Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n°612
2 avr. 2021
Jean-Marie Le Pen
LSA :612ème Journal de Bord , Bonjour Jean-Marie Le Pen !
JMLP : Bonjour !
LSA : Vous avez regardé le président de la République hier, puisque nous enregistrons le 1er avril nous l'avons regardée hier soir, vous l'avez regardé, quelle impression ça vous laisse ?
JLMP : D'abord si vous voulez bien, permettez-moi comme chaque année de vous dire au printemps , début du printemps, le plus ancien poème de la langue française, celui de Charles d'0rléans :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est couvert de broderies ,
De soleil riant, clair et beau,
Il n'est bête ni oiseau
Q'en son jargon ne chante ou crie
Le temps a laissé son manteau !
De vent de froidure et de pluie
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent , en livrée jolie
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie
Chacun change de vêtement
Le temps à laissé son manteau
...
LSA : est -ce que c'est une façon de dire que le président de la république a raté normale sup ….parce que ça fait partie de ….. il a essayé et il n'a pas été reçu!
JMLP : il ne connaissait pas ce poème sans doute, je crois que c'est trop demander maintenant à la culture moderne que de se référer aux grandeurs de la langue française
LSA : on pourrait dire « technostructures modernes » pour préciser un petit peu la situation de la France ?
JLMP : Oui, et c'est vrai et le Président de la République incarne très bien cette formule de bavardages public en quelque sorte où on explique aux gens des choses qu'ils sont censés ne pas connaître et on donne des explications de ces phrases et de ses longs discours , il ne reste d'ailleurs aucune phrase qui soit dans les mémoires , le message ne passe pas du tout, comme il le passait, quand de façon beaucoup plus solennelle et plus rare, par exemple, Charles de Gaulle s'exprimait en tant que président de la République …
LSA : cinq minutes pas plus...
JMLP : ... oui et puis avec des formules qui signifient quelque chose...
LSA : François Mitterrand savait le faire aussi....
JMLP : oui c'est vrai, mais François Mitterrand était un homme cultivé bien que de gauche !
LSA : Bon, les mesures qu’annonce le président de la république vous ressentez cela comment …j'oriente peut-être la réponse dans la question que le fiasco européen de la vaccination n'a pas fait partie du discours alors que ces sujets…..
JMLP : Bien sûr, il est évident que maître de son discours le président a esquivé les sujets dangereux et s’est borné à exposer ce qui était relativement incontournable dans les décisions qui ont été prises, en face d'une pandémie dont l'originalité est évidente , bon, … on ne lui fera pas grief d'avoir pris un certain nombre de mesures, encore que ça n'est jamais clair, ça n'est jamais cohérent , ça n’est jamais simple, alors que le peuple a besoin de consignes claires, nettes, précises, le président est incapable de ce genre d'exercice
LSA : est ce qu'il n'y avait pas une ambiguïté politique dès le début avec le type des majorités qui l'a porté au pouvoir ?
JMLP : oh bien sûr mais
LSA ça s'est
perdu, style « en même temps »,
vous savez
JMLP oui mais c'est vrai que le système majoritaire à cet inconvénient au deuxième tour on était obligé de choisir celui qui est le moins pire, j'espère que ça sera cette fois ci en faveur de Marine Le Pen
LSDA : vous observez ce que dit Marine Le Pen en en ce moment par rapport à la pandémie aux mesures qui n'ont pas été prises ou celles qui devraient être prises, vous suivez un petit peu le film de la position du Rassemblement National
JMLP : oui écoutez , je suis
étonné par exemple d’entendre
parler de rassemblement national
je regardais tout à l'heure c'est …8 c'est 6 c’est 8...
LSA : c’est 12...
JMLP : ... et le représentant de la droite nationale c'est Monsieur Philippot qui a une poignée d’amis dans son Rassemblement patriotique ou je sais pas …
LSA : Les Patriotes...
JMLP : ... mais on n’invite pas les gens du Rassemblement National qui est tout de même il faut bien le dire, le premier parti d'opposition nationale, c’est un fait étonnant mais pas, … enfin, pas surprenant
LSA : revenons au président de la République, vous avez été souvent candidat à l'élection présidentielle après tout ça aurait pu arriver, est- ce que vous voyez les choses au niveau où elles doivent être traitées ?
JMLP : écoutez ,oui je les vois, je les vois avec assez d'inquiétudes et c’est toujours le dilemme de l'homme politique, c'est à dire qu' il devrait dire la vérité mais chacun sait : « il a dit la vérité il sera exécuté », j'ai ressenti ça pendant toute ma vie politiquement, alors soit dire la vérité quand elle est acceptée ou acceptable par le public, ce qui n'est pas toujours le cas , toute vérité est bonne à dire mais pas toujours agréable à entendre, or l'homme politique essaye toujours de négocier entre la vérité, la demi vérité qu'il peut dire, et les promesses qu'il fera et qui ne seront pas tenues comme chacun le sait!
LSA : je vais vous reposer une question que je vous ai déjà poséeil y a déjà plusieurs mois, dans le contexte du journal de bord, vous avez dit un jour : « je préfère être battu sur mes idées qu’élu sur les idées des autres »
JLMP : oui je crois que ce sont les idées qui sont importantes, encore que dans l'élection présidentielle la personnalité du président joue un rôle parce que son caractère, son passé, ses qualités personnelles , jouent un rôle dans le choix, mais cependant il faut choisir une politique, or la France est dans une période de déclin à peu près dans tous les domaines , mais dont certains deviennent d’ailleurs, deviennent vertigineux n’est-ce pas, et il faudrait un homme de caractère, ayant … comment dirais-je , dégageant un sentiment de confiance , ce qui n'est pas le cas de notre phraseur qui essaye de convaincre, de séduire, et de faire passer comme un suppositoire, n’est-ce pas, les médications dangereuses et douloureuses
LSA :
c'est le style ou c’est le fond des choses ?
JMLP : Oh c’est l’un et l’autre, je crois qu' il exprime son sentiment et c'est sa manière d'être, c'est lui le président, le chef du pays , il n'en a pas , me semble-t-il , le gabarit qui correspondrait aux nécessités impérieuses de ce temps
LSA : je
vais vous proposer une formule : « islamo-gauchiste : traître à
la
France » est ce que c'est un slogan qui aurait pu
être un de ceux du Front National ?
JMLP : oh exactement, il me parait parfaitement acceptable et descriptif, ouï en effet islamo gauchistes c'est une trahison de la patrie il n’y a pas de doute…
LSA : vous savez que c'est la banderole qui a fait parler d'elle porté par les militants de l'action française en tissu et qu'on a décrit comme un quasi putsch dans un bain …
JMLP : ce qui est une preuve qu'en politique on n'est jamais mort, la preuve que Maurras, Daudet doivent se réjouir dans leur cercueil de voir qu'il y a encore des jeunes gens qui défendent les thèses de l'Action française , et je m'en réjouis, car toutes les forces nationales quelles qu'elles soient doivent pouvoir se révéler de façon à s'unir au moment décisif pour sauver le pays tant qu'il est encore temps,
LSA : du temps du Front National que vous présidiez, il y avait des monarchistes des gens qui souhaitaient le retour de la monarchie en France
JMLP : oui il y en a toujours eu, il y en a toujours , c’est une conception philosophique qui était, qui a constitué l'histoire de France pendant les neuf dixièmes de son parcours mais qui actuellement souffre bien évidemment d'un discrédit relatif à l'évolution des.., des... comment dirais-je, des expressions politiques modernes.
LSA une dernière question, quand on parle des valeurs de la république et si on les oppose aux valeurs de la France pour essayer d’englober ce qui n'est qu'un régime par rapport à toute une Histoire qui nous implique tous , comment vous situez-vous ?
JMLP : pour moi je me situe auprès des valeurs de la France, la république est un régime et qui a ses avantages et ses inconvénients, des passés, un passé plus souvent triste que glorieux, mais après tout ce n'est pas le problème, le problème c'est la France et les principes qui doivent gouverner sa survie et son triomphe
LSA : une fois vous avez parlé de démocrature , c’est un des néologismes dont vous étiez assez créatif à une époque, la démocrature, ce qui veut dire qu'on est en apparence sans démocratie et qu'en fait c'est autre chose ?
JMLP : oui en fait c'est une structure bureaucratique qui empruntent les formes démocratiques en oripeaux, si j’ose dire, comme un déguisement nécessaire, comme des comédiens, c'est une comédie politique en fait
LSA : Merci Jean- Marie Le Pen
JMLP : Je vous en prie
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