02 novembre 2014

Le pape François et l'avenir spirituel du Christianisme, par Manuel de Diéguez - 31 octobre 2014 -

Éditorial de lucienne magalie pons

Nouveau sur le site de Manuel de Diéguez

31 octobre 2014

" On ne peut apprendre la philosophie, on ne peut qu'apprendre à philosopher."
E Kant




Eclaircissements

Avec la mise en scène politique d'un personnage imaginaire - un revenant qui aurait changé de tête ( Discours de campagne d'un revenant qui aurait changé de tête , 4 octobre 2014) - je n'ai pas troqué un acteur en chair et en os de l'histoire contre un fantôme, mais j'ai tenté, bien au contraire, de faire débarquer dans l'arène les protagonistes réels d'une espèce onirique par nature et par définition. Comment les évadés partiels de la zoologie qui, depuis le paléolithique supérieur se déplacent à mi-hauteur entre la terre et leurs soleils intérieurs se rendent-ils observables tantôt dans les airs, tantôt à ras du sol?
Les protagonistes en chair et en os de l'histoire des peuples et des nations se répartissent entre les rêveurs ascensionnels et les voletants dans leur poussière. Ce phénomène introduit une hiérarchie des âmes et des cervelles dans le récit de tous les évènements. On l'a bien vu avec une Académie des sciences morales et politiques qui, depuis 1832, s'est révélée une invention de la Monarchie de Juillet et qui, à ce titre, se réclame d'une objectivation illusoire du monde dont l'anthropologie critique radiographie les instruments pseudo explicatifs.
Dès 1802, Chateaubriand proclame - quelle audace - qu'il ne s'occupe que de "théologie poétique". C'était dire, avec plus de deux siècles d'avance, que l'homme est à lui-même une poétique ambulante et que toute théologie n'est qu'un art poétique déguisé en cosmologie fantastique. L'ascensionnel humain se manifeste dans les religions, la littérature, la peinture, la musique, l'architecture, la science. Les sentiers descendants sont ceux de l'auto-rabougrissement académique ou sacerdotal. Dans les deux textes qui suivent, je ferai se parler à lui-même un acteur central de l'ascensionnel humain, le pape François.
Car le débarquement effectif de ce poète de l'histoire dans l'arène de la géopolitique contemporaine se poursuit à la faveur même de l'échec de façade d'un Synode chargé, en principe, de réformer le statut des divorcés et de soumettre la morale de l'Eglise non plus aux décrets d'une dogmatique inébranlable, mais aux observations de l'évolution mondiale des mœurs, dont la vocation scientifique s'inscrit dans la postérité sociologique de la Renaissance. Du reste, ce tournant doctrinal semble avoir été expressément programmé par le Saint Siège lui-même: il lui fallait accéder à la communication de masse. Sinon, comment expliquer non seulement que la Curie ignorerait l'état d'esprit de la majorité des deux tiers du clergé, mais que personne n'aurait informé le pape que son Eglise n'est pas près de légitimer l'homosexualité et de relativiser une morale inscrite dans les chromosomes de la bisexualité de notre espèce?
 Raison de plus, pour une anthropologie de l'histoire branchée sur une interprétation métazoologique de la géopolitique, de proposer au lecteur une réflexion de fond sur l'encéphale des chefs d'Etat élus au suffrage universel. Car ceux-ci se révèlent tragiquement sous-informés de l'état des sciences humaines d'aujourd'hui: ils ont pris un retard non moindre que celui de l'Académie des sciences morales et politiques dans la connaissance nouvelle que notre espèce a acquise d'elle-même au début de ce troisième millénaire. Observons donc les embarras d'un Saint Siège d'avant-garde. Comment s'adapter au monde sans renier le vide de la pensée théologique, qui ne pense jamais par elle-même, mais qui charge un tiers mythique de penser à sa place afin de donner à sa réflexion une caution censée irréfutable et de rendre son autorité publique inébranlable.

1 - Un mystique au timon de l'Eglise
 
L'année où j'ai publié - c'était en 1965 - mon Essai sur l'avenir poétique de Dieu, j'étais loin de me douter que, quarante huit ans seulement plus tard, un acteur de la spiritualité chrétienne tenterait de débarquer subitement sur une scène politique rendue muette à l'école de la médiocrité de ses élites : le pape François. A l'époque, le débat philosophique concernant le statut des religions faisait encore écho aux fracas du siècle des Lumières en ce qu'il portait, d'un côté, sur le rang intellectuel et psychique du sacré, de l'autre, sur la nature et le statut des sciences du calculable.
Constatant, il y a un demi-siècle, que le Dieu polymorphe des chrétiens de mon temps n'était plus celui de Voltaire, et encore moins celui du siècle ecclésiocratique précédent, je me demandais seulement pourquoi Bossuet, Pascal, Chateaubriand et Claudel s'étaient obstinés à feindre de mettre en scène une divinité artificiellement centralisée alors qu'en fait, ils évoquaient déjà quatre géniteurs défocalisés du monde, lesquels n'accordaient ni la même voix au mythe, ni ne le laissaient afficher la même démarche, ni ne pratiquaient la même politique, ni n'usaient d'un art unanime d'orchestrer le cosmos. L'humanisme occidental avait-il donc si peu progressé depuis le Moyen-Age que tout le monde brandissait maintenant une effigie diversifiée, mais sur laquelle personne ne s'accordait plus? Que faire d'un scénario flottant et d'une divinité irréfléchie, mais encore artificiellement centralisée à Rome?
Certes, me disais-je il y a cinq décennies, le Saint Siège n'est ni un apprenti de l'histoire et de la politique, ni un néophyte du pilotage concerté de notre encéphale parmi les récifs du temporel. Longtemps, le destin bruyant ou tranquille de la cervelle du monde d'ici bas et de là-haut était passé par le creuset de la schizoïdie catholique. Les croisades, la querelle des investitures, les guerres de religion du XVIe siècle, l'anti cléricalisme de la Révolution française, la séparation progressive de l'Eglise et de l'Etat à la suite de la loi de 1905 sur le statut d'une République laicisée, tout cela avait forgé le destin dichotomisé d'une espèce scindée de naissance entre le surréel et le terrestre, donc d'un animal bifide et rendu d'avance aussi impuissant à confondre qu'à séparer clairement ces deux coulées du temps tumultueux ou sommeilleux - mais toujours biphasé - des peuples et des nations.
Mais, depuis longtemps, les guerres bipolaires de la théologie ne se lovaient plus au cœur de l'aventure cérébrale et politique des fuyards de leurs ancêtres toisonnés: le quadrumane à fourrure que vous savez semblait avoir achevé la course aventureuse de ses schizoïdies cérébrales. Du coup, le Zeus d'hier s'était endormi dans les ultimes marmonnements de sa créature ; mais celle-ci est néanmoins demeurée plus bicéphale que jamais, puisque le sceptre du prix Nobel de la foi est tombé des mains du Créateur dédoublé de la bible dans celles du grand Pontife américain qui, depuis 1945, officie à la tête d'une Eglise plus impériale que la précédente , celle des Saintes Ecritures apocryphesde la Liberté démocratique mondiale.
Nous n'avons rien gagné à ce basculement du goupillon du ciel des modernes dans les caisses d'un suffrage universel plus scindé que jamais. Le pape François a pesé les poids respectifs de la tiare du Dieu romain et de celle de son rival triomphant, le Jupiter de la Justice et du Droit auquel les rois de la finance internationale présentent désormais leurs offrandes.
Le Saint Siège a donc observé avec attention les erreurs de parcours et de jugement de l'une et de l'autre de ces divinités administratives; et il a remarqué que la balance de la première s'est rouillée entre les mains d'un sacerdoce de célibataires et celle de la seconde dans les ateliers de la bureaucratie de la Liberté. Et il s'est dit qu'il était temps de changer le fléau, les plateaux, les poids et les mesures des deux Curies. Si la boîte osseuse de la bête se trouve encore encombrée de la ferraille d'une cosmologie mythique, comment y rallumer les flambeaux de la vie ascensionnelle de l'humanité? Mais si cet animal trébuche maintenant parmi les auréoles de la sainteté des démocraties verbifiques, à quoi bon troquer l'Olympe ancien pour les lampadaires de la sainteté des droits de l'homme? 

2 - Une métaphore existentielle 

Dès le séminaire, le pape François s'est fait remarquer parmi ses condisciples par la propension naturelle de son esprit à observer les taupinières de l'endroit réfléchies dans un ciel local et un ciel local dans les coutumes et les mœurs des populations. En 2014, la paléo-anthropologie des hérésies en dit aussi long qu'autrefois sur la diversité des aventures à la fois cérébrales et géographiques des premiers évadés de la zoologie. Et pourtant, depuis les origines du christianisme, les scissions doctrinales et neuronales confondues du simianthrope se laissent toutes recueillir dans un seul filet des songes sacrés, celui de l'arianisme: à toutes les époques et en tous lieux, il s'agit toujours et principalement de savoir si le Dieu incarné braillait dans son berceau ou s'il lui avait fallu attendre patiemment l'âge adulte pour égaler en esprit son Père domicilié dans le ciel.
Afin de ne pas dichotomiser trop brutalement la personnalité d'un Dieu encore vagissant dans les langes, la question avait été tranchée avec simplesse dans le sens de l'unité évidente et censée facile à comprendre de la personnalité dédoublée du Sauveur. Mais à cette résolution décidément trop rudimentaire du Concile de Nicée en 325; avait succédé celle, plus affinée, du Concile d'Ephèse de 431 et celle, embarrassée, du Concile de Chalcédoine de 451: le pape Léon 1er avait décidé que Jésus n'était Dieu qu'à l'heure où il marchait sur les eaux, changeait Lazare en sursitaire de sa mort, guérissait un aveugle ou un paralytique, mais nullement quand il se mettait en colère, maniait le fouet parmi les changeurs du temple ou tombait de fatigue.
Mais, puisque l'Eglise ne pouvait s'offrir le luxe de renoncer d'un seul coup à l'ambiguïté politique de substantifier les métaphores de la vie spirituelle de l'humanité - elle y aurait perdu le contact pastoral indispensable avec les masses illettrées de l'époque - où fallait-il faire passer la clôture intérieure entre l'homme ascensionnel et le Dieu extériorisé et banalisé de tout le monde? Impossible d'en décider au gré des circonstances et des vœux changeants de l'auditoire. Aussi, la doctrine autorisée en est-elle venue à théoriser une psychophysiologie de l'abaissement du mythe de l'incarnation du ciel: le prophète s'est vu doté de "deux natures" aussi artificielles l'une que l'autre. De nos jours encore, le catéchisme officiel de la religion romaine enseigne que Jésus aurait retrouvé la rate, le foie et les organes de Zeus ou d'Athéna (Voir Catéchisme romain, 1992, p.104, n°468).
Aussi le pape François ne peut-il faire un pas dans l'ambiguïté de la politique et dans la géhenne de l'histoire sauvage du monde sans se demander comment l'Eglise et lui-même marchent dans une mixture et une décoction du ciel et de la terre. Le Vatican va-t-il se dépêtrer d'une métaphore entêtée à se colloquer des deux côtés de l'humain? S'il s'avisait d'envoyer à la casse le vieux Lucifer et l'armée entière des exorcistes assermentés que Rome a placés bien en vue ou seulement en images auprès de tous les évêques de la chrétienté, s'il livrait au feu des tonnes de cierges et d'encensoirs patentés, s'il disait sans attendre, avec le Bérenger du XIe siècle, que les chrétiens sont devenus une "troupe de sots" de s'imaginer que le vin de leurs messes se changerait subitement en sang humain et métaphorique confondus et le pain de leur sacrifice en chair de composition cellulaire et figurée bien emmêlées, s'il livrait aux flammes d'un incendie planétaire les cargaisons d'ex-votos, de prie-Dieu et de statuettes de bois, de pierre ou de plâtre façonnées par des magiciens de leur foi, il dresserait contre lui des régiments de sorciers, de devins et de scribes - et ses jours seraient comptés à la tête de l'Eglise; mais s'il laissait le genre humain à ses prosternations en chaîne et sous la grêle de ses sortilèges , comment construirait-il la balance de Dieu que le siècle attend? Car, pour fabriquer la balance à peser les têtes et les cœurs, c'était le roi des âmes en personne qu'il fallait livrer là-haut aux fondeurs et aux forgerons du Dieu de demain. Or, les Eglises sont des musées du rêve d'éternité qui taraude le genre humain. On y expose des lanternes immortelles et des flambeaux éteints. Comment empêcher l'Eglise des torches vives de s'éteindre dans l'Eglise des âmes mortes?

3 - Qu'est-ce que " l'esprit " ?
 
Et puis, François est un mystique attisé, d'un côté, par l'ordre des Jésuites, qui le compte dans ses rangs et, de l'autre, par le Poverello, fondateur de l'ordre des Franciscains. Or, les divers ordres religieux se réclament en tout premier lieu des témoins du ciel qui répondent à leur vocation spirituelle spécifique. Parmi les saints, les uns se veulent des protagonistes de l'histoire en sang, les autres, des méditants. Ceux-là tournent le dos aux acteurs tombant dru du ciel de la politique.
Ignace de Loyola était un guerrier-né. Il avait été rendu infirme des deux jambes au siège de Pampelune. Du coup, le rescapé boiteux avait fondé un ordre para militaire et avait pris la tête des héros d'un ciel marchant au pas sur la terre. La Compagnie de Jésus est rangée en ordre de bataille sous les ordres de son général. La théologie du chef des paradis de la foi porte les galons du code qui font la force des armées. La discipline militaire endosse la casaque d'un catéchisme. Les cohortes de la piété défilent au pas de charge - les pécheurs descendent à l'abîme en rangées bien ordonnées. Toute sa vie, Ignace a jugé que le centre de commandement de la Trinité manquait d'un képi. Peu de temps avant sa mort, il avait assisté en rêve à une délibération de l'état-major, composé du Père, du Fils et du Saint Esprit, qui avait décidé d'adjoindre à son quartier général un expert de la guerre, ce qui élevait le triumvirat théologique officiel à une quaternité aguerrie.
Le Poverello, lui, était un convertisseur enflammé - mais on ne sanctifie pas la pauvreté sans obéir à une vocation érémitique. Comment François accorde-t-il le génie politique de l'homme d'épée avec l'appel de la Thébaïde? Un pape attiré à la fois par le désert et par les arènes du monde voit notre temps prendre rendez-vous avec Israël à Gaza. Bien plus, le christianisme est condamné, deux mille ans après l'épreuve à la fois réelle et métaphorique que le chrétien appelle le Golgotha, à en découdre à nouveaux frais avec Israël et, cette fois-ci, à l'échelle de l'histoire et de la politique de la planète tout entière, parce que le peuple de Jahvé tente, depuis soixante-dix ans et les armes à la main, de retrouver la Jérusalem terrestre et toute la Judée des géographes.
Comment, dans ces conditions, le monde moderne ne poserait-il pas à la fois au peuple de la Bible et au peuple chrétien la question: "Qui es-tu? Qu'appelles-tu l'esprit?"
4 - La vie rêveuse des demi-cérébralisés
Dès lors que le pape est redevenu un acteur de poids de la géopolitique, mais sans que la science historique ait comblé son retard épistémologique et conquis les méthodes d'interprétation rationnelles des mythes religieux qu'attend notre siècle - depuis plus d'une génération, les philosophes reprochent à Clio de se montrer petitement "événementielle" - le retour spectaculaire de la diplomatie vaticane sur la scène internationale contraindra inévitablement la narration chronologique, donc irrémédiablement superficielle, de mettre un canon sur la tempe du héros qu'on appelait l'objectivité. Cet oracle est-il un muet de naissance? Son verbe conquerra-t-il un recul révolutionnaire à l'égard du sens caché des mythes de type théologique? Il y faudra rien moins que le déchiffrage du cerveau onirique de l'humanité, donc un décodage anthropologique des orthodoxies et des hérésies.
Du coup, le territoire de la métazoologie s'étendra à l'analyse du dialogue secret entre les bouches à feu d'Ignace de Loyola et le feu intérieur de François d'Assise - ce qui enrichira la science du passé sur plusieurs points décisifs, tellement la science historique devra s'armer d'une connaissance simiantropologique de la vie rêveuse d'un animal demi-cérébralisé. Car la notion même d'objectivité est tombée en quenouille au sein de la politologie mondiale.
Pour tenter de comprendre le sens de cette aporie, commençons par constater que le pape François n'entretient nullement des relations catéchétiques banales et ridiculement scolaires avec Ignace de Loyola. Un demi-millénaire après la fondation de l'ordre des Jésuites, il n'est pas homme à contempler les rangs serrés des malheureux censés marcher en ordre de bataille vers l'Hadès. En revanche, les mythes vivants sont des fenêtres grandes ouvertes sur les secrets les mieux cachés du genre humain. On y contemple une espèce encore enveloppée dans les langes d'une théologie puérile. A ce titre, un pape humaniste sait que les cosmologies fabuleuses et ensanglantées présentent aux hommes d'Etat et aux historiens pensants le spectacle d'un monde de blessés à mort et que les affabulations sacrées sont à la fois les creusets et les décalques de la politique mondiale.
Alors que la Compagnie de Jésus connaît de l'intérieur les fauves qu'on appelle des Etats et des empires, le saint d'Assise illustre l'autre face de la religion du Golgotha. Et puisque le christianisme du XXIe siècle s'accommodera mal d'une divinité aux yeux fermés et aux oreilles bouchées, le rendez-vous spirituel de l'Eglise romaine avec le sens caché de son propre récitatif apostrophera en retour le Vatican de la tradition sacerdotale. La Curie reniera-t-elle le vrai message de la Croix? Ponce Pilate, le Sanhédrin, Judas et la sueur de sang du prophète au jardin d'agonie de Gethsémani, tous les protagonistes semi mythologiques que la narration fondatrice du christianisme a portés à une cosmologie symbolique et réaliste confondues trouveront-ils place dans une orthodoxie plus houspillée que jamais entre ses deux figures emblématiques, Ignace de Loyola et François d'Assise?

5 - La guerre entre la Lettre et l'esprit

Mais il y a plus : il existe un lien profond entre les croyances religieuses et les "exercices" du soldat bien entraîné. Même aux yeux d' Erasme, qui a publié en 1503 un Poignard du soldat chrétien (Enchiridion militis christiani), c'est le poignard de Dieu à la main et sur les champs de bataille du ciel que le royaume de Dieu se conquiert. Les célèbres Exercices spirituels de saint Ignace renvoient aux exercices guerriers du seul fait que le verbe exercere renvoie à l'exercitus, l'armée - donc à l'entraînement continu, à la souffrance physique et à l'exténuation du fantassin dans la quotidienneté de la vie militaire dont Alfred de Vigny évoquait la grandeur et la servitude confondues. Mais, en grec, exercice se dit askèsis , qui a donné ascèse en français. L'ascèse monastique est copiée sur la vie réglée et épuisante des camps, parce que l'empire des cieux se travaille comme une terre à féconder. Le moine qui se lève à deux heures du matin pour prier sait que seul un travail acharné et aride fait exister Dieu.
Si la citadelle entourée de la muraille de ses métaphores - on l'appelle le Saint Siège - tentait de passer au large de ses retrouvailles avec son labourage bi-millénaire de l'histoire universelle, la science historique y perdrait son champ de manœuvre et le christianisme doctrinal ferait naufrage dans l'oubli de son rêve de justice. Ignace rappelle à ce pape que la politique est la sueur de l'histoire en marche et que l'homme d'Etat ignorant des rouages et des ressorts langagiers du sacré est un idiot qui se raconte une histoire de fou, comme dit l'anthropologue William Shakespeare , tandis que François d'Assise raconte aux serviteurs ritualisés d'un culte vieilli que l'homme est un animal désespérément ascensionnel et assermenté à titre seulement subalterne en ce bas monde.
Mais comment se colleter avec le temps de l'histoire en ce début du IIIe millénaire, comment conduire à bon port la barque de saint Pierre si le rêve d'une alliance de la foi avec la justice gît dans les décombres de Gaza où, une fois de plus, Israël donne rendez-vous à la guerre multimillénaire de l'humanité entre la Lettre et l'Esprit?

6 - Le polythéisme larvé de M. Barack Obama 

Le pape François est descendu résolument et sans attendre dans l'arène instable de la politique mondiale, mais nullement aux côtés d'un Dieu des chrétiens redevenu explosif et dont la dynamite reste entièrement à faire débarquer sur la terre. Ce pape s'est présenté aux côtés des légions traditionnelles de ses Jésuites au garde-à-vous et de quatre-vingts de ses ambassadeurs de choc; et il s'est bien gardé d'invoquer la voix irénique de la religion du Golgotha, mais exclusivement celle de la raison politique en armes et de la sagesse diplomatique la plus aguerrie.
Pourquoi a-t-il néanmoins appelé les nations civilisées à demeurer dans leurs casernes au lieu de se ruer l'arme au poing sur la Syrie? Pourquoi les revues bien affûtées de la Compagnie de Jésus ont-elles diffusé sur les cinq continents un message exclusivement ancré dans la logique de la civilisation du droit international? Certes, le pape François a rudement admonesté la France des Lettres, des arts et de la pensée rationnelle, donc de la santé mentale d'ici-bas. Mais où avait-il caché le Dieu en gésine qui alimentera la planète du feu et de la fournaise de la vie spirituelle de demain?
Décidément, se disait le Saint Père, notre pauvre espèce ne saurait demeurer plus longtemps l'otage de son double orphelinat, celui de ses sciences exactes, d'un côté, dont les fiers travaux ne l'ont conduite à aucun éclat des âmes et à aucun resplendissement des intelligences contemplatives et, de l'autre, au veuvage des Eglises, dont le dessèchement dans les routines du culte et dans l'exténuation des catéchèses étalent la ruine spirituelle de tous les sacerdoces.
Et puis, le rendez-vous du siècle avec les lois sauvages du temporel se révèlent plus universelles et plus féroces que jamais: il a fallu réhabiliter en toute hâte une théologie squelettique de la sauvagerie de la "guerre juste", mais au détriment des oriflammes des "guerres justes" d'autrefois, qui se trouvaient si effrontément qualifiées de "saintes", parce que le ciel du bon sens rendrait burlesque, hélas, une religion dont le pacifisme oratoire proclamerait hérétique d'arrêter la marche des coupeurs de têtes en Irak. Mais si, quelques siècles auparavant, les Vandales, les Burgondes, les Wisigoths, avaient envahi l'Europe, c'était, selon saint Augustin, parce que le Zeus de Job et celui des chrétiens voulaient démontrer d'un commun accord à leurs frêles créatures qu'ils n'avaient en rien à se préoccuper des sanglantes broutilles du temporel. Mais alors, comment garder intacte parmi les barbares la barque de la théologie biphasée des chrétiens? 

7 - La dérobade des intellectuels de la foi 

Décidément, si saint Ignace et saint François d'Assise se révèlent les génies tutélaires de l'Eglise romaine, leurs théologies respectives donnent bien du fil à retordre au Saint Père. Et pourtant, il y avait urgence à brandir le glaive de la foi parmi les infidèles, les ignorants et les sots, parce que la vie théologique d'une humanité titubante avait été confiée à un président des croyants d'outre-Atlantique tellement ignorant des affaires de là-haut - donc également de celles d'ici-bas - qu'il s'était exclamé: "Aucun Dieu ne demande l'assassinat des femmes et des enfants, aucun Dieu ne demande la décapitation publique des hérétiques", alors que, dans le même temps, il appelait le monde entier à suivre le panache blanc de sa propre sainteté contre la Russie de Dostoïevski et de Tolstoï et que son ministre de la guerre, M. Hagel, proclamait que les légions en armes de la patrie des Tsars étaient "aux portes de l'OTAN"! Washington se rappelait peut-être que, depuis le Déluge, les trois Dieux uniques actuellement en exercice pratiquent jour et nuit l'assassinat de masse et torturent sans relâche leurs offenseurs aux enfers. Mais qu'allait faire la Russie avec ce Dieu-là sur les bras?
Et puis, le guide de la démocratie réputée la plus sainte du monde pouvait-il confesser que les théologies monothéistes sont à la fois génocidaires, et fondées sur la sainteté d'une seule et même justice? L'incohérence théologique, donc cérébrale, de la Maison Blanche posait aux disciples des trois monothéismes des questions anthropologiques aussi insolubles que celle-ci: quelle est l'identité mentale des démiurges bibliques les plus unifiés et de leurs créatures les plus pieuses, quelle est la cohérence cérébrale de l'arianisme de type démocratique, puisque ce manichéisme se veut aussi dogmatique et séraphique que les précédents? Seul l'absurde serait-il vrai, comme le soutiennent tant de mystiques et depuis tant de siècles?
Dans ce cas, comment s'y retrouver dans le chaos des démiurgies? Un pape ne peut ni s'en tenir au credo quia absurdum, (Je crois, parce que c'est absurde) ni refuser l'absurde sans rejeter le mystère et réhabiliter le Démon censé se cacher dans les recoins de la pensée logique. Mais alors, Ignace ne cesse de rappeler au Saint Siège les droits imprescriptibles qu'exerce un réalisme politique indispensable, hélas, à la conduite d'une Eglise installée sur la terre - et l'absurde devient la godille des dérobades intellectuelles multiséculaires de la foi.

*

Le souverain Pontife reprendra le cours de sa réflexion la semaine prochaine. Il se demandera notamment si le Dieu du simianthrope actuel se trouve placé à la hauteur des questions métazoologiques que la démocratie mondiale pose à la théologie chrétienne. Faut-il changer de divinité ou retrouver le vrai Dieu sous les loques du Dieu de Washington?

Post Scriptum 

J'écrivais le 25 juillet:

"A partir de cette date, et compte-tenu qu'on ne luttera efficacement contre le naufrage de la langue française que si le Président de la République et le Premier Ministre se voient nommément mis en cause, je relèverai quelques-unes de leurs fautes."

- 1 - M. Valls dit: La France a procédé à des économies conséquentes. On dit: La France a procédé à des économies importantes.

- 2 - M. Hollande confond cesser et arrêter: on arrête une force matérielle, on cesse de se livrer à telle ou telle activité.

Le 31 octobre 2014

Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n°380 publié le 31 octobre 2014

Éditorial de lucienne magalie pons

Comme chaque semaine nous retrouvons le Journal de Bord de Jean-Marie Le Pen :

 

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Retrouvez toute l'actualité politique de Jean-Marie Le Pen sur son site: http://www.jeanmarielepen.com

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Exceptionnellement nous ajoutons  à notre éditorial cette semaine une Revue  de Presse pour attirer l'attention de nos lecteurs  sur des insultes infâmes et des calomnies  que certaines personnalités interviewées sur  des chaînes ou des radios  profèrent contre Jean-Marie Le Pen  ( Jacques  Séguéla sur  BFMTV cette fois-ci), il est bien entendu que Jean-Marie Le Pen  défendra son honneur et portera plainte contre ce personnage  de la vie parisienne et du monde juteux des  affaires publicitaires   et entremises relationnelles en tout genre.

En effet Jean-Marie Le Pen  a annoncé  le jeudi 30 octobre,  dans un communiqué que son avocat va déposer  plainte pour injure contre Jacques Séguéla en raison de propos tenus à la télévision dans lesquels le publicitaire le traite de « nazi »

L'émission en question "Le face à face de Ruth El Krief" du 20 Octobre 2014,   réunissait deux crapauds de premier ordre , Serge Moati, et Jacques Séguéla, tous deus   aptes à croasser  de concert comme des diables contre Jean Marie Le Pen et sa famille , en inventant et manipulant  des rumeurs tout  notamment  en commentant  un prétendu conflit qui selon eux opposerait Marine Le  Pen et son père,  qu'ils  veulent diaboliser en s'improvisant psychanalystes, la phrase que Jacques Séguéla  prononce en fin d'entretien est particulièrement injurieuse  contre Jean-Marie Le Pen  et sa fille  il a déclaré notamment ..."  Ce peut  être  le dernier cadeau que  François Hollande  fera, un cadeau empoisonné à la démocratie, que  d'être tellement faible, avec une droite qui est en train de s'autodéchirer dans un duel à mort, et que ces deux monstres de droite et de gauche nous livrent pierres (set poings liés à la fille de ce nazi. »
 

Vous retrouverez l'émission dans la vidéo ci-dessous :

Serge Moati et Jacques Séguéla: Le face à face de Ruth Elkrief - 20/10

  

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Pour que tout soit clair voici le communiqué de Jean-Marie Le Pen publié le 30 0ctobre 2014 sur le site du Front National  

- copié/collé -

"Communiqué de Presse de Jean-Marie Le Pen, Président d'honneur du Front National
Communiqués / 30 octobre 2014 /
l
"  M. Jean-Marie Le Pen, Président d’honneur du Front National, dépose plainte contre Jacques Séguéla qui, le 20/10/2014 en direct sur B.F.M.TV, dans le face-à-face de Ruth ElKrief et en présence de Serge Moati, a proféré les propos suivants : « Ce peut être le dernier cadeau que François Hollande fera, un cadeau empoisonné à la démocratie, que d’être tellement faible, avec une droite qui est en train de s’auto déchirer dans un duel à mort, et que ces 2 monstres de droite et de gauche nous livrent pierres (sic) et poings liés à la fille de ce nazi. »
Jean-Marie Le Pen a donné pour instructions à son avocat de déposer une plainte pour injure alors que M. Séguéla a appliqué au président d’honneur du Front National l’invective de nazi et alors que M. Séguéla est un habitué de l’insulte." 

(fin du copié/collé)
  
REVUE DE PRESSE :
    1. Le Monde ‎- il y a 2 jours
      Jean-Marie Le Pen annonce, jeudi 30 octobre, que son avocat va déposer plainte pour injure contre Jacques Séguéla en raison de propos ...


Florian Philippot invité de Guillaume Durand sur "LCI - Radio Classique " - 31 octobre 2014 - (vidéo)

Éditorial de lucienne magalie pons



Florian Philippot, invité de Guillaume Durand... par radioclassique

Pénurie de cacao et de chocolat dans l'industrie, sauf à la Monnaie de Paris ou le"Père Noël-Sextoy" est fabriqué en série et se vend 50 euros !"

Éditorial de lucienne magalie pons

Les industriels du chocolat redoutent une pénurie de cacao. et de chocolat, ça n'a pas l'air d’intéresser  les politiques , la haute administration et encore moins ce qu'il est convenu d'appeler l'intelligentsia parisienne, autrement "la crème " qui regroupe différentes personnalités interlopes  débranchés des réalités, tels que des politiques,-politiciens  des écrivains des artistes , des philosophes  etc..

Par exemple  Christophe Beaux, haut-fonctionnaire,  Président de la Monnaie de Paris , qui se dit lui-même très commerçant, organise  dans ce palais des évènements culturels, qu'une certaine classe d'idiots  intellectuels appellent,   dans  le monde frelaté  et profane  qu'ils entretiennent par leurs fantasmes de tous ordres,  "l'art contemporain" , notamment l'exposition "Chocolate Factory  "  où  des "œuvres"  pornos en chocolat   sont  exposées et fabriquées  en grande séries,  sous la signature de leur créateur concepteur obsédé du sexe ,   le fameux  protégé des autorités exécutives et municipales Paul McCarthy , et commercialisées  à 50 euros minimum,  prix de son " Père-Noël-sextoys" à croquer par de potentiels visiteurs acheteurs  fortunés, dont le plaisir douteux à croquer ces objets utilitaires pornos  dénote une certaine sexualité cannibale  malsaine.

Gaspiller du chocolat pour  fabriquer  des "Pères Noël-sextoys" , et ce pour satisfaire le plaisir et  le goût pervers de quelques fortunés  amateurs  de chocolat à croquer  sous forme de sex-toys,   est une provocation et une ignominie sans nom à une époque où de nombreux  petits enfants à l'occasion des fêtes de Noël  et de fin d'année risquent,  dans les familles de classe moyennes  d'être privées de friandises en raison des dépenses  obligatoires et urgentes  d'impôts, de taxes , de loyer, et autres  rudesses d'austérité imposées aux familles  en matière sociale. et économique.

Nous vivons une époque où une équipe de  dirigeants et  gouvernants  et leurs sérails de hauts fonctionnaires ou cadres, tous  voyous et laxistes,  cultivent et  laissent  passer un courant  culturel profane ,  au moment même  où ils devraient s'occuper sérieusement  d'économie et   trouver des solutions à  la pénurie mondiale  de cacao  que les industriels du chocolat redoutent et dénoncent depuis déjà pas mal de mois....

ooOoo

Le  Monde va-til manquer de chocolat" tel était le thème de l'émission d'Europe 1  ci-dessous, au cours de laquelle Nicolas Barré  analyse et  explique les raisons pour lesquelles on va effectivement manquer de chocolat :



Le monde va manquer de chocolat par Europe1fr

Dans un prochain éditorial nous parlerons de l'exposition "Chocolate Factory" une certaine usine à gaz  qui fabrique  les objets en chocolats qui révèlent  l'obsession de leur concepteur, sodomites,  dont les œuvres les plus lubriques sont  pourtant défendues  par nos autorités dirigeantes d'après eux "au nom des valeurs de  République, de la démocratie,  et  de l’État de droit" ! . . .

A quand une Marianne avec un Sextoy sur la tête  ou planté entre les deux seins ?  

REVUE DE PRESSE 

  1. Médias-Presse-Info‎ - il y a 3 jours
    _________________________________________________
      1. Les Échos ‎- il y a 3 jours
        Cette tendance ne semble pas près de s'inverser et la pénurie de cacao pourrait encore s'accentuer dans les prochaines années.





    1. Une pénurie de chocolat se profile dans le monde - Le Figaro

      www.lefigaro.fr/.../05007-20140217ARTFIG00054-une-penurie-de-cho...
      17 févr. 2014 - Une conjonction de phénomènes a déjà provoqué une flambée du prix de la fève de cacao et pourrait aboutir à plus long terme à une pénurie ...
    2. Vers une pénurie mondiale de cacao d'ici 2020 ? | France info

      www.franceinfo.fr/.../vers-une-penurie-mondiale-de-cacao-d-ici-2020-3...
      18 févr. 2014 - Le marché n'est pas extensible à l'infini, et les pays émergents, Chine en tête, se sont pris de passion pour le chocolat. Du coup, la pénurie ...
    3. Rassurez-vous, la pénurie de chocolat n'aura pas lieu - L ...

      www.lexpress.fr/.../rassurez-vous-la-penurie-de-chocolat-n-aura-pas-lieu...
      17 févr. 2014 - Un article du Wall Street Journal constate une flambée des prix du cacao et s'interroge: va-t-on manquer de chocolat dans les années qui ...
    4. Cacao : comment éviter la pénurie ? - Biscuiterie, Confiserie ...

      www.lsa-conso.fr › Mars Incorporated
      2 oct. 2014 - Mars Incorporated : Va-t-on un jour manquer de Cacao ? L'indispensable carré de chocolat noir risque-t-il de disparaître de nos placards ?
    5. Comment le leader mondial du chocolat compte éviter la ...

      www.latribune.fr/.../comment-le-leader-mondial-du-chocolat-veut-eviter...
      16 mai 2014 - Comment le leader mondial du chocolat compte éviter la pénurie de cacao. Matières premières En incluant la division cacao achetée en 2013 ...
    6. Les prix s'enflamment - "Il y a une pénurie de beurre de cacao"

      www.parismatch.com/.../Jodie-Gunzberg-Il-y-a-une-penurie-de-beurre-d...
      26 sept. 2014 - Or on ne peut pas produire de beurre de cacao sans produire de poudre. Il existe donc un énorme déséquilibre. L'importante pénurie de ...
    7. CCN-51 : le cacao hybride plébiscité pour faire face à la ...

      www.consoglobe.com › AlimentationAlimentation
      Face à la pénurie de cacao, le CCN-51, cacao hybride sera peut-être la solution de demain. Affaire à suivre.
    8. Le cacao est menacé de pénurie - RTL.fr

      www.rtl.fr › ActuSociété et faits divers
      Il y a 2 jours - REPLAY INTÉGRAL – Au programme : Les chercheurs innovent pour sauver le chocolat. En handball, la France se qualifie pour l'Euro 2016.
    9. Pénurie de chocolat : 2020, année noire pour les gourmands

      www.metronews.fr/conso/penurie-de...les.../mnbq!OaNwIqDqN8Qs/
      17 févr. 2014 - Arrêtez tout ! Vous avez dit "pénurie de chocolat" ? Il semblerait en effet que le cacao connaisse une demande telle qu'il pourrait bien manquer ...

01 novembre 2014

Le Président François Hollande a reçu le Président Turc Recep TayyIp Erdogan Vendredi 31 octobre - (note et revue de presse)

Éditorial de lucienne magalie pons

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Vendredi 31 octobre, le président de la République, François Hollande, recevait le   président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan,  à l'issue de leur entretien il ont tenu un point de presse conjoint.

Le Président de la République au cours de son intervention a donnée son point de vue politique sur la Syrie et l'Irak qu'il  a semble-t-il placé au cœur de sa rencontre avec le Président Recep Tayyp Erdogan.
Dans la vidéo de ce point de presse nous  voyons  que  le Président turc Erdogan au cours de son intervention a beaucoup insisté sur les excellentes  relations  bilatérales entre la Turquie et la France "qui ont atteint un élan positif et se développent de façon rapide" ..il a souligné que les deux pays allaient continuer dans ce sens en insistant sur les échanges commerciaux, économique, l'échange de la défense, les échanges culturels, un projet nucléaire commun  entre le Japon, la France et la Turquie, et des questions d'énergie..

Puis il a livré sa propre  analyse sur l'Irak et la Syrie   et les régions qu'il faudrait bombarder pour lutter efficacement  contre Daesch, en soulignant  quelque peu la convergence entre la France et la Turquie,  mais en ce qui concerne la Syrie son approche démocratique diffère quelque peu de la position du Président François Hollande, pour le Président Erdogan régler les affaires de la Syrie en voulant éliminer le Président El Hassad  n'est pas démocratique, d'après lui seul  les Syriens doivent choisir leur Président. 


Monsieur Erdogan n'a pas non plus fait allusion à une aide à "l'opposition démocratique" en Syrie, alors que le Président  Hollande quelques instants avant lui avait  affirmé   en parlant de l'aide à apporter à l'Armée libre de Syrie : ...." C’était d’ailleurs le sens de la conversation que nous avons eue avec le Président Erdogan,  parce que nous sommes sûrs qu’il n’y aura, là-encore, de victoire – quelles que soient les actions de la coalition notamment à Kobané – que si l’armée syrienne libre, c’est-à-dire l’opposition démocratique reçoit les soutiens nécessaires" ........

On comprend que la proximité frontalière de la Turquie et de la Syrie oblige le Président Turc à prendre en considération le danger que pourrait représenter une "opposition démocratique" à Bachar  El Hassad, qui pourrait si elle devenait très forte se retourner aussi contre les pays voisins, enfin c'est ce que je pense mais ce n'est qu'une idée...qui ne transpire pas dans les propos de Monsieur Erdogan.  

L'intervention du Président Erdogan est bien reprise dans la vidéo du point de presse, la traduction en est faite simultanément, par moment il y a quelques difficultés  techniques  qui empêchent d'entendre quelques mots, mais il est important de l'écouter, parce que dans le texte du point de presse,  son intervention ne figure pas, comme vous le verrez ci-dessous.


Revue de presse 

-  Source : Site de l'Elysée  - 

. vidéo du point de presse :



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 . texte du point de presse :


" Mesdames, Messieurs,


" J’avais souhaité, il y a quelques jours, lors d’une conversation téléphonique avec le Président ERDOGAN, qu’il puisse venir à Paris pour évoquer notamment la situation en Irak et en Syrie, et revenir sur notre coopération bilatérale à la suite de la visite d’Etat que j’ai effectuée à Ankara il y a quelques mois. Je veux revenir sur ces différents sujets et sur la relation que nous avons, à tous les points de vue excellente, avec la Turquie.


" Je reviens d’abord sur la situation en Irak et en Syrie.


" En Irak, nous voulons, c’est la position de la France depuis le départ, qu’il y ait une lutte efficace contre Daesh qui puisse rassembler toutes les parties prenantes. Nous sommes conscients qu’il n’y aura pas de reconquête des territoires qui sont occupés par Daesh s’il n’y a pas, au-delà d’un gouvernement inclusif, la mobilisation de tous, c’est-à-dire des Irakiens eux-mêmes dans toutes leurs composantes, dans toute leur diversité. La France a décidé d’intervenir en Irak en appui aérien de l’armée irakienne, et également là où il y a des conflits ouverts, en appui des kurdes d’Irak, pour leur apporter non seulement le soutien aérien mais également la formation nécessaire.


" En Syrie, nous sommes conscients qu’il y a deux adversaires : Daesh et Bachar El-ASSAD qui continue de bombarder la population civile, y compris des femmes et des enfants. Il y a même une forme d’alliance objective entre Daesh et le régime syrien. C’est pourquoi, nous faisons en sorte de former, d’appuyer l’armée libre de Syrie. C’était d’ailleurs le sens de la conversation que nous avons eue avec le Président ERDOGAN parce que nous sommes sûrs qu’il n’y aura, là-encore, de victoire – quelles que soient les actions de la coalition notamment à Kobané – que si l’armée syrienne libre, c’est-à-dire l’opposition démocratique reçoit les soutiens nécessaires.


" Nous avons regardé comment nous pourrions, dans le cadre de la coalition et de ce que nous avons à faire avec la Turquie, examiner la mise en place de zones de non survol d’avion et des zones aussi où nous pourrions apporter les appuis nécessaires de formation et de matériels à l’armée libre de Syrie.


" Voilà ce que j’ai voulu avec le Président ERDOGAN évoquer sur la Syrie et sur l’Irak. Nos ministres des Affaires étrangères vont travailler dans cette direction notamment pour les zones qui doivent être fixées.


" Nous avons aussi parlé de nos relations bilatérales. Un certain nombre de décisions avaient été prises lors de mon déplacement : le développement de notre commerce, l’ouverture des marchés, un certain nombre de dossiers sur lesquels nous sommes partie prenante. Je sais que le Président ERDOGAN avait fait en sorte que, notamment sur la question du nucléaire civil, la France puisse revenir. Cela a été le cas dans une coopération avec le Japon. De la même manière sur un certain nombre de matériels, sur un certain nombre de projets, notamment d’infrastructures de transport, il y a de grands progrès dans la relation économique entre la Turquie et la France.


" Sur les négociations des chapitres, pour que la Turquie puisse avoir un dialogue sincère avec l’Europe, il ne s’agit pas de savoir s’il y aura une adhésion. Il s’agit de savoir si elle est possible. Elle n’est concevable que s’il y a des négociations. Des chapitres avaient été ouverts dans le passé, puis il y a eu une longue période de suspension. Un chapitre a été de nouveau ouvert sur les politiques régionales. Mais j’ai toujours considéré qu’il était possible d’ouvrir les chapitres – notamment la justice, les droits de l’homme, la sécurité – au niveau européen. C’est le message que j’ai passé.


" Enfin sur le plan des échanges culturels, universitaires, je me souviens encore de mon déplacement. Là-aussi, il y a de grands progrès qui ont été constatés. Cette visite, bien sûr rapide, du Président ERDOGAN vient après d’autres. Elle vient après une réunion qui, à mon avis, a été plus fructueuse qu’il n’y paraît, entre ce que nous appelons le « groupe de Minsk » qui concerne le Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan et l’Arménie. J’y ai passé toute la journée de lundi et cela a été à mon sens positif. Parce que même si nous restons sur des principes pour régler cette question, il y a beaucoup de points communs qui nous unissent et nous avons pu avancer. Je sais que la Turquie y est aussi attentive.

Voilà le sens de ce déplacement, et nous aurons d’autres rencontres aussi bien ici, que dans des réunions internationales.

Nous avons quand même un objectif : faire en sorte que nous puissions lutter contre Daesh, lutter contre le terrorisme, apporter une stabilité et une sécurité, et il y a urgence. Il y a là un cri d’alerte, qu’il faut lancer. Il n’y a pas que Kobané, il y a aussi d’autres villes en Syrie qui sont menacées, d’autres villes en Irak. Toute la communauté internationale doit se mobiliser par rapport à ce danger.

¤¤¤

" Comme le Président ERDOGAN m’invite à reprendre la parole, je vais le faire.


" D’abord sur Kobané, il n’y a pas que Kobané et le Président ERDOGAN a raison, il y a d’autres villes qui sont aujourd’hui menacées par Daesh en Syrie. Pour nous la ville clé parmi toutes les villes, c’est Alep. Nous faisons donc en sorte d’appuyer, comme nous l’avons toujours dit, l’armée syrienne libre et l’opposition démocratique pour que nous puissions leur apporter tout le soutien nécessaire par rapport à cet enjeu.


" Il y a aussi Kobané. Même si cette ville a été vidée de sa population, il y a la nécessité de lui apporter les renforts nécessaires. Nous faisons là-dessus confiance à la Turquie pour que les mouvements puissent se faire.


" Le second sujet, c’est l’Europe. C’est vrai qu’il y a eu des blocages dans la discussion entre la Turquie et l’Union européenne, qui ne venaient pas que de la France d’ailleurs et qui portent sur des sujets extrêmement difficiles. Même si comme je l’ai dit, il ne s’agit pas de savoir si la Turquie va adhérer ou non mais de savoir si nous pouvons avancer sur un certain nombre de sujets.


" J’ai été précis sur les chapitres 23 et 24. Nous pouvons avancer comme il a été démontré d’ailleurs que nous l’avions fait sur les politiques régionales. Nous ne faisons aucune conditionnalité.

Et puis pour nous, le rapport avec la Turquie, bien sûr c’est un rapport global : il y a ce qui se passe au niveau européen et au niveau mondial, mais il y a aussi la relation bilatérale qui en elle-même doit être portée à son plus haut niveau. Nous en avons parlé parce qu’il y a beaucoup de sujets : aéronautique, défense, agroalimentaire, où nous pouvons au-delà même du nucléaire civil, ce qui est un point important, progresser encore dans nos échanges.


" Je vais saisir cette occasion qui m’est donnée de ce rendez-vous avec la presse pour parler aussi de la conférence sur le Climat. Nous allons avoir des responsabilités communes dans l’année 2015. La France, parce qu’elle va réunir cette conférence à la fin de l’année ; et la Turquie parce qu’elle va avoir une responsabilité au sein du G20. Nous pouvons faire en sorte de porter les mêmes objectifs et là-dessus, nous sommes en plein accord. La Turquie est également consciente que nous devons trouver un accord global à la fin de l’année 2015.


" Il y a ensuite ce qui se passe au Burkina Faso, qui est un pays ami de la France. Il y a eu un certain nombre de manifestations, de rassemblements et une tension maximale. La France contribue et veut contribuer à l’apaisement dans ce pays. Dans ce pays de l’Afrique de l’ouest, pour nous si décisive, où il se passe tant de choses, y compris la lutte contre le terrorisme, la sécurité et également éviter qu’Ebola puisse se répandre… Pour les liens qui nous unissent au Burkina Faso, pour la stabilité de la région, la France contribue à l’apaisement. Je suis sûr que le Président COMPAORÉ, dans les heures qui viennent, prendra les bonnes décisions pour parvenir à cet apaisement nécessaire.


" Enfin, au moment où j’étais avec le Président ERDOGAN, j’apprenais qu’un incendie extrêmement grave est en train de se produire à la maison de la Radio. Nous n’avons pas constaté et heureusement de victimes. Tout a pu être évacué. Les forces de la protection civile sont en pleine intervention et nous ne connaissons pas encore l’ampleur des dommages mais ils paraissent considérables.


" Le Gouvernement et l’ensemble des administrations concernées sont à l’œuvre, et nous pensons en terminer avec cet incendie dans la journée. C’est en plein Paris, un traumatisme extrêmement grand, par rapport à cet édifice qui est symbolique, qui est un édifice qui avait été voulu par le Général de Gaulle en 1964. Nous en avions célébré le 50ème anniversaire, il y a des travaux qui étaient en cours… Je ne sais pas si c’est la cause de l’incendie, mais je suis très attentif, très mobilisé par rapport à ce qui se passe en ce moment même en plein Paris
.

" Je remercie encore, le Président ERDOGAN pour sa venue. Elle sera annonciatrice d’autres décisions, parce que nous sommes pleinement mobilisés par rapport à la lutte contre Daesh. C’est ce qu’a dit le Président ERDOGAN, il n’y a pas de doute à avoir, ni sur la lutte que nous devons mener par rapport à Daesh, ni sur le rapport que nous avons avec le régime de Bachard El-ASSAD. Ce sont deux facteurs de guerre et de désordre.


" Merci "
 ________________________/
 REVUE DE PRESSE GENERALE ;



  1. Le président turc Erdogan reçu à l'Elysée par François ...

    www.institutkurde.org/info/depeches/-5797.html
    Il y a 1 jour - Paris, 31 oct 2014 (AFP) Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé vendredi peu après midi à l'Elysée pour un entretien avec le ...
  2. Recep Tayyip Erdogan reçu à l'Elysée (Euronews) - Alvinet

    www.alvinet.com/.../recep-tayyip-erdogan-recu-a-l-elysee-21841747.ht...
    Recep Tayyip Erdogan reçu à l'Elysée. La Syrie et l'Irak ont été au centre des discussions entre le Premier ministre turc et le président français hier à l'Elysée.


    1. Le Figaro ‎- il y a 1 jour
      Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé vendredi peu après midi à l'Elysée pour un entretien avec le président François Hollande.


      1. Erdogan reçu par Hollande - Le Figaro

        www.lefigaro.fr/.../97001-20141031FILWWW00128-erdogan-recu-par-h...
        Il y a 1 jour - Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé vendredi peu après midi à l'Elysée pour un entretien avec le président François Hollande.

      2. Déclaration conjointe à la presse avec M. Recep Tayyip ...

        www.elysee.fr/.../declaration-conjointe-a-la-presse-avec-m-recep-tayyip-...
        Il y a 1 jour - Entretien, suivi d'un déjeuner avec M. Recep Tayyip ERDOGAN, Président de la ... 2012 Présidence de la République française – Élysée.fr ...
      3. Paris : Visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à l ...

        www.citizenside.com/.../paris-visite-du-president-turc-recep-tayyip.html
        Il y a 1 jour - ... de la République Francois Hollande a reçu son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour un entretien dans le palais de l'Elysée, le 31...

Relais d'informations : Les délégations Russes et Ukrainiennes sont arrivées ce 2 juin 2025 au Palais Ciragan d'Istanbul (Turquie) pour reprendre de nouveaux pourparlers

Les délégations arrivent au Palais Ciragan d'Istanbul (Turquie) pour les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine, le 2 juin 2025.  ...