoi en Afghanistan de 1000 militaires , une amélioration du pouvoir d’achat, pour ne citer que ces quelques questions qui recouvrent des négociations en cours qui s’avèrent difficiles.

D’après certains observateurs, Paris et Londres sont d'accord pour une "plus grande transparence financière" à l'heure des « subprimes » , d’accord aussi pour "établir un système international efficace" dont une réforme du G8, ouvert aux pays émergents, et du conseil de sécurité des Nations unies, en soutenant les candidatures de l'Allemagne, du Brésil, du Japon et de l'Inde.

La Grande Bretagne et La France serait prête à "construire un nouveau partenariat pour scolariser 16 millions d'enfants en Afrique d'ici à 2010 et tous les enfants d'ici à 2015".

Ndlr : Les pays africains sont-ils d’accord et partie prenante, sous quelles conditions ? Nouvelle donne triangulaire France-Angleterre-Afrique ? …. Il faudrait que l’on nous explique ce projet dans toutes ses implications politiques et culturelles et l’engagement financier respectif de l’Angleterre, de la France et de chacun des pays africains concernés.

Dans la soirée lors d'un discours prononcé lors d'un dîner rassemblant des représentants du monde économique, Nicolas Sarkozy a expliqué que « la France » entendait "poursuivre le changement". Selon son interprétation, le président affirme "En m'élisant, la France a demandé le changement. Il est en marche, il est possible. Il se fait sans drame et il continuera".

Ndlr : Pour le moment « La France » comme sœur Anne à son balcon scrute l’horizon et ne voit rien venir, à part les nuages noirs de la casse sociale , et elle devra attendre quatre ans encore avant d’apercevoir à l’horizon la chevalière ou le chevalier qui se présentera pour la délivrer du marasme économique, social et culturel dans laquelle elle aura marinée pendant cinq ans au profit des tenants du libéralisme sauvage.

Une fois de plus, le chef de l'Etat a cité le modèle anglais en exemple : "La France regarde ce que vous avez été capable de faire. La France est lucide. Il n'y a pas eu de miracle britannique mais une erreur de notre côté de vouloir dévaloriser le travail. Si les Anglais ont progressé, nous pouvons progresser aussi en prenant les mêmes valeurs : la liberté, la flexibilité, le travail, le mérite. La France a beaucoup à apprendre des autres."

Pour se donner bonne conscience, Monsieur Sarkozy s’est plut à dénoncer (comme il l’avait fait en Amérique sous d’autres termes) les désordres financiers et "la frivolité du capitalisme".

Son discours, très peu applaudi par les financiers de la City, a mis le point final à une visite dont le bilan au fil des jours, quand s’estomperont les vapeurs des fastes de la réception, apparaîtra comme un rapprochement de Nicolas Sarkozy et Gordon Brown , et surtout comme un coup de communication orchestrée au profit de l’un et de l’autre, destiné à redorer leur image dans leur propre pays et à se rapprocher pour « amadouer l’Europe » à leur vue, ce qui n’est pas gagné pour autant :

Les vingt sept pays de l’Union Européenne ont des sensibilités économiques, sociales, et culturelles différentes et les attendent de pieds fermes, d’autant que la déclaration commune publiée à l'issue du sommet franco-britannique qui s'est déroulé dans l'enceinte du club de football d'Arsenal en reste au stade des intentions.

Ainsi, lors du dîner offert par Davis Lewis, le Lord-maire de Londres à ne pas confondre avec le maire de Londres, Ken Livingstone Nicolas Sarkozy a fustigé l’euro fort et encore une fois dénoncé « le capitalisme de la frivolité » "Est-ce que c'est nos valeurs, est-ce que c'est nos idées ? Non, c'est la perversion de nos valeurs et de nos idées", a conclu Nicolas Sarkozy devant l’assemblée composée de financiers et d'entrepreneurs.

Nicolas Sarkozy qui a de la suite dans les idées en matière monétaire, a repris en l’améliorant l'une de ses convictions favorites, à savoir le trop haut niveau de l'euro par rapport à la faible croissance économique des pays de la zone euro, révisée à la baisse par la commission européenne à 1,8 % pour 2008, voici son morceau de bravoure sur ce thème monétaire qui divise l’Europe :

"Lorsque j'étais étudiant, on m'expliquait doctement qu'une économie forte a une monnaie forte. Et aujourd'hui, qu'est-ce que je vois ? …… Le contraire. Le dollar n'a jamais été aussi faible, le yuan l'est toujours autant, le yen également et l'euro, … une croissance trop faible [dans la zone euro], a un niveau trop élevé".

Le chef de l'Etat en veine de critiques financières a aussi dénoncé les dérives du capitalisme financier. "Qui peut penser …… qu'il est normal que des agences de notation internationales aient pu noter certains produits financiers AAA un vendredi et que les mêmes produits financiers, notés par les mêmes agences, deviennent BBB un lundi ?" s’est étonné le président français "Ce capitalisme-là, je n'en veux pas, parce que c'est le capitalisme de la frivolité, du mensonge et de l'absence de transparence", a-t-il affirmé.

Les « subprimes » et leurs néfastes conséquences financières n’ont pas non plus été épargnées dans l’analyse du Président Français «Qui peut penser qu'on puisse durablement gagner de l'argent sur des dettes et pousser une montagne de dettes devant soi sans se demander jamais qui, un jour, devra la rembourser, même lorsque l'on est la première économie du monde ?"….. "Qui peut penser que les déséquilibres monétaires qui conduisent à la situation d'aujourd'hui pourront durablement persister ?" s'est « indigné » Nicolas Sarkozy en faisant allusion à la crise des subprimes aux Etats-Unis.

Paris et Londres ont plaidé jeudi, dans le communiqué publié à l'issue d'un sommet bilatéral qui s'est déroulé dans le stade de l'équipe de football d'Arsenal, pour une plus grande transparence des marchés financiers, appelant les banques à révéler "rapidement et totalement l'ampleur de leurs pertes".

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Ma conclusion

Pendant deux jours, Monsieur Sarkozy et Monsieur Gordon Brown se sont mutuellement plébiscités, gargarisés, congratulés, la Reine d’Angleterre lors du diner de Windsor a prononcé une allocution assez neutre, bien plus de politesse que d’encouragement et les retentissement en Europe des flons flons du show bise Gordon-Sarkozy n’a pas eu le mérite d’enflammer les foules, sauf à contrarier la Chancelière Allemande qui s’est offensée de la déclaration de Monsieur Sarkozy qui rappelons-le, la veille, devant le Parlement Anglais » avait estimé que l’axe Paris Berlin n’était pas suffisant au sein de l’Union Européenne. Encore une maladresse qui aura la valeur d’un vase de Soissons.

Pour premier bilan de cette visite d’Etat, et en négligeant les vapeurs « sentimentales et artistiques » des protestations de fraternité et des envolées lyriques des médias sur les toilettes et la beauté de Madame Bruni Sarkozy et les fastes de réception, il est à retenir :

- que la déclaration commune franco-britannique en reste au stade des intentions,

- qu’il n’y a pas eu de signature de contrat sur le nucléaire, comme l'Elysée l'avait laissé espérer, ni de progrès sur l'Europe de la défense

- que Paris et Londres à propos des Jeux olympiques de Pékin et de la situation au Tibet

ont des positions divergentes :

Monsieur Gordon Brown, à la tête du pays qui organisera les JO de Londres en 2012, a répété qu'il écartait totalement cette possibilité. "Nous ne boycotterons pas les Jeux olympiques. La Grande-Bretagne participera à la cérémonie d'ouverture", mais Monsieur Sarkozy, même s'il a défendu l’avis des deux pays sur la nécessité de discussions entre la Chine et le dalaï lama, a déclaré : « En fonction de la situation au Tibet, Je me réserverai le droit de dire si je vais ou non à la cérémonie d'ouverture et s'il y a lieu de prendre d'autres initiatives" …….. "Il faut que je consulte les autres sur leurs positions pour savoir si j'irai à la cérémonie d'ouverture ou pas" a précisé Monsieur Nicolas Sarkozy, qui présidera l'Union européenne (UE) à partir de juillet.

Pour juger de l’impact réel de cette visite d’état, et de ses suites positives ou négatives, il faut attendre la ratification du traité européen par le parlement britannique, et ensuite il conviendra d’apprécier quand la France présidera l’Union Européenne si les deux pays soutiendront « fraternellement » une politique Européenne commune ou si au contraire ils deviendront des frères ennemis.

31 mars 2008

Come back sur la "nouvelle fraternité franco-britannique"















Come back sur la "nouvelle fraternité franco-britannique"

Revenons sur le premier jour de la visite d’Etat de trente-six heures en Angleterre du Président Français pour n’en retenir en dehors des fastes de la réception, que l’essentiel politique.

Mercredi 26 Mars, peu après son arrivée et après un déjeuner "informel", le président français a ouvert la phase politique de la journée en s'exprimant devant les Chambres des Communes et des Lords réunies dans la Galerie royale du Parlement de Westminster.

Présentant le système politique anglais comme "la pierre angulaire de toute démocratie", M. Sarkozy a d'abord adressé le "merci éternel" de la France "pour les sangs anglais, écossais, gallois, irlandais mêlés au sang français dans la boue des tranchées", ….pour "l'accueil du peuple britannique au général de Gaulle" …… pour sa "belle jeunesse se sacrifiant sur les plages et les bocages de Normandie".

Puis le chef de l'Etat s’est plut à comparer la France et le Royaume-Uni à "deux frères plus forts l'un à côté de l'autre que l'un face à l'autre".

Cette vision prospective franco-anglaise n’est pas nouvelle chez M. Sarkozy qui avait tenu meeting pendant la campagne présidentielle à Londres, ville qu’il qu'il considère comme "la septième ville française".

Considérant l’Entente cordiale dépassée, Monsieur Sarkozy déclare que Paris veut "une entente amicale", voire une "nouvelle fraternité franco-britannique pour le XXIe siècle".

Il est à noter qu’au titre de la "fraternité d'armes" entre les deux pays, il a également annoncé qu'il proposerait la semaine prochaine d'accroître la présence militaire française en Afghanistan, sans toutefois chiffrer ces renforts souhaités par ses partenaires de l'Otan.

En prémices de la future Présidence Européenne de la France, Nicolas Sarkozy soucieux d’entraîner la Grande Bretagne dans son sillage pour le soutenir dans sa vision politique Européenne, l’a invité à participer pleinement à l'aventure européenne, en plein débat britannique sur la ratification du traité de Lisbonne.

Alors que les Britanniques doivent ratifier par voie parlementaire le traité de Lisbonne avant le 1er juillet, il a tenté d’atténuer les réticences européennes de ses hôtes. "Nos deux pays veulent une Europe qui respecte les identités, qui refuse les tentations bureaucratiques, qui ne cherche pas à imposer les mêmes normes partout", a-t-il plaidé en invitant le Royaume-Uni, à prendre toute sa place parmi les Vingt-Sept : "Aujourd'hui plus que jamais, l'Europe a besoin du Royaume-Uni" a affirmé M. Sarkozy qui entend fortifier l'axe Paris-Londres en expliquant : "Aujourd'hui, le moteur franco-allemand reste indispensable mais il n'est plus suffisant.

Un coup de griffe au passage donc pour se venger de la résistance d’Angela Merkel qui tout récemment avait remis au pas Nicolas Sarkozy au sujet de ses projets méditerranéens

Ndlr : Vu du coté anglais, la question n’est pas de constater que l’Europe a besoin du Royaume Uni, la question est de savoir si il est de l’intérêt de la Grande Bretagne de « prendre toute sa place en Europe » en renonçant progressivement à toutes les dérogations Européennes dont elle bénéficie actuellement sans mettre en péril son équilibre économique et sa croissance.

Faisant indirectement l’impasse sur la défaite de L’UMP aux municipales, Le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté de réformer la France. "La France d'aujourd'hui s'est remise en marche, a-t-il assuré, ……. Je n'ai pas été élu pour m'incliner devant des fatalités.

Pour ce……" S'il devait prendre un exemple de réforme, il le choisirait au Royaume-Uni. "Vous êtes devenus pour nous un modèle, une référence, et nous devons nous inspirer de ce que vous avez su faire, quelle que soit la couleur politique de vos gouvernements, ces vingt ou ces trente dernières années, dans une référence commune (sans les nommer) à la conservatrice Margaret Thatcher et au travailliste Tony Blair, ainsi qu'à son successeur Gordon Brown. Selon son analyse, il estime que le Royaume-Uni "a montré que dans l'économie globale, il existait une voie pour atteindre une croissance forte, le plein emploi, la solidarité. La France doit apprendre à regarder ce que ses voisins ont fait plus fort et avant elle".

Pour M. Sarkozy, l'appui de Londres est déterminant pour atteindre ses buts au plan international. Citant l’ONU, le FMI, et la Banque Mondiale, dont il avait déjà parlé dans son discours Américain Monsieur Sarkozy qui a de la suite dans ses idées a déclaré : « Nos deux pays ont une place éminente dans les institutions issues de la seconde guerre mondiale, ….. Ces institutions doivent être réformées pour être plus justes, plus légitimes, plus fortes."

Monsieur Sarkozy avait définit préalablement ses intentions : "Je suis venu proposer au peuple britannique ……. une nouvelle fraternité franco-britannique" fondée sur une action commune "pour la paix", la stabilité économique et la lutte contre le réchauffement climatique » ………

Ndlr : Thèmes d’actualité de nos jours

"Ce que le peuple français et le peuple britannique peuvent accomplir ensemble est beaucoup plus grand que ce qu'ils peuvent réaliser séparément", a souligné M. Sarkozy tout en proposant "plus d'entente, plus de coopération" entre les deux pays.

Il souhaite que les deux pays aillent plus loin que l'Entente cordiale décidée entre Londres et Paris en 1904. "Honnêtement, depuis le temps qu'on ne se bat plus, on devrait parler de l'Entente amicale!"

"En additionnant nos forces, nous pouvons contribuer à faire émerger une nouvelle mondialisation plus libre, plus équitable, plus responsable et plus juste", a-t-il notamment déclaré, faisant écho aux déclarations du Premier ministre britannique Gordon Brown. Les deux hommes affirment entretenir une excellente relation et partager de nombreuses préoccupations.

Selon The Associated Press -(26/03/08)-, Nicolas Sarkozy a proposé que les deux pays se mobilisent contre "la tempête économique qui se lève" et, pour réformer le capitalisme, " pour que l'entrepreneur prenne le pas sur le spéculateur". Il a particulièrement insisté sur la lutte contre le réchauffement climatique, persuadé que les deux "amis les plus sincères" de Washington sont capables d'arracher une mobilisation des Etats-Unis sur ce dossier. "Si le Royaume-Uni et la France parlent d'une même voix, qui pourra refuser de nous entendre?", a-t-il interrogé.

"Ce que nous ferons ensemble n'aura son sens que si nous l'accomplissons d'abord au sein de l'Europe", a insisté le président français, soucieux d'intégrer la Grande-Bretagne, traditionnellement eurosceptique, à la réussite de sa présidence de l'Union européenne. "Le traité de Lisbonne est imparfait mais il met fin pour longtemps à des affrontements du passé", a-t-il mis en avant, rappelant aussi que l'immigration serait en tête de ses priorités.

"Si vous voulez peser sur les affaires de l'Europe, eh bien!, ayez les deux pieds dans l'Europe", avait-il plaidé dans la matinée, lors d'un entretien à la radio publique.

"L'Europe a besoin du Royaume-Uni", a insisté Nicolas Sarkozy, sous les applaudissements des législateurs. »

Selon une technique éprouvée qui consiste à servir à un auditoire ce qu’il apprécie d’entendre le mieux, le discours du Président de la République émaillé de compliments , a été tout à fait « britannique » à Londres, tout autant qu’il fut « américain » à Washington.

M. Sarkozy n’a pas ménagé son admiration et a cédé à la facilités d’une confidence affective en assurant que "la grandeur britannique avait souvent nourri ses rêves de jeunesse" mais là encore là encore il faut se souvenir que devant le Congrès Américain il avait joué la même sérénade en consacrant tout un chapitre « au rêve américain » de sa génération d’après guerre.

Certains médias à l’eau de rose voient dans cette finale « une passion » de Nicolas Sarkozy pour la Grande Bretagne et l’interprète comme une déclaration d’amour.

Pour ma part je considère que dans ce premier discours Monsieur Sarkozy en développant ses thèmes politiques favoris très atlantistes a pour objectif de se faire de la Grande Bretagne une alliée pour soutenir sa propre politique Européenne, quand à ses protestations de fraternité, ses déclarations d’admirations tout à fait courtoises sinon courtisanes, véritables exercices de style, elles sont là non seulement pour jouer sur la corde sensible, mais surtout pour renforcer son intervention, on imaginerait mal un Président en visite d’état se mettre à cracher dans la soupe de son hôte

Comme il se doit en pareilles circonstances, l’ensemble du Parlement britannique (Chambre des lords et Communes) l'ont applaudi debout une bonne minute au terme de son discours et Madame la speaker de la Chambre des lords a remercié notre Président d’un "Thank you for your tremendous « passion »", pour répondre courtoisement aux accents affectifs de l’orateur.

"L'Entente cordiale entre dans une nouvelle ère mais cela implique que la Grande-Bretagne soit au centre de l'Europe et non pas isolée", a déclaré en écho le Premier ministre Gordon Brown.

Ndlr : Monsieur Gordon Brown qui n’a pas tellement réussi à séduire les sujets de sa Gracieuse Majesté Britannique, espère lui aussi « briller en Europe » pour tenter de se remonter sa « popularité ».

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Noblesse oblige : La soirée Royale à Windsor :

"J'espère que vous apprécierez l'habit que j'ai fait faire pour la soirée royale", avait déclaré mercredi matin le président français sur les ondes de la BBC.

En fin de cette première journée, la reine Elizabeth a célébré les bonnes relations entre les deux pays, lors d'un banquet de 146 couverts offert à Windsor.

La reine Elizabeth II est habillée d'une robe blanc-gris et porte un diadème de diamants.

Mme. Bruni Sarkozy est vêtue d'un fourreau bleu marine rehaussé d'une mousseline aérienne et se trouve assise entre le Premier ministre britannique Gordon Brown et le prince Philip, duc d'Edimbourg, voisin de la ministre de la Justice Rachida Dati, en fourreau noir. Le Président de la République Française était placé entre la souveraine, voisine du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, et de Camilla, duchesse de Cornouailles.

Très attentif, Monsieur Nicolas Sarkozy, en queue de pie, portée sur un baudrier rouge, et le cou cerné d’un nœud papillon blanc assez agressif qui remonte presque jusqu’au menton, se trouve assis à la droite de sa Gracieuse Majesté.

La reine Elizabeth II souhaite aimablement "une agréable visite au couple présidentiel et porte un toast à l’amitié franco-britannique, avant de prononcer son allocution d’un ton neutre.

"Dans un esprit croissant de compréhension mutuelle à tant de niveaux, nous sommes prêts à affronter les défis à venir, sachant que nous pouvons produire des résultats efficaces et durables lorsque nous travaillons ensemble", a déclaré la souveraine britannique.

La reine a soutenu ce rapprochement dans son allocution, saluant "l'esprit de compréhension mutuelle" … ‘’ entre les deux pays et entre leurs habitants. "Proches en tant que voisines, plus proches en tant que partenaires et de plus en plus proches en tant qu'amies, nos nations ont beaucoup à célébrer", a-t-elle déclaré.

A son tour Monsieur Nicolas Sarkozy prend la parole.

"C'est bien notre compétition fraternelle qui a nourri l'ascension de nos deux peuples, assuré leur rayonnement et façonné le monde", déclare Nicolas Sarkozy, qui de nouveau appelle à "une nouvelle fraternité franco-britannique".

"Nous n'oublierons pas les innombrables sourires du peuple de Londres, qui nous a accueillis, qui nous a encouragés", a-t-il conclu.

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Dès jeudi matin, le président français devait retrouver « son frère » M. Brown pour aborder les travaux pratiques de la "nouvelle fraternité" lors de leur premier sommet bilatéral depuis leur accession au pouvoir.

A l’ordre du jour de ce rendez-vous organisé dans le stade de l'équipe de football d'Arsenal figurent l'Otan et l'Afghanistan, la coopération nucléaire, la défense européenne et l'immigration. Le Président Français et le Premier Ministre anglais ont affirmé leur volonté commune de travailler ensemble à la réforme des institutions internationales, en plaidant pour l'ouverture du G8 ou du Conseil de sécurité des Nations unies à de nouveaux membres. Ils se sont engagés à travailler de concert à une plus grande transparence et une meilleure stabilité des marchés financiers, en évoquant une réforme du Fonds monétaire international.

Pour le nucléaire, Paris et Londres veulent coopérer pour mettre en place un "système d'assurances pour le combustible nucléaire pour réduire les risques de prolifération"

En matière de défense, il a été question de la mise en place d'une "capacité de frappe maritime combinée".

Nicolas Sarkozy n'a pas renouvelé formellement l'envoi de renforts militaires en Afghanistan.

Ndlr : En effet en raison d’une levée de boucliers en France de l’opposition et de certains membres de droite du Parlement Français, Monsieur Sarkozy a proposé de porter la question de l’envoi de renforts militaires en une prochaine séance au Parlement.

Parallèlement, le groupe EADS a fait savoir qu'il avait signé un accord pour le ravitaillement en vol des avions de l'armée de l'air britannique, pour 27 ans et près de 17 milliards d'euros.

Pour la question de l’immigration que Nicolas Sarkozy a mise en avant en s’efforçant de convaincre l'opinion britannique de la politique Française en la matière , les deux dirigeants ont simplement convenu de renforcer les contrôles sur les côtes de la Manche.

Enfin, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown sont convenus de se rencontrer tous les six mois, avec en plus des consultations intermédiaires avant les grands rendez-vous internationaux. Monsieur Gordon Brown a annoncé ce pacte qui ressemble à celui scellé entre Paris et Berlin, sans entrer pour le moment dans ses détails.

Conclusion : de nombreuses réminiscences du discours américain qui dénotent une fois de plus la politique atlantiste du Chef de l’Etat Français, et au plan Européen, son désir de recevoir le soutien « fraternel » de la Grande Bretagne pour appuyer en Europe ses ambitions politiques à trois mois de la Présidence de l’Union Européenne par la France.

Le Jeudi 27 mars fera l’objet d’un nouvel article.


30 mars 2008

Madame Bruni Sarkozy se suffit à elle-même



Carla souriante et naturelle,
très loin de ses photos de Top
Model


Le Président est fier de sa femme !





Le Prince Philip sous le charme de Carla, La Reine et le Président, sérieux dans leur rôles respectifs, que demander de mieux ?

On peut ne pas être partisans de la politique de Nicolas Sarkozy sans pour autant laisser dépersonnaliser son épouse !

Tous les médias s’accordent pour prétendre que le Royaume-Uni a déroulé mercredi le tapis rouge pour recevoir « en grandes pompes » Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni Sarkozy que certains journalistes, dont on peut se demander s’ils déversent sous leurs plumes des fantasmes royalistes à l’eau de rose ou la folie des grandeurs, n’hésitent parer de la couronne factice de « Première Dame de France »

La réalité est plus simple, le président Français accompagné de sa belle épouse, a été reçu selon le protocole et le « faste » habituels et maintes fois éprouvés, que la Reine d’Angleterre réserve à tous les chefs d’états en visite officielle dans son Royaume. Du déjà vu, à croire que certains médias n’ont jamais rien vue de leur vie et ne sont jamais sortis de leur cambrouse.

Les médias anglais et Français se sont plut aussi, tout en relayant l’information politique, a faire remarquer à de nombreuses reprises le sans faute, l’élégance et la beauté de Carla, en la comparant à diverses personnalités telles que la Princesse Diana, Mmes. Jacky Kennedy et Audrey Hepburn, et autres grandes dames du passé. Ces comparaisons sont parfaitement inutiles, surfaites et déplacées. Madame Carla Bruni Sarkozy a une personnalité affirmée qui ne date pas d’hier et dans sa vie actuelle il est parfaitement inutile de la parer de l’aura de ces dames qui n’avaient ni la même personnalité, ni le même parcours.

Madame Carla Bruni Sarkozy se suffit à elle-même, ni l’Intelligence, ni le charme, ni la beauté, ni les talents, ni l’éducation et les moyens ne lui manquent pour se tenir à sa place actuelle, il suffit qu’elle accorde à son rôle d’épouse du Chef de l’Etat l’importance qu’en attend l’opinion publique. Nous n’avons pas chez nous le culte des copies conformes et ce serait très désobligeant pour elle-même de se voir comparer ou confiner par les médias dans la ressemblance d’autres personnes décédées, ce qui attristerait tout le monde.

D’autre part, toujours certains médias et pas seulement peoples, se sont tenus en haleine pour tester à l’occasion de cette visite la retenue ou le relâchement du couple Sarkozy, comme si tout le monde s’attendait à les voir s’exposer avec un béret sur la tête, un maillot rayé sous un blouson à carreaux et un pain sous le bras , ou encore en tenue de star people comme ils ont pu le faire en d’autres circonstances privées , alors que le relookage « présidentiel » et la discrétion de leur comportement avaient déjà été amorcés en France depuis deux à trois semaines pour ne plus mécontenter la majorité de l’opinion publique.

D’ailleurs cette admiration béate des journalistes et reporters n’a pas empêché le commun des mortels de noter quelques petits faux pas de l’un et de l’autre, bien pardonnables en restant humain, par exemple au moment ou le Président rendait hommage à la mémoire du Général de Gaulle et alors que la sonnerie aux morts laissait la place aux premiers accents de la Marseillaise, Madame Bruni Sarkozy qui se tenait à l’arrière de son mari, mitraillée par les caméra n'a pu s'empêcher par réflexe, d’adresser aux cameramen un sourire malicieux et un regard encourageant, comme à plusieurs reprises en d’autres circonstances du voyage. Quant à son époux il n’a pas manqué en serrant des mains dans la foule selon son habitude de la mettre en évidence, par réflexe affectif, en la caressant à plusieurs reprises dans le dos et en l’invitant à prendre sa main , ce qui est contraire à l’étiquette très stricte en usage chez la fausse pudique Albion, qui exige qu'un Chef d’Etat en visite officielle ne touche personne fusse son épouse, aussi bien pendant les cérémonies que dans son exposition privé en public.

Les journalistes de la fausse pudique Albion en manque de Diana ont déjà fait de Madame Bruni Sarkozy leur Icône et nous avons tout à craindre de leur excès quand on sait que plusieurs médias britanniques ont profité de cette visite pour publier une photographie en noir et blanc de l'ancien mannequin prise en 1993, représentant Carla entièrement nue, devant être vendue aux enchères en avril par Christie's à New York, ce qui est à mon sens une provocation du plus mauvais goût et un manque de respect pour la France. On a pu voir avec quelle impudence les médias anglais et d’autres ont pourchassés impitoyablement la Princesse Diana, on sait qu’ils n’ont pas manqué de la traquer jusqu’à sa fin tragique et je souhaite que Mme Bruni Sarkozy qui ne manque pas d’intelligence ne tombera pas dans leurs pièges et les tiendra à distance, comme il convient à l’épouse d’un Chef d’Etat.

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26 mars 2008

Mon souvenir du 26 mars 1962














J'avais écrit cet article le mercredi 8 février 2006, époque à laquelle l'Etat Français relayé par TF1 présentait cet évènement dramatique de la guerre d'Algérie en "l'édulcorant" ....et en faisant les yeux doux à Bouteflicka objet de toute leur sollicitude au mépris de la réalité historique et en travestissant les faits

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Le 26 MARS 1962 mise au point par Lucienne Magalie Pons ( je me trouvais sur les lieux, j'avais 28 ans à l'époque)

LE 26 MARS 1962 un climat lourd d’inquiétude, d’indignation et de colère règne sur l’Algérie. Bab El Oued cerné par les forces de l’ordre depuis plusieurs jours résiste et dans l’après-midi le drame éclate frappant la manifestation de soutien.... Vu et vécu par l’auteur qui se trouvait sur les lieux.

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En ce matin du 26 mars 1962, en dépit d’un beau soleil printanier, un climat lourd d’inquiétude, d’indignation et de colère contenue régnait sur l’Algérie et dans nos cœurs.

Les accords d’Evian qui faisaient la part belle au FLN sans aucun ménagement pour la sécurité et les intérêts moraux et matériels des français et des harkis, venaient d’être signés par le Gouvernement et les tenants de l’Indépendance de l’Algérie, et pour nous il n’y avait plus d’autre alternative que la valise ou le cercueil.

L’étau de la répression se resserrait autour de nous. En effet le Gouvernement qui tenait à faire passer les accords d’Evian, vis à vis de l’opinion française et vis à vis de l’opinion internationale, comme une entente de bonne envergure souhaitée par la totalité des habitants de l’Algérie, mettait en place les mesures coercitives nécessaires pour endiguer toutes manifestations de protestations ou de désaveu à l’encontre de sa politique d’abandon. Or nous protestions en actes, en paroles, en écrits, par articles et par tracts et le quartier de Bab El Oued fût désigné comme cible expiatoire par les forces répressives qui y commirent leurs pires méfaits.

En effet, les habitants de Bab El Oued qui n’avaient jamais cessé depuis le début de la guerre d’Algérie de clamer leur attachement à l’Algérie Française dans les manifestations et en faisant connaître leurs opinions par tous moyens et qui soutenaient fidèlement l’OAS, se trouvaient dans le collimateur du pouvoir répressif et leur quartier, un des plus attachant et pittoresque d’Alger, se trouvait cerné et assiégé depuis plusieurs jours par des CRS et des Gardes Mobiles nouvellement affectés en Algérie. Un véritable blocus interdisait à ses habitants de circuler dans les rues, le couvre feu était institué avec interdiction d’ouvrir les persiennes, les rues du quartier étaient sillonnées par les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents, toutes circulations, communications et approvisionnements étaient contrôlés, interdits et réprimés. Les habitants étaient soumis à des perquisitions de jour et de nuit sans aucun ménagement, comme s’il se fût agi de sévir contre des malfaiteurs ; les forces répressives armées et menaçantes entraient dans les appartements, renversaient le contenu des meubles sur le sol, endommageant le linge, les vêtements, la vaisselle, les objets et les produits d’alimentation, et même les matelas ouverts au couteau ne furent pas épargnés.

Le Général Ailleret, de triste mémoire, n’avait pas hésité à faire mitrailler les immeubles et les terrasses de ce quartier par les forces aériennes, au prétexte que ses habitants armés, selon lui, se livraient à des fusillades et que le quartier se trouvait en état d’insurrection permanente !

Or, pour rétablir les faits, s’il est vrai que quelquefois des fusillades s’entendaient au coin des rues ou provenaient des terrasses, la majorité des habitants ne possédaient pas d’armes et le quartier quoique bouillonnant n’était pas en état d’insurrection, mais dans un état d’insécurité entretenu par les provocations des forces répressives.

Après les mitraillages par les forces aériennes qui provoquèrent une profonde indignation, un acte odieux déclencha une colère générale, ce fût l’exécution, commise par un CRS ou un Garde Mobile par une rafale de balles, d’une petite fille de dix ans qui avec l’insouciance de son âge avait ouvert les persiennes de son balcon, ce qui était formellement interdit aux habitants pendant ce triste siège. Ce drame fût ressenti comme un assassinat. Une manifestation fût décidée et annoncée pour le 26 mars 1962, en vue de témoigner notre indignation sur ce forfait, de porter notre soutien aux Habitants de Bab El Oued, d’obtenir la libération du quartier, et de manifester notre désapprobation unanime sur la politique pro-algérienne du Gouvernement, les organisateurs de la manifestation insistaient particulièrement sur le caractère pacifique de la manifestation prévue.

Dès la veille après-midi, des annonces faites à la radio et par voitures sillonnant les rues tentèrent de décourager la population de manifester. Il était annoncé par les pouvoirs en place, tous des sbires au service du Maître de l’heure ainsi que l’avait baptisé le FLN (je veux parler du Général de Gaulle) que des mesures seraient prises pour interdire toutes manifestations, réunions ou regroupements publics et des barrages furent mis en place pour interdire et refouler toutes circulations automobile sur toutes routes dans les régions, et dans toutes les rues des villages et des villes.

Visiblement le pouvoir ne voulait pas subir de retour de vague face à son action incessante "sur le vent de l’histoire" qu’il entendait faire souffler pour porter un projet falsifié et utopique de "grandeur nationale", alimenté par les discours dithyrambiques du Chef de l’état et de ses ministres, tous vendus à la cause de l’indépendance, tous traitres envers nous, tous prêts comme un seul homme à livrer l’Algérie aux rebelles après nous avoir promis de la garder Française, en s’abritant sous des slogans éventés tel que "le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes",( quel peuple ?...) le tout sans imposer à "ce peuple" des garanties ne serait-ce que morales pour les français d’Algérie et les harkis.

Tout en début de l’après-midi du 26 mars 1962, déterminées à rejoindre la manifestation, nous partîmes d’Hydra à pieds avec quelques amies pour rejoindre Alger en passant par le quartier du Golf pour ensuite rejoindre le Centre d’Alger. Plusieurs fois arrêtées et contrôlées en cours de routes, nous atteignîmes enfin par des circuits détournés le centre d’Alger et bloquées sur le Plateau des Glières, en dessous de la statue de Jeanne d’Arc, par un détachement militaire des forces du maintien de l’ordre qui était positionné sur tous les pourtours de la place et des rues, en alignement sur les trottoirs, leurs armes en position de combat.

Je fus assez surprise de constater que tout ce détachement important était composé de militaires arabes et j’ai pu observer qu’il n’y avait pas un seul militaire français parmi eux, du moins parmi ceux qui se trouvaient à ma proximité sur une ligne de 10 mètres environ derrière moi.

Nous fûmes maintenues sur place avec d’autres manifestants, empêchés de circuler par les militaires qui se montraient de plus en plus nerveux nous menaçant d’un air féroce, sans pouvoir rejoindre par la rue d’Isly le gros de la manifestation ( 150 000 personnes environ), qui devait avoir rejoint les abords du quartier de Bab El Oued, alors que des annonces par micros provenant de voitures de police qui parcouraient la ville, se succédaient invitant les participants à rentrer chez eux avant telle heure (j’ai oublié l’heure) qui était toute proche, sous peine de répression ; en quelque sorte un ultimatum ...

Ce qui pourrait porter à réflexion et analyse au vu du drame qui a suivi.

Dans la foule les visages étaient graves et sévères nous manifestions dans le silence et la dignité sans provocations, mais fermement décidés à passer coûte que coûte, quand soudain nous entendîmes des coups de feu et nous vîmes immédiatement des personnes qui couraient vers nous en criant "ils ont tiré, ils on ouvert le feu ... il y des morts et des blessés, protégez-vous, protégez-vous..." Il n’en était plus temps, j’ai entendu des coups de feu, des rafales de fusils mitrailleurs ou de mitraillettes et j’ai vu des gens tomber devant moi aux abor du plateau des Glières, près de la Grande Poste d’Alger, la foule se dispersait en tout sens, je n’ai pas vu qui tirait, certaines personnes se jetaient au sol, un homme m’a projeté à terre, un militaire tirait ou faisait mine de tirer dans notre direction, mes amies emportées par le mouvement de foule n’étaient plus là, des ambulances commençaient à circuler pour porter du secours dans une stupeur et un affolement général et les cris douloureux des blessés et les cris d’indignation des manifestants présents sur les lieux. Je me suis relevée et faisant quelques pas j’ai vu, de mes yeux vu, un jeune homme en blouse blanche qui portait secours à une victime étendue sur le trottoir de la Grande Poste, abattu lui même par derrière, tué sur le coup et achevé de plus sur la victime. Je l’ai appris par la suite, il s’agissait d’un jeune médecin. Les militaires tiraient même sur les ambulances, sur les infirmiers et les médecins.

J’avais l’impression de me trouver subitement dans un autre univers et là, dans ma mémoire j’ai comme un grand trou noir, un passage à zéro. Aujourd’hui encore je ne me souviens pas comment la foule s’est dispersée autour de moi, comment je me suis retrouvée seule dans une rue au bout d’un moment, dont je ne peut évaluer la durée, me dirigeant vers l’Hôpital d’Hussein-Dey. Avant d’arriver à l’Hôpital j’ai vu un homme qui marchait devant moi dans la rue tomber sur le trottoir, abattu d’un coup de révolver par un individu surgit d’une sortie d’immeuble. Crime ?, vengeance ?, règlement de compte ? Je ne le saurai jamais. Je les ai regardés comme une somnambule, l’agresseur m’a fixé l’espace d’une demie seconde de son regard dur et s’est effacé rapidement en courant. J’ai vu des gens qui venaient très vite vers la victime en criant...partez ! partez ! Madame, partez vite, ne restez pas dans la rue... ne restez pas ici... partez ! Je continuais à marcher dans un état d’absence totale de conscience.

Puis je suis arrivée à l’Hôpital d’Hussein-Dey où un spectacle de désolation régnait dans tous les espaces ; les malades habituels se trouvaient dans les jardins, en pyjamas ou chemises de nuit, ayant laissé leurs lits pour les blessés ; des ambulances arrivaient les unes après les autres, les infirmiers étendaient immédiatement les blessés sur des brancards alignés aux pieds des bâtiments ; en attendant d’être pris en charge certains blessés couverts de sang gémissaient, certains agonisaient, d’autres victimes étaient déjà mortes, jeunes filles et jeunes hommes pour la plupart, car comme je l’ai appris par la suite c’est le début du cortège où se trouvaient des étudiants et des jeunes qui avait été visé en premier lieu. J’ai vu aussi un homme arabe d’une quarantaine d’années qui se vidait de son sang et de sa vie sur un brancard, le visage livide, mais les yeux encore pleins de vie qui me regardait tristement et avec regret. Ami, ennemi ... je ne savais pas, mais j’étais née sur la même terre que lui et c’est humainement, tout naturellement, que j’ai soutenu avec douceur la main qu’il tendait vers moi.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée errante dans l’hôpital où les parents des victimes pleuraient, certains en silence la tête dans leurs mains, d’autres en sanglotant ou en poussant des cris déchirants et se tordant les mains de désespoir. J’étais dans un cauchemar ... j’allais me réveiller... J’avançais consternée, comme une ombre, d’un brancard à l’autre, n’entendant pas ce que les gens me disaient, redoutant de trouver des parents, une amie, un ami, morts ou blessés. Je ne souviens pas non plus comment j’ai quittée l’hôpital et à quelle heure ; je me suis retrouvée sur la route me dirigeant vers Hydra et je n’ai aucun autre souvenir personnel de cette dramatique journée, même pas de la façon dont je suis entrée dans ma maison et me suis endormie ce soir là.

Dans les jours qui ont suivi, j’ai pu lire les circonstances du drame dans les journaux, différentes hypothèses sur "qui avait ouvert le feu en premier ?" ... les militaires ?... un civil ? ...un barbouze ? ... un provocateur .... Différentes hypothèses étaient avancées. On relatait aussi le cri de ce jeune officier, fraîchement arrivé de France, chef d’un détachement et qui avait ordonné à plusieurs reprises d’une voix forte "Halte au feu... Halte au feu ... Halte au feu ..." sans être obéit par les militaires qui se trouvaient sous son commandement. Existe-t-il encore ?... Je me souviens avoir entendu il y a quelques années ici en France, diffusé par une radio privée, le contenu d’une cassette enregistrée lors de la fusillade où l’on entend les coups de feu, les protestations des manifestants et très clairement la voix déchirante du jeune officier ordonnant à plusieurs reprises "Halte au feu" !

La lumière n’a jamais été faite officiellement sur la fusillade du 26 Mars 1962. Je me souviens qu’une rumeur circulait à Alger quelques jours après le drame : certains manifestants étaient persuadés que les militaires arabes qui se trouvaient dans les forces de maintien de l’ordre ce jour là du 26 mars 1962 étaient en fait des rebelles de la Willaya 4, habillés de tenues militaires françaises, qui à la suite de la signature des accords d’Evian du 19 mars 1962 auraient été intégrés dans les rangs de l’Armée Française pour assurer le maintien de l’ordre et prendre la relève peu à peu en attendant l’Indépendance qui devenaient imminente. Nous n’avons pas de preuve, nous ne saurons jamais la vérité. Seuls les assassins et leurs complices qui ont ouvert le feu la connaisse.

Et aujourd’hui encore je me questionne : Où est la vérité... ? Un silence de chape s’est établie pendant des décennies sur ce drame gênant pour le pouvoir de l’époque qui a son prolongement jusqu’à nos jours. Un journaliste du journal télévisé de 13 heures le 26 mars 2002, soit quarante ans après, a rappelé cette fusillade en indiquant que "des tirailleurs algériens de l’Armée Française avaient ouvert le feu sur les manifestants". Je me suis permis de lui écrire en lui faisant rapport de la rumeur concernant le possible "rattachement" des FLN de la Willaya 4.

Je n’ai reçu aucune réponse.


CONCLUSION

Je n’en attendais pas plus. Plus de quarante ans après nous sommes toujours censurés sur nos souffrances, on ne nous entend pas, on ne nous lit, on ne veut pas nous voir, même si l’on nous écorche au besoin, dans les sphères de l’intelligentzia politico-journalistique et son prolongement de faux intellectuels vaseux, la vérité pour eux n’est pas bonne à entendre, même si pour nous elle est bonne à dire. Les chiffres officiels font état de 46 morts et environ 150 blessés, les avis sont partagés, mais les informateurs évitent d’en parler ; les informations locales de l’époque faisaient état de plus de 100 morts et plus de 150 blessés. Comment pourrions-nous le vérifier après tout la désinformation, la dénaturation et le brouillage des faits ?

Quand à certains de ceux qui ont commandé et servi en Algérie, généraux et militaires, qui croient de bon ton de venir périodiquement à la télévision, s’inféodant à l’air du temps, faire la larme à l’œil et la voix tremblante leur mea culpa, pour avoir torturé des criminels FLN et leurs complices, je les méprise ouvertement, ils feraient mieux de passer leur temps à dire la vérité sur les crimes odieux commis par les rebelles FLN sur les civils français, hommes égorgés, femmes et enfants violés et tués et mis en croix, et nos militaires, surpris en embuscades, cruellement, sauvagement mutilés et émasculés avant d’être achevés égorgés à l’arme blanche par ces barbares infâmes qui ne respectent aucune loi de guerre et n’ont aucun honneur.

Pour moi je n’ai aucune haine, seulement un profond écœurement, du mépris et encore du mépris, pour tous ces assassins et leurs complices et pour ceux qui leur offrent des excuses en faisant leur mea culpa politicien, je sais qu’ils ont déjà rejoint tous ensembles, même s’ils sont encore vivants, les ténèbres et l’enfer de leurs consciences où ils demeurent liés à leurs crimes et mensonges pour toute éternité.

Les hommes d’honneur font tout pour prévenir la guerre mais quand elle devient inévitable il faut la faire avec honneur et courage et, vaincus ou vainqueurs, ne rien regretter ce qui n’empêche pas de pleurer nos morts et de les honorer. Honneur et paix à leur mémoire, c’est le prix du sang.

ooOoo

Pour en revenir à mon évocation du 26 mars 1962, j’ai écrit cet article sans me référer à aucun texte ni aucun écrit, mon récit est certainement incomplet, sommaire et partial, mais c’est le vécu qui subsiste en moi : je l’ai restitué fidèlement avec ses clartés et ses ombres.


Communiqué :

Le mercredi 26 mars 2008, la messe du souvenir sera célébrée en mémoire des victimes de la fusillade du 26 mars 1962, des massacrés du 5 juillet 1962 à Oran, des Harkis, et de tous les morts et disparus en Algérie. Une exposition sera également organisé à partir de 15h, en l'église Saint Nicolas du Chardonnet.

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