19 octobre 2014

Face à la position d'attaque de Martine Aubry , Manuel Valls répond indirectement en assurant devant les radicaux de gauche "Comptez sur moi, j'ai les nerfs solides"

Éditorial de lucienne magalie pons


Martine Aubry vient  de produire ce dimanche au cours d'un entretien qu'elle a accordé au JDD ,  une  analyse pathologique  du Gouvernement  et de la situation de la France en dressant  un  tableau plutôt  critique de  l'action du Gouvernement et en proposant ses remèdes.elle demande notamment  une inflexion de la politique entre la réduction des déficits et la croissance et  qu’on réoriente la politique économique.

C’était à gauche l'électrochoc du jour  du jour et les réactions n'ont pas manqué , de la part de l'exécutif, mais aussi dans la classe politique de gauche et de droite.

L'aile gauche du Parti socialiste  et les députés frondeurs se seont félicités des prises de position de Martine Aubry.



Mais du  “Forum républicain” des radicaux de gauche, Manuel Valls a  préféré répondre  tout à fait indirectement à Martine Aubry au cours de son discours , il s'est replié en  parlant des questionnements et du    débat qui anime les rangs de la gauche, il estime que ce débat est "une force".



 Cette appréciation de Manuel Vall prête à sourire quand on sait à quel point l’exécutif  redoute les positions politiques des  députés PS frondeurs qui mettent en péril la majorité parlementaire à l’Assemblée  

    « Je crois que c'est une force quand ces questionnements nous permettent de tirer des enseignements qui nous renforcent. A gauche, nous avons toujours considéré la diversité comme une richesse. Nous la faisons vivre chaque jour, même chaque dimanche. Parfois un peu trop, mais il faut avoir les nerfs solides. Comptez sur moi pour avoir les nerfs solides. », a-t- il notamment expliqué.

 Comment interpréter son propos quand il dit « ‘Comptez sur moi pour avoir les nerfs solides » ? , on peut voir dans cette assurance comme un position de  résistance préventive, mal dissimulée,  mais sur ce terrain il a intérêt à se montrer prudent  en face de lui se trouve maintenant  une femme  solide, une politique affirmée qui ne se positionne pas dans "le questionnement"  mais dans une  stratégie  qui  se développe au moment venu pour tirer la sonnette d’alarme.

 La maire de Lille d'après l'analyse des observateurs  se positionne comme recours pour le Parti Socialiste  en lançant de vives critiques contre la politique économique menée par François Hollande et Manuel Valls, il ne s'agit donc pas d'un questionnement, mais d'un  défi.
 

 Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, est  en désaccord avec  "l'analyse». de Martine Aubry, et "ses conclusions".

 Dans la soirée, Emmanuel Macron dans le Grand Jury RTL- Le Figaro  : «Le constat de Martine Aubry, je le respecte. C'est sans doute une bonne chose qu'elle prenne la parole. C'est un débat qui doit avoir lieu», déclare -t-il .......en précisant : ..« j'ai beau respecter la personne, qui a été une grande ministre, je suis en désaccord avec son analyse » 

Ensuite  il  explique :  «la crise que la France traverse n'est pas comme les autres, il y a un manque de compétitivité, perte du muscle économique français , pour expliquer que "  Ce n'est pas avec des solutions classiques qu'on fera les réparations" . et  pour donner sa recette :  Il faut restaurer la marge des entreprises pour se battre dans la compétition internationale et embaucher. Et retrouver de l'emploi.»(1)

 (1) ndlr : il faut, y'a qu'à ...


Il faut , y'a qu'à", le tout  pour  critiquer ensuite  Martine Aubry .

D'après  Emmanuel Macron  des débats peuvent se tenir au Parti socialiste, il   insiste : «Soyons sérieux... Compte tenu la situation, des débats peuvent se tenir au sein du Parti socialiste mais on a besoin de stabilité. Il y a un manque de confiance des ménages et des entreprises. Pour le restaurer, il faut la stabilité!»
.

 Par ailleurs, le Ministre a parlé qu'il faut du "muscle" ..., il a aussi  regretté qu'il n'y ait, dans les propositions de Martine Aubry, «rien de nouveau» par rapport à «ce qu'il y avait dans la primaire de 2011».

 On devine sous les propos du Ministre Macron que l'exécutif préférerait que ces "débats" restent en vase clos au sein du Parti socialiste, par ailleurs quand il regrette qu'il n'y ait rien de nouveau dans les propositions de Martine Aubry, il ne se rend même pas compte que ses propres propositions sont encore préparation et ne verront le jour qu'après un long parcours parlementaire au mieux à l'horizon 2017 si elle n'avortent pas entre-temps.

>> A LIRE. Macron dans «Le Parisien» : «Mon seul plan, c'est de faire aboutir les réformes que je porte»

Nous l'avons compris le Premier Ministre a les nerfs solides et Emmanuel Macron veut  faire du "muscle"
Ségolène Royal  ce soir sur BFM  a  tenté d'abord  d'éluder les questions qui lui étaient posées sur l'interviewe de Martine Aubry,  elle n'avait pas eu le temps de lire l'interviewe, mais elle a fini par  indiqué  qu'elle a   «toujours été pour la liberté de parole,  en  expliquant  «la tradition est que l'on s'exprime dans la préparation des congrès, je n'ai pas de raison de polémiquer ... J'ai toujours été pour la liberté de parole» ......  «Cela dit, lorsqu'on est dans une famille politique, ce qui peut être utile est de venir proposer ses idées. Il est toujours temps de le faire."

D'après Ségolène Royale,  le problème vient du fait que, pour l'instant, il n'y a pas de résultats. " ..Quand les Français voient ça, ils s'interrogent sur le bien-fondé des décisions prises. Rien ne serait pire que de renoncer aux réformes et aux idées neuves (…) Il y a des mesures immédiates à prendre pour faire des économies et les mettre dans une stratégie de redressement du pays (…) Bien sûr qu'il y a eu du temps perdu, je l'ai moi même dit plusieurs fois. Mais à quoi cela sert-il de s'appesantir sur les erreurs du passé ?» interroge finalement Ségolène Royal.


Les médias depuis la parution de l'interviewe de Martine Aubry se sont précités  sur l'évènement et sous des titres où il la présente comme "la chef de file des frondeurs" ,  vous trouverez  dans leurs articles  les réactions de différentes personnalités  dans notre Revue de presse, avant cela nous vous proposons de retrouver ci-dessous(de source du site "Réussir.fr") l'interviewe intégrale de Martine Aubry accordée au JDD ce 19 octobre 2014 :



JDD : Pourquoi prendre la parole maintenant, après deux ans et demi de silence ?

Martine Aubry : Je ne me résous pas à voir notre pays s’enfoncer dans la morosité, le doute, le repli sur soi. Je ne baisse pas les bras devant la montée du Front National. Je ne me résigne pas davantage à la victoire de la droite en 2017 dont on a vu, avec le retour de M. Sarkozy, qu’elle n’a ni appris de ses échecs, ni compris les enjeux de notre temps. La gauche n’a pas le droit d’échouer. Il n’est pas trop tard pour réussir, à condition d’emprunter le bon chemin dans les deux ans qui viennent. A gauche, nous aimons le débat, mais lorsque nous sommes au pouvoir, on l’oublie. Le débat n’est pas synonyme de fragilité, mais de vitalité. Le temps qu’on y consacre, sera du temps gagné sur l’avenir. Les États généraux lancés par le Parti socialiste nous en offrent une occasion salutaire.

Ce n’était pas une erreur de ne pas entrer au gouvernement ?

Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce n’est pas de refaire le film des deux années écoulées, mais de contribuer à écrire celui des deux ans qui viennent.

Quel bilan tirez-vous de cette moitié du quinquennat ?

Le temps n’est pas au bilan du quinquennat, mais à l’analyse lucide de la situation pour prendre les bonnes décisions. Il y a eu de bonnes choses de faites : le retour de la France sur la scène internationale, les moyens complémentaires donnés à la police, à la justice, à l’éducation, la retraite à 60 ans pour les longues carrières… Mais nous avions prévu qu’à mi-mandat, la croissance serait revenue, le chômage en repli et les déficits réduits en-deçà de 3%. Ce n’est pas le cas. Il nous faut trouver au plus vite le bon réglage des politiques économiques qui permettra de sortir la France de la crise. Et puis, il nous faut refaire de la politique. Les Français savent qu’il faut réduire les déficits pour préserver l’avenir. Aujourd’hui, une raison profonde du malaise est qu’ils ne comprennent pas quelle société nous voulons construire, le sens donné à l’action et les valeurs qui la fondent. Même lorsque nos réformes vont dans le bon sens, telles les rythmes scolaires et la priorité donnée à l’école, on n’a pas fixé le cap et engagé les collectivités locales à lutter contre l’échec scolaire ou à promouvoir l’éducation artistique et citoyenne. On ne mobilise pas un pays sur la seule gestion financière, on doit donner la destination du voyage.

Vous ne croyez pas que la politique menée puisse réussir. Pourquoi ?

Regardons la vérité en face. La politique menée depuis deux ans, en France comme presque partout ailleurs en Europe, s’est faite au détriment de la croissance. Les efforts fiscaux et les économies réalisées sur les budgets publics ont engendré des pertes de recettes liées à la moindre croissance qu’ils ont provoquée. Les déficits ne se sont pas résorbés, et le chômage augmente. Entendons-nous bien : la question n’est pas de renoncer à réduire les déficits. Je sais de quoi je parle : pour moi, bien utiliser chaque euro qui nous est confié par les français, est une obligation. J’ai rétabli les comptes de la sécurité sociale, ma ville est bien gérée…. Il n’y a pas d’un côté les sérieux et de l’autre les laxistes. Mais je demande une inflexion de la politique entre la réduction des déficits et la croissance. Je demande qu’on réoriente la politique économique.

Est-ce une erreur de mener une politique de l’offre ?

Dépassons cette opposition stérile entre la politique de l’offre et celle de la demande. Il n’y a pas d’un côté les pro-entreprises et de l’autre les pro-ménages. Que nos entreprises qui se trouvent exposées à la concurrence internationale soient aidées pour être plus compétitives, c’est nécessaire, à condition bien sûr de comprendre que la compétitivité –je l’ai appris dans l’entreprise- se joue d’abord sur la recherche et l’innovation, la formation des salariés, l’organisation du travail, l’investissement dans les nouvelles technologies. Mais face aux entreprises, il faut une demande, celle des clients et des collectivités locales. En France, 50% des entreprises disent aujourd’hui faire face d’abord à des problèmes de demande.

Vous critiquez la politique menée mais quelle autre politique prônez-vous ?

Je propose de mieux cibler les aides aux entreprises sur celles qui sont exposées à la concurrence internationale, et sur celles qui investissent et embauchent. Le Medef n’a pas négocié les contreparties promises, dès lors plus de la moitié de ces moyens ne vont pas aux entreprises qui en ont besoin, se perdent dans les dividendes et les hautes rémunérations. Réservons donc les baisses d’impôt sur les sociétés aux entreprises qui réinvestissent ; conditionnons toute nouvelle baisse de cotisations à un accord d’entreprise sur la compétitivité et la formation ; fusionnons le CICE avec le Crédit d’Impôt Recherche, finançons mieux les pôles de compétitivité et les investissements d’avenir. 20 milliards d’euros peuvent et doivent être ainsi libérés sur les 41 milliards d’euros.

Que faites-vous de ces 20 milliards ?

Je propose un plan de soutien à la croissance, qui touche les ménages et les collectivités locales. Il faut agir dans trois directions. L’investissement local tout d’abord. Aucun pays, Etats-Unis en tête, n’est sorti de la crise sans en passer par là. Le secteur du BTP est en danger. Signons un pacte d’investissement entre l’Etat et les collectivités locales. Il faut aussi créer davantage d’emplois aidés, comme les emplois d’avenir, pour les jeunes et les chômeurs de longue durée. C’est vrai que c’est un palliatif, mais en attendant d’avoir rétabli la croissance, il est vital. Enfin, il faut soutenir le pouvoir d’achat en agissant sur les loyers avec la loi Duflot, les aides au logement, la politique familiale, des tarifs pour l’eau et l’énergie plus faibles pour les besoins essentiels.

Au fond vous reprenez la logique des Frondeurs à qui le pouvoir a déjà répondu « on ne changera pas de politique ». Vous croyez vraiment que vous obtiendrez une autre réponse ?

Je partage leurs propositions dans ce domaine et je regrette que le Parlement n’ait pas pu en discuter. J’espère que la prise de conscience sera là, que le débat aura lieu. En tout cas, plus on sera nombreux à le dire à gauche, élus nationaux ou locaux, mais aussi dans la société civile, plus on aura une chance d’être entendus. Dans le passé, faute d’avoir débattu, nous avons souvent payé le prix. Il est temps de retrouver le bon chemin, débattons-en. Et puis, ne peut-on arrêter d’appeler Frondeurs, des députés qui connaissent l’économie, souhaitent le succès du gouvernement, et portent une vision de la 5ème république où le Parlement est pleinement respecté dans ses prérogatives ?

Ce quinquennat a été marqué par de fortes hausses d’impôts qui ont entraîné un « ras le bol fiscal », vous croyez toujours à une grande réforme fiscale ?

Oui, elle est plus que jamais nécessaire pour réconcilier les Français avec l’impôt. Elle est préférable à des mesures au fil de l’eau, aux allers retours sur les mesures fiscales, aux baisses de prestations familiales ou au gel de retraites qui inquiètent les Français en situation difficile. Nous disons depuis des années qu’il faut faire de la CSG et de l’impôt sur le revenu un seul et même impôt citoyen. Il est temps de le faire. On pourrait ainsi distribuer du pouvoir d’achat aux plus modestes et le prélèvement à la source permettrait d’éviter de se retrouver dans la difficulté quand votre revenu baisse brutalement.

Emmanuel Macron a annoncé qu’il légiférerait sur le travail du dimanche, est-ce une bonne idée ?

Croire qu’il y a là des gisements d’emplois est un mirage. Le pouvoir d’achat ne va pas s’accroitre par miracle parce que l’on consomme un jour de plus. Dans la plupart des cas, les extensions se feraient au détriment du petit commerce -si essentiel à la vitalité de nos quartiers- et donc in fine aussi de l’emploi. Et puis surtout, pour moi, il s’agit de choisir dans quelle société nous voulons vivre. La consommation doit-elle être l’alpha et l’oméga de notre vie ? Ne peut-on préserver un jour dans la semaine pour soi, pour sa famille, pour la culture, pour le sport ?

Certains au pouvoir comme dans l’opposition veulent déverrouiller les 35 heures. Cette loi que vous avez portée a-t-elle encore du sens ?

Manuel Valls a clairement dit qu’il ne souhaitait pas toucher aux 35 heures. Quant aux dirigeants de la droite, apparemment adeptes du comique de répétition, ils l’ont toujours annoncé, mais ne l’ont jamais fait. Ils savent que les Français y sont attachés et que les entreprises y ont trouvé leur compte. Rappelons par ailleurs que cela a été un formidable moment de négociation et d’accords.

Faut-il réformer l’assurance chômage ?

On ne réforme pas l’assurance chômage au moment où il y a tant de chômeurs. Un accord vient d’être signé entre les partenaires sociaux, avec une application jusqu’en 2016 : respectons le. Quand la situation économique était bonne et le chômage en baisse comme sous Lionel Jospin, le patronat n’a jamais accepté qu’on mette de l’argent de côté pour pouvoir passer des périodes plus difficiles. Remettre aujourd’hui en cause ce système, c’est vouloir dire que les chômeurs sont responsables du chômage ou qu’ils sont des fraudeurs. J’ai rendu efficient, comme Ministre du Travail en 1992, le contrôle des chômeurs. Je ne supportais pas qu’on puisse penser que les chômeurs l’étaient parce qu’ils le voulaient et qu’ils fraudaient. Et quand c’est le cas, il faut sanctionner. Mais c’est très minoritaire. Mettre de tels débats sur la table alors que le chômage est si important, me choque profondément.

« Notre idéal n’est ni le libéralisme économique, ni le social libéralisme » écrivez-vous, quel est-il ?

Une nouvelle-social démocratie. De 1945 aux années 1970, la social-démocratie s’était fixée l’objectif de construire un Etat-providence qui gère collectivement les risques –santé, chômage, retraite, famille- par un régime de protection sociale. Ce compromis devait assurer l’égalité des chances grâce aux services publics. Il serait assez curieux, avec la crise, de s’amouracher à contretemps d’illusions des années 80-90 qui démoralisent notre pays. Il est temps d’ouvrir les yeux sur une réalité nouvelle : ce modèle n’existe plus. Il a été balayé par la crise. Tony Blair et Gérard Schröder ont essayé. La mise en concurrence des salariés et des modèles sociaux de par le monde, l’impossible ambition sociale, l’abdication sur le front du plein emploi font sans doute un choix de société, mais ce n’est pas le mien. Et puis, regardez la situation économique de l’Allemagne aujourd’hui ! Elle n’est pas brillante.

Alors quel est votre projet ?

Une nouvelle social-démocratie, qui reconnaît le marché, mais veut un Etat stratège pour l’orienter et le réguler. Le marché a tout envahi. On spécule sur tout y compris les aliments. Tout se marchande jusqu’à nos corps. C’est le règne du chacun pour soi. Il faut remettre des règles qui défendent la coopération avant la compétition, le bien-être avant le tout avoir, la préservation de l’avenir avant le profit immédiat. Bien sûr, l’Etat doit se moderniser, avec des services publics qui apportent des réponses personnalisés à chacun dans le domaine de l’école, de la santé, ou du vieillissement. Je défends un Etat qui donne toute sa place aux pouvoirs locaux, un Etat qui régule la mondialisation. Le Président de la République défend cette nécessité au niveau européen. Aujourd’hui, les multinationales imposent leur loi aux Etats. Contre cela, seuls nous ne pouvons rien, ensemble, en Europe et dans le monde, il faut nous organiser et protéger les biens communs universels. Et puis, cela ne vous étonnera pas, car j’ai dédié une partie de ma vie au monde du travail, cette nouvelle social-démocratie accorde une importance essentielle aux syndicats de salariés et d’employeurs. Mais elle parie aussi sur les citoyens, les mouvements associatifs et coopératifs.

Vous croyez toujours à une société plus douce ?

Bien sûr, je le crois plus que jamais nécessaire. Je défends l’idée d’une société bienveillante, attentive à chacun, mais demande à chacun d’être attentif aux autres, et de respecter les règles. C’est ce qu’on appelle «le care, le share et le dare »: le lien social renouvelé, le partage et le goût du commun comme alternative aux simplismes du marché, l’audace et l’imagination pour oser produire du progrès face au déclin. Et dans cette nouvelle société, la culture ne sera jamais un luxe, mais un moyen d’émancipation pour tous.

Manuel Valls et François Hollande sont-ils des sociaux-libéraux ?

Je n’aime pas les étiquettes, à chacun de dire ce qu’il est, ce qu’il veut, et d’agir en conséquence. Et puis, ne personnalisons pas les débats, ils n’en seront que plus riches.

Le FN est en progression constante, il était le premier parti aux élections européennes, peut-il prendre le pouvoir ?

En tout cas, c’est aujourd’hui clairement son objectif. Alors, aux français qui votent FN ou sont tentés de le faire par dépit ou désespoir, je voudrais dire que les réponses du Front National nous conduiraient à une situation économique et sociale catastrophique, à une division de la société et à un isolement de la France. Il suffit pour s’en convaincre de regarder l’état des villes dans lesquelles il a exercé le pouvoir : elles ne s’en sont pas encore remises, la situation financière s’y est dégradée de manière considérable et les inégalités ont augmenté.

Le gouvernement très impopulaire recule sur de nombreux fronts, peut-on encore réformer ?

Oui. Pour moi, la réforme doit être synonyme de progrès. Il faut en finir avec les vieilles recettes libérales. Ne perdons pas notre temps dans des débats du passé sans cesse remis sur la table par le MEDEF : le repos dominical, c’était il y a un siècle, l’assurance chômage 60 ans, les lois Auroux et les seuils sociaux 30 ans, les 35h, 16 ans. Les remettre en cause aujourd’hui, ne nous leurrons pas, ne créera pas d’emplois. Va-t-on passer le 21ème siècle à défaire ce que l’on a fait au 20ème? La responsabilité de notre génération politique n’est pas celle-là. Résolument tournés vers l’avenir, nous devons investir pour régler les trois défis de notre temps : la révolution numérique, le réchauffement climatique, et les fractures entre les territoires. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera à notre place. Nous devons être ceux qui ont combattu le réchauffement climatique, et heureusement la loi sur la transition énergétique actuellement au Parlement est une première réponse. Nous devons être ceux qui engagent fortement la troisième révolution industrielle et les centaines de milliers d’emploi à la clé. Nous devons être ceux qui auront redonné des perspectives aux territoires à l’abandon. Notre pays est plein de ressources, d’atouts, d’énergie. Mobilisons les Français sur un grand dessein, celui d’une nouvelle renaissance de notre pays, économique, mais aussi sociale, européenne et culturelle, alors ils seront au rendez-vous. Il n’est pas trop tard pour réussir. Tout dépend de nous.

Quel rôle voulez-vous jouer dans cette deuxième moitié du quinquennat ?

Je suis candidate…au débat d’idées.

Et seulement ?

Oui.

Alors vous êtes un ovni en politique…

C’est votre appréciation. 

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Manuel de Diéguez : Séance extraordinaire de l’Académie des sciences morales et politiques Intervention remarquée d’un revenant qui aurait changé de tête

Éditorial de lucienne magalie pons

Nouveau sur le site de 

Manuel de Diéguez

 

Séance extraordinaire de l'Académie des sciences morales et politiques

Intervention remarquée d'un revenant qui aurait changé de tête

"Interroger les grands philosophes, c'est transformer les questions qu'on leur pose en instruments d'approfondissement de la connaissance du genre humain."
Jaspers

 
Avertissement 

Que faut-il retenir du troisième discours imaginaire d'un revenant qui aurait changé de tête? Les fatalistes des ténèbres disent qu'on ne bâtira jamais des majorités de la raison sur un régime politique faussé d'avance par le principe irrationnel, selon lequel les élites éclairées se trouveront nécessairement marginalisées, puisque leur mode de sélection les mettra automatiquement en minorité. D'autres ennemis des miracles soutiennent, au contraire, que les vraies élites dirigeantes sont toujours nées des masses débêtifiées; et ils demandent à la pensée de les aider à percer le secret de ce prodige.
Exemple : un journaliste allemand - Udo Ulfkotte - vient de publier un ouvrage intitulé Gekaüfte Journalisten, Wie Geheimdienste und Hochfinanz Deutschlands Massenmedien lenken, Editions Kopp, dans lequel il raconte comment la CIA achète systématiquement la presse de son pays et notamment le quotidien le plus célèbre d'Allemagne, la Frankfurter Allgemeine Zeitung, où il a travaillé dix-sept ans au titre de rédacteur en chef.
Comment voulez-vous qu'une Europe dans laquelle les éditeurs n'hésitent pas à attaquer les journaux dont ils ont grand besoin, qu'une telle Europe, dis-je, résiste longtemps aux ambitions des peuples alphabétisés et désireux d'apprendre comment on tente de les domestiquer? Impossible de renvoyer à leur ignorance antérieure à 1789 des populations auxquelles on a appris à lire et à écrire! Bien plus, au XVIIIe siècle, seul un peloton d'éditeurs courageux demandaient à des imprimeurs hollandais d'imprimer Voltaire. Un Vieux Continent où l'on s'informe sur internet du degré de vassalisation atlantiste de l’État et de la presse officielle enfante d'ores et déjà une élite d'avant-garde, laquelle devient rapidement majoritaire au sein des instances qui pilotent et éclairent l'opinion publique.
Et maintenant, voici que la prestigieuse Académie des sciences morales et politiques va jusqu'à mettre sur le gril le cerveau des futurs candidats à la présidence de la République ! 

1 - La laïcité, la science et la foi 

Mesdames et Messieurs,
Je remercie votre haute assemblée d'avoir bien voulu me faire connaître son souhait de m'entendre discrètement dans cette enceinte protégée, parce que l'invitation de l'Académie des sciences morales et politiques ne s'adresse pas au candidat d'une élection, fût-elle présidentielle, mais témoigne du vœu révolutionnaire que votre illustre autorité exprime publiquement et depuis plusieurs années, celui de soumettre les candidats à la Présidence de la République à un double examen de sa connaissance des secrets de l'espèce humaine et d'une pesée sévère de son expérience de la politique mondiale.
La preuve de ce que votre Académie mérite le titre d'examinatrice et de pédagogue de l'encéphale de l'Etat, la preuve, dis-je, de ce que le savoir guide le pouvoir dans toutes les grandes civilisations, vous me l'avez signifiée en me fixant d'autorité l'objet de votre pesée et le champ exact de votre haute écoute.
Vous voulez que je vous entretienne avec clarté et sans ambiguïté non seulement de l'avenir politique et culturel de la communauté musulmane de France, qui compte plus de cinq millions de fidèles du Coran, mais de l'avenir planétaire des sciences dites humaines, qui, dès la fin du XVIIIe siècle, ont commencé de se substituer à l'enseignement doctrinal et confessionnel de la théologie chrétienne.
Ce faisant, vous tenez à me rappeler d'emblée que si le siècle des Lumières a fait prendre à la France trois siècles d'avance sur une raison encore en attente de ses feux, les héritiers de Voltaire ont rapidement dilapidé leur crédit, puisqu'à l'heure même de son triomphe, en 1905, la raison logique a cessé de se présenter en moteur universel du "connais-toi". Car les législateurs intrépides qui ont imaginé de séparer l'Eglise de l'Etat d'un violent coup de hache se trouvaient fatalement contraints, dans le même temps, de valider, donc de pétrifier toutes les croyances religieuses reçues sur notre astéroïde, donc de cesser de les hiérarchiser afin d'en approfondir le décryptage anthropologique et d'en analyser les ressorts psycho-politiques.
Un siècle plus tard, nous constatons, hélas, qu'une paralysie irrémédiable des sciences humaines est d'ores et déjà résultée de cette contradiction radicale, puisque la connaissance expérimentale des secrets de l'évolution cérébrale de notre espèce ne saurait suivre un autre chemin de la méthode scientifique que celui qui nous fera connaître les causes véritables de toutes les religions du monde. Pourquoi l'accroissement tardif et relativement modeste du poids de notre boîte osseuse originelle nous a-t-elle seulement précipités dans des cosmologies mythiques, comme en témoigne, jusqu'à nos jours, l'ambiguïté mi-irénique, ni guerrière de nos diverses théologies du monothéisme?
C'est donc un très grand honneur pour moi que votre Académie daigne m'interroger sur l'avenir de la connaissance scientifique du cerveau délirant ou contrôlé du genre humain, parce qu'il serait absurde que l'ignorance des chefs d'Etat modernes sur un sujet aussi capital que celui des sources semi-animales du sacré demeurât la même, en ce début du IIIe millénaire, qu'au plus profond des ténèbres théologiques du Moyen-Age. En ce temps-là, le savoir moral et politique appartenait exclusivement à l'Eglise, et les hommes d'Etat les plus puissants demeuraient tout entiers les élèves du prêtre de leur paroisse. Aujourd'hui, nous avons perdu la gouvernance du Saint-Siège omniscient qui faisait, de nous tous, les disciples dociles de l'enseignement de nos villages. Il est temps, me dites-vous, de savoir si les chefs d'Etat réduits à piocher la rocaille du temporel ont remplacé l'omnipotence dont abusaient les savoirs mythologiques d'autrefois par les pelletées de terre de l'ignorance pure et simple que professe désormais une laïcité résolument butée sur ses coordonnées.

2 - La foi et le meurtre sacré

Votre invitation tombe d'autant plus à point nommé que l'égorgement sacré de l'un de nos guides de haute montagne les plus renommés a posé à la France laïque et au monde entier la question de la véritable nature de Jahvé, d'Allah et du Dieu en trois personnes. Ont-ils tous trois le couteau de la piété de leurs fidèles entre les dents? La réponse de la communauté musulmane a été unanime, éloquente et poignante: pas un seul fidèle d'Allah n'a reproché ses convictions religieuses à M. Hervé Gourdel. Tous ont réaffirmé avec force et avec une conviction entière que les trois monothéismes reposent sur le culte de la vie humaine et que les tueurs armés de leurs saintes écritures sont non seulement des hérétiques, mais des négateurs de leur foi. Bien plus: beaucoup d'orants des mosquées se sont indignés de la méfiance qu'on leur témoignait. Pourquoi osait-on leur demander de se laver bruyamment d'un soupçon insultant? Pourquoi, en raison de leur approbation précipitée et irréfléchie de cette lustration publique, leurs propres imams ont-ils paru légitimer sincèrement une purification absurde et qui ridiculisait la communauté musulmane tout entière?
Vous pensez bien que la France politique et l'Etat républicain saluent ce pas de géant de la pensée rationnelle et démocratique, vous pensez bien que le Président d'une nation souillée par la saint Barthelemy et l'affaire Calas ne peut que rappeler solennellement à quel point le monde moderne est l'héritier scientifique et laïc du siècle de la raison universelle qui a préparé notre Révolution de 1789 et qui faisait dire à Voltaire : " Apprenez à penser par vous-mêmes ". Fondée en 1795, dissoute dès 1803, resurgie en 1832 seulement, votre Académie ne cesse de rappeler aux Français que leur pays se veut la source mondiale de la pensée logique.

3 - Deux questions de fond
 
C'est dans cet esprit que deux questions de fond se posent désormais avec insistance aux croyants juifs, musulmans et chrétiens de bonne foi. Scientifique d'abord: comme vous le savez, après un voyage de dix ans à la vitesse de mille kilomètres à la minute, la sonde Rosetta vient de se poser sur la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko, surnommée "Tchouri", qui virevolte aux confins du système solaire. Ce long voyage l'a conduite à six milliards de kilomètres seulement de notre habitat, c'est-à-dire à quarante unités astronomiques de la terre. Si cet engin poursuivait sa course jusqu'à l'étoile la plus proche, située à cinq années-lumière de Paris, il y mettrait soixante-douze mille ans; et comme la vitesse des rayons lumineux multiplie par dix-huit mille celle de la sonde, il faudrait deux cent cinquante mille milliards d'années à cette mécanique pour se rendre à la frontière de la matière cosmique où l'infini continuerait sans trêve ni repos d'ouvrir sa béance devant elle.
C'est dire qu'il vous faut brusquer la cadence des travaux d'un Dieu engourdi, car s'il existait - au sens biblique du terme - il ne saurait s'être attelé six jours durant à la fabrication paresseuse de notre astéroïde, puisqu'en ce début du troisième millénaire, ce bâtisseur ensommeillé n'aurait pas encore achevé de façonner un seul grain de sable dans le cosmos.
Il faut donc nous rendre à l'évidence: le calibre cérébral des dieux endormis d'autrefois a toujours répondu aux connaissances astronomiques rudimentaires de leur temps. Le cosmos traditionnel de Ptolémée se trouvait piloté par un Zeus dont Archimède et Euclide tenaient les rênes. Le Dieu qu'appelle l'infini n'est pas inscrit sur nos registres publics. Allons-nous rendre impossible tout progrès des sciences humaines sur les cinq continents à seule fin de ne pas offenser les fidèles d'un Olympe oublié?

4 - Dieu est-il un tueur ? 

La seconde difficulté intellectuelle que rencontre une laïcité tombée en léthargie, mais dont l'étoile nous adresse des signes de moins en moins équivoques de son ambition de redevenir pensante, cette seconde difficulté, dis-je, naît de la définition nécessairement politique, donc punitive du petit dieu stellaire auquel notre époque a arraché des mains le timon de l'univers microscopique de nos ancêtres.
Vous savez que l'idée grandiose d'abolir la peine de mort n'est venue d'aucune de nos Églises, mais de la République de la raison, donc des héritiers d'un siècle des Lumières qui féconde encore de nos jours l'éthique politique de tout le genre humain. Vous savez également que l'abolition de l'assassinat légalisé et sacralisé par la voix des États est un pari politique et civique tellement audacieux que le Vatican ne s'y est rallié que fort récemment et du bout des lèvres. Comme il se trouve qu' à l'instar de tout pouvoir de ce monde, le Dieu de la géométrie d'Euclide se divise entre des gâteries et des châtiments censés dissuasifs; et comme, de surcroît, le génocidaire du Déluge torture éternellement ses offenseurs sous la terre, ce qui dépasse mille fois la cruauté de la peine de mort par l'estrapade, la pendaison ou l'écartèlement, la question se pose de savoir comment les croyants actuels vont se mettre à combattre massivement leur ignorance des fondements pénaux et anachroniques de leur propre théologie. Qui leur enseignera à se procurer pieusement un Dieu plus civilisé que l'illuminé sanguinaire dont la sauvagerie éternelle est censée piloter le cosmos?
La République n'a pas de philosophes et l'anthropologues de l'histoire des théologies, aucune Eglise ne sécrète une classe de clercs suffisamment nombreuse pour servir de fer de lance à la raison du monde et l'Islam ne reprendra pas le chemin des encyclopédistes français. Que va-t-il se passer? 

5 - La laïcité française dans l'histoire de l'évolution
 
Cinq siècles après la Renaissance largement manquée du XVIe siècle, cette question se situe désormais au cœur de la politique et de la science anthropologique dont un chef d'Etat moderne doit s'informer. Car l'expérience de l'histoire a enseigné à votre illustre Académie que le Dieu unique a changé de tête d'un siècle à l'autre et que la capacité de jugement de ces sosies grandioses et terribles de la créature a progressé par la voix des prophètes, qui ne cessent d'annoncer le Dieu civilisé de demain. Ou bien la Ve République se veut plus réflexive que la IVe et la IIIe, donc mieux connectée avec la course des sciences humaines depuis trois siècles et, dans ce cas, "Dieu" progressera parallèlement à l'évolution cérébrale de la civilisation mondiale, ou bien la France retournera tout droit au Moyen-Age; et elle proclamera haut et fort que la connaissance des arcanes du genre humain doit s'arrêter à la porte des Eglises. Dans ce cas, vous aussi, vous devriez renoncer à gravir les marches du temple de la connaissance, alors qu'à la suite de la Révolution de 1830, vous avez piétiné deux ans encore avant de retrouver les pouvoirs attachés à l'exercice des droits de la pensée rationnelle.
Vous voyez, Mesdames et Messieurs, que la politique moderne ne saurait ni perpétuer l'alliance des démocraties avec les progrès de la morale internationale, ni demeurer sur le chemin tracé par les sciences humaines en vue du bien commun si, par malheur, les hommes d'Etat de notre temps ne se posaient pas la question la plus décisive que soulève la nature humaine, celle de savoir comment une espèce supposée non seulement pensante, mais appelée à donner rendez-vous à sa propre cervelle, comment une telle espèce, dis-je, qui pilote en retour les chefs successifs du cosmos qu'elle se donne en décalque? Car, depuis près de trois millénaires, Jahvé, Allah et le Dieu des chrétiens demeurent des chefs de guerre chevronnés; et l'on n'a jamais vu le tranchant des glaives du ciel éviter de couper le cou des combattants. Mais la France se retrouve au carrefour de l'histoire morale et politique de l'Europe et du monde, tellement l'heure a sonné, pour les chefs d’État actuels, de conduire au naufrage scientifique la civilisation de la connaissance rationnelle du genre humain ou de prendre, comme sous Périclès, une avance intellectuelle de taille sur le cerveau théologique de leur temps.
Car non seulement les dieux primitifs sont nés du sang de l'histoire et de la politique, mais ils périssaient d'inanition si on ne les nourrissait pas de sang humain. Vous savez que les vrais personnages historiques sont les personnages mythologiques. Vous savez qu'un Abraham mythologique a substitué le sang d'un agneau immolé à celui d'Isaac. Vous savez que la religion musulmane a repris ce rituel à son compte. Vous savez que le catholicisme, comment le précisent les paroles de la messe, porte aux pieds du Dieu des chrétiens l'offrande sanglante du corps de son fils torturé à mort. Vous savez que la religion de la Croix est censée se fonder, comme les deux autres monothéismes, sur l'abolition des assassinats sacrés et qu'elle est pourtant la seule des trois qui ait réhabilité entièrement non seulement le sacrifice de sang, mais le sang d'un mort jugé rémunérateur, puisque l'offrande métazoologique du pain et du vin du sacrifice est réputée se métamorphoser en viande saignante et payante, afin de répondre aux exigences immolatoires que le sacré simiohumain réclame depuis le paléolithique.
Mais le Dieu chrétien demeurerait-il politiquement viable si on ne lui offrait plus d'hémoglobine? Le Concile de Trente a précisé le contraire. Il a répété que tout "vrai et réel" sacrifice exige que le sang coule à flots sur l'autel. Croyez-vous que vous vous racontez l'histoire réelle de l'humanité si vous détournez vos regards de la biographie des idoles que les semi-évadés du règne animal se sont forgées à l'école de leur propre atrocité, croyez-vous que l'homme d'Etat moderne peut demeurer un civilisateur et un vrai démocrate s'il renonce à décrypter l'histoire des sacrifices de sang dont s'abreuve l'histoire de l'humanité?

6 - L'avenir de la vie spirituelle et la géopolitique

L'étau anthropologique qui enserre notre époque exprime une aporie claire et évidente: nous ne disposons ni d'anthropologues capables de peser la vie ascensionnelle de notre espèce, ni d'hommes de foi en mesure de rendre compte des élévations intérieures des prophètes sans réciter les livres légalisés et psittacisés par le sacré sanglant de l'endroit qui ficelle officiellement la pensée visionnaire à une orthodoxie meurtrière et à des tueries rituelles héritées des âges primitifs.
Or, cet étau du traditionnel est celui qu'illustre toute la géopolitique contemporaine de la vertu, tellement la connaissance scientifique des arcanes para-religieux de l'atlantisme se révèlera la clé anthropologique de notre résurrection politique. Il nous faut donc tenter de favoriser l'apparition de quelques encéphales qui se mettront en mesure de peser la boîte osseuse de l'Europe vassalisée et de la France asservie au nom même de la démocratie. Mais les plus grands esprits de notre temps demeurent paralysés par l'interdiction pure et simple qui leur est discrètement imposée de scanner les idoles verbales qui campent sur l'Olympe du mythe pseudo démocratique américain.
Et pourtant, nous savons que nos anthropologues d'avant-garde observeront bientôt les neurones du simianthrope à la lumière du génie de la Russie. Car il se trouve que la domestication accélérée de notre continent conduit notre politique étrangère au grotesque, au burlesque et au funambulesque. Savez-vous que le nain suédois - censé neutre, mais atlantiste des pieds à la tête - délègue à Bruxelles une gentille citoyenne du pays négocier en secret et au nom de l'Europe entière, un traité intercontinental de libre échange entre le loup et l'agneau? Savez-vous que dans toutes les capitales du Vieux Continent, des peuples aux yeux encore lourds de sommeil commencent de descendre dans les rues afin de rejeter ce bât?
L'Académie sait qu'un homme d'Etat incapable de distinguer l'expérience aveugle des citoyens, d'un côté, de la compétence des anthropologues, de l'autre, ne saurait comprendre le sens profond de l'adage de Voltaire: "Les imbéciles n'apprennent que par l'expérience". Car la compétence se fonde sur la connaissance des paramètres cérébraux qui seuls permettent de donner à une question sa véritable signification politique - et vous savez tous que ce ne sera jamais l'expérience, mais seulement la réflexion éclairée qui fera progresser la compétence. Pour l'instant, l'Europe s'expérimente dans l'enceinte de sa propre cécité, celle d'une République de Weimar polyglotte - et c'est précisément cette problématique acéphale que vous avez voulu conjurer et dénoncer à mes côtés. L'Europe de la compétence politique ne se fera pas sans le secours de votre Académie, tellement votre vocation est de penser l'histoire, non de l'expérimenter les yeux fermés et à l'école de ses praticiens ou de ses hommes de main.

7 - Les visionnaires et les bâtisseurs
 
Le 11 février 2003, M. Vladimir Poutine est venu dans cette enceinte sur l'invitation du Président Jacques Chirac. Il y a été reçu par M. Jean-Claude Cluzel, Secrétaire perpétuel de votre Académie. Aujourd'hui, malgré son grand âge, M. Jean-Claude Cluzel a tenu à nous honorer de sa présence. Mais, en cette année 2014, M. Poutine a mieux compris qu'en 2003 que le vrai souffle de la civilisation russe passera par le réveil cérébral de l'Europe, parce que, depuis la Renaissance, la civilisation mondiale se demande en vain à quelle fontaine d'Aréthuse de la vie spirituelle l'esprit humain puise la vision qu'il est convenu d'appeler le génie humain.
Comme M. Jean-Claude Cluzel vous l'a rappelé dans cette enceinte en 2003, l'histoire du monde repose sur deux catégories d'hommes de génie, les visionnaires et les bâtisseurs. La Russie des âmes est celle des grands visionnaires, les Tolstoï, les Dostoïevski, les Pouchkine, les Soljenitsyne, tandis que, depuis plus d'un siècle, l'Europe des bâtisseurs renvoie aux audacieux qui ont construit la Tour Eiffel et donné un réseau ferré pour entrailles à une capitale de la pensée rationnelle, tandis que l'Exposition universelle de 1890 faisait, de la France, l' instrument pyramidal de son ubiquité.
Depuis lors, la Russie est devenue un géant de la technique, mais elle n'y a pas perdu ses visionnaires, comme M. Poutine a tenu à le rappeler à l'occasion des jeux d'hiver de Sotchi, qu'il a organisés à la gloire de la patrie des visionnaires. Car seule la Russie a bâti une littérature universelle sur la dimension visionnaire de la théologie chrétienne - celle que symbolise le Saint Esprit - alors que l'Europe de la théologie ambidextre du Père bâtisseur et du fils gestionnaire se laisse vassaliser par une utopie politique privée de philosophie de l'esprit - le mythe administratif d'une fausse religion de la Liberté.
Il n'y aura aucun progrès de la connaissance abyssale du cerveau des évadés de la zoologie si les Etats modernes refusent de briser le tabou politique et religieux qui les rend quadriplégiques et qui n'a pas changé depuis le Moyen-âge - le tabou qui a relégué le spirituel dans le rituel, le rituel dans le culte d'un maître sanglant du cosmos et ce maître dans l'univers des sacrifices ancestraux, qui depuis le paléolithique, se greffent sur le sang de l'histoire et qui sont jugés politiquement payants à ce titre.

8 - L'avenir des nations 

Quel creuset du "connais-toi" que la rencontre prochaine de l'Islam de l'esprit et de la Russie des grands visionnaires, d'un côté, avec, de l'autre, une Europe que le génie transculturel et transsacrificiel des grands écrivains russes aura fécondée! L'avenir de la pensée mondiale réside tellement dans le destin de l'ascensionnel et du sommital qu'il faut nous demander pourquoi nous lisons davantage Dostoïevski que Cicéron et Tolstoï que Bossuet. Mais quand l'Europe et la Russie auront scellé une alliance qui ira au fondement de la connaissance du génie humain, il y faudra une philosophie de l'esprit de création, il y faudra une science de l'intelligence, il y faudra des explorateurs de la bête ascensionnelle que la zoologie a lancée parmi les "autres animaux", comme disaient les Romains.
Un philosophe français me disait récemment que les nations sont les "corps spirituels" que les peuples se sont façonnés tout au long de leur histoire. Mais ces corps-là s'exercent à une autarcie dont le rayonnement multiplie des milliers de fois l'énergie nécessaire à leur mise en service. Un morceau de glace manifeste une puissance de dilatation sans proportion avec la dépense d'énergie électrique qu'a nécessité sa congélation, la puissance d'expansion de la vapeur dégagée par l'évaporation de l'eau en ébullition dépasse des milliers de fois l'énergie qui a porté le liquide à la température requise. Il en est ainsi du "corps spirituel" des peuples: ils génèrent leur propre fécondation, ils se nourrissent de leur propre feu, ils sont à eux-mêmes le généreux combustible des grands donateurs.

9 - Un petit serviteur …

Le jour où cent trente sept camps militaires américains auront été expulsés d'Italie, le jour où les deux cents forteresses surarmées qui quadrillent l'Allemagne auront été évacuées - comme elles l'ont été du territoire français en 1966 - le jour où nous aurons retrouvé Naples et Syracuse au sud, Ramstein et Hambourg au nord, la Belgique à l'ouest, Moscou désentravé à l'est, le jour où le Japon, la Chine, l'Inde et l'Amérique du Sud marcheront à nos côtés, nous placerons sur orbite la planète des visionnaires et des bâtisseurs et nous vaincrons les légions de l'étranger qui, depuis trois quarts de siècle, ont construit leurs camps retranchés sur les décombres de notre mythe de la Liberté.
J'ai passé deux ans dans le désert politique qu'on appelle l'oisiveté. Vous savez que le poison du désœuvrement est mortel aux hommes d'action; mais vous savez également que la ciguë de la Liberté enseigne à observer les ressorts ultimes du genre humain. L'Académie des sciences morales et politiques est la gardienne de la France de la pensée et de la science. Quand nos anthropologues des cerveaux solitaires se collèteront avec le "connais-toi" qu'un Zeus érémitique nous aura aidés à connaître, quand la civilisation du vide et de l'immensité se posera à nouveaux frais la question: "Qui sommes-nous?", l'histoire se souviendra peut-être de ce que vous avez demandé à un petit serviteur de la France importé de l'étranger, mais de bonne volonté, de vous dire si l'islam d'avant-garde enfantera l'alliance de demain de l' Europe avec la Russie et si cette alliance fera lever le grain de la raison du monde.
Je vous remercie de votre attention.

Post Scriptum 

J'écrivais le 25 juillet:
"A partir de cette date, et compte-tenu qu'on ne luttera efficacement contre le naufrage de la langue française que si le Président de la République et le Premier Ministre se voient nommément mis en cause, je relèverai quelques-unes de leurs fautes."
- 1 - M. Valls ignore que nominer n'est pas français.
- 2 - M. Hollande ignore qu'on dit après qu'ils furent partis et non après qu'ils sont partis ou après qu'ils soient partis.
Le 17 octobre 2014




 

 

 




Rameau: Pygmalion, acte de ballet | William Christie

Éditorial de lucienne magalie pons



Documentation :

Pygmalion (opéra-ballet) — Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/Pygmalion_(opéra-ballet)
Pygmalion (ou Pigmalion conformément à la graphie du XVIIIe siècle) est un acte de ballet composé par Jean-Philippe Rameau sur un livret de Ballot de Sauvot ...

Jean-Philippe Rameau — Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Philippe_Rameau
Jean-Philippe Rameau, né le 25 septembre 1683 à Dijon et mort le 12 ..... Zaïs, l'acte de ballet Pygmalion, l'opéra-ballet Les Surprises de l'Amour ; en 1749, ...
 

William Christie (musicien) — Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/William_Christie_(musicien)
William Lincoln Christie, né le 19 décembre 1944 à Buffalo (État de New York), est un claveciniste et chef d'orchestre français d'origine américaine.
 

Dans les jardins de William Christie

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Claveciniste, chef d'orchestre, musicologue et enseignant, William Christie est pionnier de la redécouverte, en France, de la musique baroque.

Biographie de William Christie - France Musique

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Découvrez la biographie de William Christie réalisée par France Musique. Votre radio vous propose de nombreux portraits réalisés par nos soins.


Relais d'informations : Les délégations Russes et Ukrainiennes sont arrivées ce 2 juin 2025 au Palais Ciragan d'Istanbul (Turquie) pour reprendre de nouveaux pourparlers

Les délégations arrivent au Palais Ciragan d'Istanbul (Turquie) pour les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine, le 2 juin 2025.  ...