Elle a oublié les milliers d'Arméniens qui y vivaient depuis deux millénaires. Les troupes azéries, soutenues par la Turquie d’Erdogan, y ont mené une double épuration, ethnique et religieuse. Au milieu du silence assourdissant de l’UE, nous avions pourtant bien entendu les cris de détresse et les appels à l’aide des Arméniens. Parce que la géopolitique est un domaine complexe aux enjeux multiples, nous sommes réticents à intervenir sur des conflits lointains qui ne nous concernent pas. Mais c'est bien différent avec le Haut-Karabakh et l’Arménie qui se trouvent aux portes de l’Europe et qui partagent avec notre continent une civilisation chrétienne plurimillénaire.Déjà en 2020, l’Azerbaïdjan avait mené une offensive sur ce territoire, détruisant des villages et massacrant des populations civiles. Abandonnés aussi bien par la Russie que par les États-Unis, les Arméniens avaient imploré notre aide, en vain. L’accord de paix précaire établi à ce moment laissait envisager la suite que nous connaissons. Depuis février 2022, l’Union européenne a fourni des dizaines de milliards d’euros à l’Ukraine, ainsi que des armes et du matériel de guerre. Mais, pour l’Arménie, rien... Le gaz azéri a bien des vertus que ne pouvait plus avoir le gaz russe. Ceci explique cela. Charles Michel, le président du Conseil européen, conteste que son inaction soit due à des intérêts économiques. Mais alors comment la justifier ? L’Europe avait tout à perdre en cas de victoire azérie qui impliquait ipso facto un renforcement de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, ennemis historiques de notre continent et qui ne cessent de le provoquer. Après un XXe siècle marqué par des génocides et des conflits mondiaux, notre siècle devait être celui de la paix, facilitée par des organisations internationales comme l’ONU ou l’Union européenne. Force est de constater leur impuissance à empêcher les massacres de populations civiles et les épurations de notre époque. La France d’Emmanuel Macron, comme souvent dans les affaires étrangères, n’a pas non plus été au rendez-vous. Ce qu’il se passe dans le Haut-Karabakh est très significatif du deux poids, deux mesures de l'UE qui, par manque de courage et par souci financier, préfère abandonner à leur triste sort des territoires entiers et leurs peuples. Décidément, la politique à géométrie variable de l'UE ne fait pas le bonheur des peuples, tout au moins de certains, comme les Arméniens... |
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