Éditorial de lucienne magalie pons
Jean-Louis Trintignant avait annoncé qu'il refusait de se rendre à Avignon où ils auraient pu se croiser avec Bertrand Cantat programmé au Festival d’Avignon qui doit se tenir du 20 au 25 Juillet 2011.
Nous avions compris et approuvé la douleur de ce père qui ne voulait pas se trouver en présence de celui qui priva de vie sa fille Marie Trintignant dans des circonstances tragiques que personne ne peut oublier et qui plongea sa famille dans une douleur irréversible , une famille qui garde dans son cœur saignant l’amour vivant et sacré de leur fille.
Finalement, face aux protestations de certains médias qui s’étaient élevées contre lui, dans un communiqué de presse de vendredi soir, Bertrand Cantat qui devait monter sur scène lors du festival, indiquait qu’il avait "choisi, pour des raisons personnelles et par respect pour la douleur de Jean-Louis Trintignant", qu’il ne participerait pas aux représentations de la pièce « Des femmes » mise en scène par Wadji Mouawad et dont il a composé la musique.
La direction du Festival a fait savoir qu’elle regrettait l’absence de Jean Louis Trintignant et de Bertrand Cantat, avec le même défaut de discernement moral qu’elle avait programmé la l’ex chanteur de « Noir Désir » tout en invitant Jean-Louis Trintignant. Nous aurions préféré que la Direction du Festival présente ses excuses à Jean-Louis Trintignant.
La protestation dépasse même nos frontières, la pièce de Mouawad étant aussi programmée au Québec et la participation prévue de Bertrand Cantat agite tant les médias que les politiques.
Notamment le député québécois Gérard Deltell a demandé d'interdire au musicien l'entrée dans la province francophone.
Le Journal canadien « Le Devoir » avait annoncé le lundi 4 avril la participation de Bertrand Cantat sur scène dans une pièce du metteur en scène canadien d’origine libanaise Wajdi Mouawad intitulée « Des femmes » dont la représentation est prévue en Mai 2012 ;
Depuis cette annonce, les médias québécois font état d’un vent de protestation du public de la salle qui doit présenter ce spectacle et Cyberpresse. sa (site) a indiqué que l’annonce de cette participation a suscité de nombreux mails de protestations au théâtre.
Un responsable aurait même confié à l’AFP l’existence d’une vague de désabonnements.
La directrice de communication du théâtre québécois a reconnu “Je ne peux parler de désabonnements à l’heure actuelle, mais c’est vrai qu’il y a des gens qui ont manifesté leur désaccord en nous écrivant ici”, mais elle a affirmé vouloir maintenir cette programmation.
Le Devoir se demande si Bertrand Cantat pourra être admis sur le territoire canadien, en rappelant que la loi interdit l’entrée de personnes condamnées pour des crimes passibles de plus de dix ans de prison.
La Directrice du théâtre québécois prétend : “On a beaucoup réfléchi à la question. Compte tenu du fait qu’il a été jugé, par un juge et par des jurés, et qu’il a été libéré, et qu’on croit que la société lui a envoyé le message qu’il a purgé sa peine et qu’il est en pleine période de réintégration, on croit que nous ne sommes pas aptes à juger une deuxième fois Bertrand Cantat”, s’est-elle justifiée.
Au Canada, une loi interdit à vie l'entrée à tout étranger déclaré coupable, à l’extérieur du pays, d’une infraction punie au Canada d'au moins dix ans de prison.
D’après les médias canadiens, cette loi s'appliquerait à l'ancien chanteur de Noir Désir, car la loi canadienne punit l'homicide même involontaire par la prison à vie.
