D 'après les experts musicaux, ce prélude n° 15 est réputé pour sa répétition insistante d’un « la » qui surgit et apparaît tout au long de la pièce et « chante » comme des gouttes de pluie.
Nous savons qu'une une partie de ce prélude a été écrit pendant le séjour de
Chopin et George Sand au Monastère de Valldemossa à Majorque en
1838 .
George Sand écrit dans « Histoire de ma vie » qu’un
soir elle et son fils revenant de Palma après une terrible tempête de pluie
avaient trouvé Chopin désemparé qui rêvait tout en jouant du piano et s’était
exclamé en les voyant Ah je savais bien
que vous étiez morts !»
Pour en revenir à ce prélude , d’après l’analyse des experts musicaux il s’ouvre avec un thème « serein » en ré bémol puis il passe à un « intermède lugubre » en do dièze mineur, ne cessant jamais, une « basse obstinée », et la répétition la / sol dièze entendu tout au long de la première section, devient à ce passage plus de plus insistante.
Ensuite, le prélude se termine par une répétition du thème initial. Frederick Niecks dit : « Cette partie en do dièze mineur… affecte comme un rêve oppressant ; le retour de l'ouverture en ré bémol majeur, qui dissipe le terrible cauchemar, s'abat avec la fraîcheur souriante d'une nature familière — et après seulement ces horreurs, l'imagination peut pleinement apprécier cette beauté sereine
Toujours d’après Georges Sand en jouant à ce moment-là
du piano , Frédéric Chopin … « se voyait noyé dans un lac, des gouttes d’eau pesantes et glacées
lui tombaient en mesure sur la poitrine, et quand je lui fis écouter le bruit
de ces gouttes d’eau qui tombaient en effet sur le toit, il nia les avoir
entendues. Il se fâcha même de ce que je traduisais par le mot d’ « harmonie
imitative » . Il protestait de toutes ses forces, et il avait raison,
contre la puérilité de ces imitations pour l’oreille. Son génie était plein des
mystérieuses harmonies de la nature, traduites par des équivalents sublimes
dans sa pensée musicale, et non par une répétition servile des sons extérieurs. »
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