Il est particulièrement regrettable de constater que des personnes remarquables , aux qualités humaines et d'amitié universelle indéniables et qui se donnent avec dévouement pour enseigner dans des pays qui ont besoin de leurs services dévoués, se trouve mises au banc d'accusation dans des pays qui se laissent gagner par l'obscurantisme au pretexte de religion. Ces personnes seraient bien inspirées de rentrer chez nous, où nos enfants ont besoin d'eux, au moins en attendant que ces pays se libèrent de l'emprise de corps religieux qui font déborder leur religion dans un pointillisme qui confine à l'inquisition.
Devant les proportions que prend l'affaire, l'école secondaire Unity a annoncé qu'elle fermait ses portes jusqu'en janvier prochain.
29/11/2007
Jeudi 29 novembre : L'enseignante britannique inculpée d'insulte à l'islam au Soudan pour avoir permis à des élèves de nommer un ours en peluche Mahomet est arrivée jeudi Jeudi 29 novembre en fourgon cellulaire dans l'enceinte du tribunal criminel de Khartoum-nord en attendant le début de l'audience. Les journalistes ont été empêchés de s'approcher du fourgon cellulaire.
Des représentants de l'ambassade de Grande-Bretagne étaient présents pour cette nouvelle étape d’un dossier qui soulève l’inquiétude du monde occidental et prend une dimension diplomatique internationale.
Rappel des faits : Gillian Gibbons, 54 ans, originaire de Liverpool (Angleterre), enseignante dans une école privée de Khartoum avait été arrêtée dimanche et inculpée mercredi en vertu de l’article 125 du code pénal soudanais pour avoir laissé des élèves de six à sept ans donner le nom de Mahomet à un ours en peluche alors que toute représentation du Prophète est illicite en islam.
L’article 125 sanctionne les insultes aux religions, rites et croyances, sur la dégradation de biens sacrés et l’humiliation des croyants et prévoit des peines maximales de 6 mois de prison, 40 coups de fouet et une amende.
Le mercredi 28 novembre
On apprend que les faits reprochés à Mme Gibbons se sont produits en septembre à l'école secondaire privée Unity , un collège multiconfessionnel de la capitale, lors d'un cours portant sur les animaux et leur habitat naturel. On apprend aussi que l'enseignante s'était rapprochée du personnel de l'école depuis un mois.
D'après le directeur de l'école, Robert Boulos, Mme Gibbons a demandé à une fillette d'apporter une peluche en classe et les 23 élèves ont ensuite été invités à lui trouver un nom. Les enfants ont évoqué huit prénoms, dont Abdullah, Hassan et Mohammed. Lors d'un vote , 20 des 23 élèves ont choisi de le nommer Mohammed.
Depuis, les enfants devaient chacun à tour de rôle emporter la peluche chez eux et devaient consigner ce qu'ils avaient fait avec lui dans un carnet sur lequel était inscrite la mention: Mon nom est Mohammed. Or, la majorité de la population soudanaise est de religion musulmane sunnite et cette religion interdit formellement de représenter le prophète Mohammed.
« Ce fut une erreur commise en toute innocence. Elle n'aurait jamais voulu insulter l'Islam », plaide Robert Boulos. Dans une entrevue au quotidien britannique The Guardian, il dit avoir eu vent de l'affaire la semaine dernière. « Je lui ai dit que c'était très délicat. Mais elle était innocente, presque naïve. Elle a répondu: "Mais ce sont les enfants qui ont choisi le nom Mohammed!" »
Une enseignante de confession musulmane qui avait un enfant dans la classe de Mme Gibbons a affirmé à
Inayat Bunglawala,Secrétaire général du Conseil britannique musulman a déclaré à la chaîne publique que cette affaire avait les apparences d'un « horrible malentendu » ; Selon lui, Mme Gibbons n'avait aucune intention de heurter les sensibilités musulmanes ou de diffamer l'honneur et le nom du prophète et n'aurait jamais dû être interpellée.
Un journal indépendant de langue anglaise publié au Soudan le The Citizen, a estimé que
Le comité des oulémas soudanais a dénoncé l'enseignante britannique, demandé une enquête sur l'école et recommandé aux parents d'être prudents dans le choix des établissements d'enseignement pour ne pas exposer leurs enfants à des influences jugées contraires à l'islam.
Mais la presse soudanaise qui semble s’en remettre aux autorités religieuses du Soudan, ne commente que très peu cette affaire qui cependant a pris une dimension diplomatique internationale.
En effet, Londres a annoncé mercredi que l'ambassadeur du Soudan serait convoqué au Foreign Office pour une demande d'explication sur les poursuites contre la ressortissante britannique. Les Etats-Unis se sont aussi inquiétés du cas de l'institutrice et le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack a déclaré : "Nous suivons le cas de l'institutrice britannique de près et avec inquiétude"
Ndlr : il est tout de même abusif d’accuser une institutrice d'avoir laissé exercer et permis à ses élèves le choix et le vote du prénom qu’ils entendaient donner à leurs nounours. Cette religion, qui veut à tous propos se donner en exemple à la civilisation occidentale, est parfois particulièrement étroite d’esprit, tyrannique et privatrice de liberté. Enfin un pays qui depuis son indépendance n’a pas été en mesure de produire ses propres enseignants, en dépit des aides financières importantes qu’il reçoit des pays occidentaux, sans compter les aides humanitaires, devrait se garder d’attaquer nos enseignants qui se mettent en danger pour instruire les enfants soudanais. L’obscurantisme gagne de plus en plus de terrain dans les pays à tendance islamiste, ce qui ne sert pas la cause du Coran.