Le Lundi 3 décembre 2007, arrivée en Algérie de Nicolas Sarkozy en visite d'Etat, entouré de ses ministres, dont Rachida DATI, Française d'origine Marocaine et Algérienne, et Rama YADE Française d'origine Sénégalaise, que le Président de la République se plait souvent à présenter comme les symboles de l'intégration réussie. L'histoire en raccourci :
40 FRANCS OR (1830) - Pièce de Monnaie à l'effigie du Roi de France, Charles X, frère du Roi Louis XVI.
C'est le 5 Juillet 1830 que les forces de la Régence Turque d'Alger capitulèrent devant les forces du Roi de France, Charles X.
De 1834 à 1848 l'Algérie est une Colonie Française puis devient jusqu'en 1962 partie intégrante du territoire National Francais
Après 7 ans de rebellion et au titre des accords du 19 mars 1962 la France reconnait l'Indépendance de l'Algérie.
Par le scrutin d'autodétermination du 1er juillet 1962, dont la population Françase d'Algérie a été écartée, le peuple algérien s'est prononcé pour l'indépendance de l'Algérie coopérant avec la France.
Déclaration du 3 juillet 1962
portant reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie
Par le référendum du 8 janvier 1961, le peuple français a reconnu aux populations algériennes le droit de choisir leur destin politique par rapport à la République française. Par le référendum du 8 avril 1962, le peuple français a approuvé les déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 qui prévoient le cas où les populations algériennes consultées en vertu de la loi du 14 janvier 1961 choisiraient de constituer l'Algérie en État indépendant coopérant avec la France.
Par le scrutin d'autodétermination du 1er juillet 1962,le peuple algérien s'est prononcé pour l'indépendance de l'Algérie coopérant avec la France.
En conséquence, les rapports entre la France et l'Algérie étant désormais fondés sur les conditions définies par les déclarations gouvernementales du 19 mars 1962, le président de la République française déclare que la France reconnaît solennellement l'indépendance de l'Algérie.
[Journal officiel, 4 juillet 1962, p. 6483]
Replongeons dans l'actualité :
Le président français Nicolas Sarkozy, arrivé lundi 3 décembre 2007 après-midi à Alger pour une visite d'Etat de trois jours en Algérie, a été accueilli par le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Nous apprenons que ministre algérien des Anciens combattants Mohammed Chérif Abbas qui s’était livré la semaine précédente à des attaques personnelles contre Monsieur Nicolas Sarkozy doublées d’attaques sur la politique coloniale de la France, ne faisait pas partie de la délégation officielle algérienne chargée d'accueillir le président Sarkozy au bas de l'avion à l'aéroport international Houari Boumédiène.
Une centaine de chefs d'entreprises français accompagnent le président Sarkozy dans cette visite, qui doit permette de relancer la coopération économique et les partenariats industriels entre la France et l'Algérie
A la suite d’un un premier entretien en fin d’après –midi à la résidence d'Etat de Zeralda, sur la côte ouest d'Alger, Le Chef de l’Etat Français a assisté, dans un hôtel proche, à un Forum de chefs d'entreprises algériens et français et personnalités importantes, au cours duquel il a pris la parole.
Dans son intervention, il a été trop facile pour Nicolas Sarkozy, qui n’avait que 7 ans en 1962, et qui n’a jamais été directement concerné par la guerre d’Algérie, de près ou de loin, d’affirmer pratiquement dès son arrivée sur le sol algérien, devant des chefs d’entreprises Français et algériens et autres personnalités, se faisant ainsi l’écho des accusateurs de la France :"Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité", se faisant ainsi injustement l’écho des accusateurs de la France.
Or, rappelons que selon le Journal El Khabar, la semaine précédente Monsieur Mohammed Chérif Abbas, Ministre des anciens combattants algériens de la guerre d'indépendance, avait affirmé que Nicolas Sarkozy, devait son arrivée au Pouvoir, en raison de ses origines tout en le déclarant inféodé à un "lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France ». Monsieur Chérif Abbès, avait ajouté qu'il n'y aurait pas de réconciliation totale avec la France si celle-ci ne reconnaissait pas ses "crimes" de la période coloniale.
Dans un deuxième temps, Monsieur Saïd Abadou, secrétaire général de la puissante Organisation nationale des Moudjahiddines (anciens combattants), dans une déclaration faite jeudi par téléphone au quotidien Al Khabar, avait confirmé que le président français Nicolas Sarkozy n'était pas le bienvenu en Algérie : ….. En tant qu'Organisation nationale des Moudjhadines, nous disons que Sarkozy n'est pas le bienvenu en Algérie, car nous considérons que sa visite s'inscrit dans des objectifs diplomatiques clairs", a ajouté M. Abadou, sans toutefois énumérer les "objectifs diplomatiques" qu'il attribue au chef de l'Etat français.
Le président français a choisi de leur répondre indirectement dès son premier discours en mettant sur le même plan l'islamophobie et l'antisémitisme, qui ont "tous deux le même visage, celui de la bêtise et celui de la haine".
"Le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme ne s'expliquent pas, ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs", a-t-il déclaré.
Curieusement, Nicolas Sarkozy n’a pas fait allusion au racisme anti-français ou anti-occidental pratiquement ambiant dans certaines anciennes colonies, ou même en France, dans certaines communautés françaises d’origines et de religions étrangères qui ne se gênent pas ici même pour nous critiquer et nous casser du sucre sur le dos à la moindre occasion, en pratiquant ouvertement une « francophobie » dont le monde politique s’accommode avec une complaisance coupable et critiquable , alors que le moindre mot qui serait prononcé par un Français contre des Français d’origine étrangère ou des étrangers vivant en France donnerait lieu à des poursuites et des sanctions pénales pour son auteur. …. Le racisme anti-français n’a pas été expressément évoqué dans son discours, c’est le signe qu’il ne mérite pas l’attention de notre Président au même titre que « l’islamophobie et l’antisémitisme » ce qui est tout à fait regrettable pour nous.
Tout autre que Monsieur Sarkozy aurait exigé des excuses personnelles de Messieurs Abbas et Abadou avant de se rendre en Algérie, comme l’avait souhaité et suggéré le président du Groupe PS à l’Assemblée Nationale Monsieur Jean-Marc Ayrault (voir en fin d’article note **) , mais Monsieur Sarkozy a préféré « noyer le poisson » dans des formules passe partout, quelque peu vagues et génériques, adressées à la cantonade. C’est regrettable, c’est l’aveu d’un manque de fermeté vis-à-vis du respect qui est dû à un Chef d’état Français tout autant qu’à sa personnalité privée, et c’est la marque d’une faiblesse personnelle, pour ne pas dire d’un manque courage politique, dont les algériens profiteront un jour ou l’autre.
Quand aux différentes appréciations de Monsieur Sarkozy sur l’injustice du système colonial, contraire selon lui aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité, il ignore, ou veut ignorer, que lors de la conquête de l’Algérie nous avons délivré les populations de ce pays de la domination turque, que nous avons ensuite au prix de douloureux sacrifices humains et financiers, pacifiés et civilisés ce pays et fait connaître et partager, à tous ses habitants qu’ils fussent d’origine berbère ou descendants des anciennes invasions arabes et turques, la pratique d’ une liberté qu’ils n’avaient jamais connu depuis l’antiquité romaine et dont certains ont ensuite usés abusivement en se retournant contre leurs bienfaiteurs colonisateurs et civilisateurs, en les égorgeant sauvagement, pour réclamer une indépendance, qui ne leur était pas due en contrepartie de leurs crimes contre l’autorité , l’armée et les civils défenseurs de l’Algérie Française.
Les autres platitudes verbales de Monsieur Sarkozy, qui engagent la France dont il est le représentant, pour expliquer à sa façon la présence coloniale en Algérie et la guerre d’indépendance, ne reflètent pas, tant s’en faut, l’opinion de tous les Français.
Ces platitudes ne sont que les faveurs qui enjolivent son objectif principal qui est de récolter « la gloire médiatique » de signatures ou de promesses de contrats d’un montant estimé à quelques 5 milliards.
J’ajouterai que 5 milliards ne représentent qu’une poussière au regard des richesses dont nous avons doté l’Algérie en 132 ans de présence Française et des milliards de subventions et d’aides que nous leur avons versés depuis l’indépendance.
Je retiendrai aussi que Monsieur Sarkozy a fait un pas de plus vers une des revendications constantes des Algériens en estimant qu'il fallait "aller plus loin pour faciliter la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée", mais en réalité dans le sens sud – Nord.
Pour ce qui est de l’Union méditerranéenne qui sera probablement évoquée lors de la visite à Constantine le 5 décembre, c’est un sujet épineux qui semble laisser pour l’instant l’opinion politique algérienne faussement indifférente. …. « L’Algérie n’est ni pour ni contre le projet de l’Union méditerranéenne d’autant qu’elle n’a pas de détails à ce propos. La visite de Sarkozy permettra d’en savoir plus », a déclaré mardi Monsieur Abderrachid Boukerzaza, le ministre algérien de la Communication. Quant à Monsieur Mohammed Chérif Abbas, ministre des Moudjahiddines, qui s’était déjà distingué par ses attaques contre Nicolas Sarkozy et la France, il conditionne l’adhésion de ce projet à une repentance de la France pour les exactions commises durant la période coloniale. « A mon avis, expliquait lundi Mohamed Cherif Abbas à El Khabar, si la France ne reconnaît pas les crimes qu’elle a commis en Algérie, une normalisation ou une réconciliation n’est pas envisageable. Les relations ne dépasseront pas le cadre des échanges commerciaux. Parler d’un traité d’amitié ou de réconciliation sans excuses ?...Impossible ajoute-t-il.
En outre l’approbation que le président français a apportée lors de son dernier voyage au Maroc, au plan mis en place par les autorités marocaines soutenues par la droite conservatrice marocaine, à propos du Sahara Occidental, en déclarant « la France sera à vos côtés » n’a pas fait l’unanimité à Alger, je dirais même qu’elle a provoqué une inquiétude diplomatique et une désapprobation générale des hommes politiques et de l’opinion publique Algérienne, qui ne sont pas prêts d’oublier que Nicolas Sarkozy a qualifié de "sérieux" le projet d'autonomie du Sahara occidental, proposé par le Maroc mais fermement rejeté par Alger.
Sur ce point attendons la suite des évènements et ses possibles remous algériens et méditerranéens. L’affaire est loin d’être dans le sac !
Pour le reste je reviendrai sur le voyage de Monsieur Nicolas Sarkozy et de son « escorte » présidentielle et économique en Algérie, au fil des jours jusqu’au 5 décembre. Mais j’ai tout lieu de croire qu’il se poursuivra, entre les autorités des deux pays, dans un climat de politesse politique complaisamment hypocrite, essentiellement axé sur les affaires économiques.
Vous retrouverez dans vos journaux habituels les informations concernant le détail des divers projets d’avenir que les deux Chefs d’Etat sortiront tour à tour , en offres et demandes plus ou moins réciproques, de leur parapluie respectifs, comme des brocanteurs de foire, à savoir l’espoir d’ accords futurs de coopération concernant l’énergie nucléaire « civile » , la prospection et l’exploitation de gisements d’uranium, les projets de formation, etc.… Ne doutons pas qu’une fois de plus le plateau de la balance penchera à l’avantage de l’Algérie à qui nous ne devons rien et qui nous tient pour redevables de tout.
Pour en terminer, et pour ajouter une note de charme à ma relation, j’ai pu voir sur TF1 Madame Rachida DATI surgir immédiatement derrière le Président à son arrivée en Algérie , alors qu’il était accueilli par le Président Bouteflika, et que les deux hommes comme à leur habitude prenaient contact en s’embrassant amicalement. Je ne sais pas si notre Garde des sceaux a eu droit pour son accueil à la même faveur, les cameramen de la télévision ne se sont pas attardés sur elle comme pour ne pas la mettre en évidence, par rapport à la suite du cortège.
Selon l'Elysée attendri, Abdelaziz Bouteflika a redit qu'il avait avec Nicolas Sarkozy des "relations d'amitié et d'affection anciennes" et que les divergences d'appréciation, quelles qu'elles soient et les différences de points de vue sur la "mémoire" n'empêcheraient pas le président français Nicolas Sarkozy d’être le bienvenu en Algérie.
ooOoo
**Note : Rappelons que le président du groupe PS à l'Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault a estimé jeudi que Nicolas Sarkozy ne pouvait "pas aller à Alger sans obtenir avant des excuses", après les propos d'un ministre algérien évoquant la contribution d'un "lobby juif" à l'élection du chef de l'Etat. M. Ayrault s'est dit, sur RTL, "fortement indigné" par les déclarations du ministre des anciens combattants Mohammed Chérif Abbas.
"Je pense que Nicolas Sarkozy ne peut pas aller à Alger sans obtenir avant des excuses", a-t-il déclaré alors que le président de la République doit se rendre le 3 décembre en Algérie pour une visite d'Etat. "Quand un ministre du gouvernement algérien dit ça, il faut qu'il s'excuse", a insisté le chef de file des députés socialistes. "Il ne faut pas laisser passer ce genre de choses".
"Je ne dis pas que tous les Algériens pensent ça, et j'espère bien que non, mais l'objectif, c'est quand même que les relations entre la France et l'Algérie s'apaisent. Il faut que chacun y mette du sien, il faut travailler ensemble main dans la main. Ca passe par des gestes forts, mais pas seulement de la France, aussi de l'Algérie", a expliqué le député-maire de Nantes.