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31 octobre 2008

L'Union pour la Méditerranée n’est pas sortie de l’Auberge !

L'Union pour la Méditerranée n’est pas sortie de l’Auberge !

La croissance de L'Union pour la Méditerannée, dont la naissance avait été célébrée en fanfare sur notre territoire,le 13 juillet et que que certains considèraient comme l' un des actes de la Sarkoparade internationale, se trouve affligée aujourd’hui par des questions politiques primordiales qui avaient été savamment étouffées sous nos flons-flons nationaux et ceux des pays invités dans le but de ne pas envenimer les festivités inaugurales, déjà très critiquées en raison de la présence du Président Syrien invité par notre Président Français aux cérémonies du 14 Juillet.

Rien n’est réglé encore à ce jour encore, alors que la réunion des Ministres des Affaires Etrangères de l’Union pour la Méditerranée est programmée à Marseille pour les lundi 3 et mardi 4 Novembre.

Une fois encore, le président français co-président de cette Union, s’est dévoué à sa cause pour tenter d’éclaircir les confusions et les mécontentements qui règnent encore de part et d’autre de la Méditerranée, a cet effet il s’est entretenu, mercredi 29 octobre, à Paris, avec le coprésident de l'UPM, l'Egyptien Monsieur Hosni Moubarak.

Au sud de la Méditerranée, les modalités de la participation de la Ligue arabe alimente le principal point de blocage. Comme on pouvait le penser, Tel-Aviv refuse que la Ligue Arabe participe aux rencontres préparatoires entre diplomates et experts tout en acceptant résiduellement qu’elle soit présente en tant qu’observateur, ce qui provoque la colère d’Alger qui déplore franchement cette mise à l’écart : «On a l'impression qu'Israël mène la danse. On va de compromis en compromis : la réunion de Marseille est pleine d'incertitudes", dénonce-t-on à Alger, en soulignant que, "dès le début, "on" a voulu évacuer la dimension politique de l'UPM. Résultat : elle revient par la fenêtre !". Quand au Maroc il proteste lui aussi, et Rabat qualifie le "blocage" d'Israël, comme "incompréhensible et absurde".

Une première réunion entre ministres de l'environnement, sur l’eau, qui devait se tenir mercredi 29 octobre en Jordanie a déjà été annulée, précisément en raison de ces désaccords politiques de fond qui restent pendants entre Tel Aviv et les pays arabes sur le rôle de la Ligue Arabe.

A quelques heures de l'arrivée des ministres des affaires étrangères des pays de l’Union pour la Méditerranée, d'ultimes tractations auront lieu à Marseille, entre hauts fonctionnaires, pour tenter de trouver un compromis. Certains médias bien informés, redoute que les pays arabes claquent la porte si la Ligue arabe est exclue de ces préparatifs, en rappelant que la coprésidence égyptienne soutient comme position de principe la participation de la Ligue Arabe à tous les préliminaires.

Enfin la localisation géographique du Secrétariat général de l’UPM agite plusieurs de ses membres. Alors que la ville de Barcelone se voudrait favorite, face aux candidatures de Tunis, La Valette (Malte), Marseille, voire Bruxelles, il n'y a pas à ce jour de consensus ni du côté européen ni du côté arabe. La Syrie et le Liban combattent l'idée qu'un pays arabe puisse accueillir le secrétariat, d’après eux ce serait implicitement accepter une normalisation des relations avec Israël., et comme palliatif, certaines capitales proposent Bruxelles, "à titre transitoire", pour "sortir de l'impasse".

Autour de cette question de localisation, depuis plusieurs semaines, la diplomatie espagnole a engagé des discussions pour rallier à sa cause un maximum de pays, y compris de la rive sud. Dans ce sens des « négociations » informelles ont été engagées avec la Tunisie pour qu'elle retire sa candidature. En échange, ce serait un Tunisien qui pourrait prendre les commandes du bras exécutif de l'UPM et obtenir le poste de secrétaire général, mais rien n’est conclu, et les Espagnols en dépit d’un espoir de façade, savent parfaitement que Nicolas Sarkozy souhaite qu'une ville de la rive sud de la Méditerranée soit retenue.

Cette question se complique en raison des divergences de vue qui surgissent entre les diplomates européens pour organiser la coprésidence tournante de l’UPM entre les pays de l’Union Européenne.

Pour Monsieur Henri Guaino, conseiller spécial de M. Sarkozy, il soutient que la France doit assurer la présidence de l'UPM jusqu'à la prochaine réunion au sommet des 44 pays membres de l’UPM dans deux ans.

Comme on le sait, l’intention prêtée au chef de l'Etat français de se saisir de la Crise Financière pour tenter de présider la zone euro a soulevé un premier malentendu en Europe, mais de plus dans un autre ordre de protestations, les deux pays , la République tchèque et la Suède, qui doivent piloter l’Union Européenne en 2009, ne l'entendent pas de cette oreille et font état des règles des traités européens pour faire valoir leurs droits à la coprésidence de l’UPM notamment en premier lieu le gouvernement tchèque, qui a dénoncé une "campagne" malintentionnée à son égard au sujet de la présidence tournante de l’Europe, et avec lequel il reste à arrondir les angles pour ne pas envenimer la question. A cet effet, M. Sarkozy et le premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, ont tenté de s'expliquer, vendredi 31 octobre à l'Elysée, lors d'un déjeuner qui a été organisé pour calmer le jeu.**

Comme on le voir l’UPM est loin d’être sortie de l’auberge !

En tant qu’observateur on peut noter que Tel Aviv dès les prémices de l’UMP a annoncé sa couleur en souhaitant arbitrairement, écarter La Ligue Arabe des préparatifs, alors que la création l’Union pour la Méditerranée a été justifiée par ses initiateurs comme le ferment et le terrain idéal de la réconciliation des pays de la Méditerranée. Les coprésidents de l’UPM seront-ils assez persuasifs pour convaincre Tel Aviv et certains des pays membres que cette Union n’a pas été créée pour y transposer les graves dissensions qui existent entre Israël et les pays Arabes au sujet de la question palestinienne ?


ooOoo


** Dernière minute : nous venons d’apprendre Nicolas Sarkozy, qui recevait à déjeuner ce vendredi à Paris le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, a proposé que le ministre tchèque des Finances, en tant que futur président de l’Union européenne, participe à la réunion du G20, le 15 novembre à Washington et qu’en contrepartie Le Président Sarkozy resterait coprésident de l’Union pour la Méditerranée (alors que le Commission européenne s’était prononcée pour que la coprésidence du Nord aille à la présidence tournante, - 2 ans pour les Égyptiens, 6 mois pour le pays européens en charge- ); le président français aurait déclaré : "La Tchéquie nous a demandé de continuer à présider l'Union pour la Méditerranée avec l'Égypte, elle-même ( la Tchéquie) en étant membre naturellement en tant que future présidente de l'Union européenne

Ce déjeuner a amorcé une réconciliation fragile qui reste à confirmer, elle ne lève pas tous les malentendus qui se sont élevés entre la France et la République Tchèque en raison des spéculations sur les intentions « prêtées » à Nicolas Sarkozy de continuer à exercer en Europe après la fin 2008, la présidence « tournante » de l’Union européenne, alors que c’est aux Tchèques de reprendre le flambeau dès le mois de Janvier 2009.

Il reste donc a prouver que les "grands pays" de l’UE ne veulent pas s’imposer en dictant conjoncturellement leur loi « arbitraire » aux "petits", et qu’ils leur sont solidaires dans le respect des règles des traités.

La République Tchèque, petit pays de 10 millions d’habitants a adhéré à l’UE en 2004, elle ne fait pas partie de zone euro pas plus que les Suédois qui doivent leur succéder à la Présidence de l’Europe toujours en 2009, mais la République Tchèque membre de l’UE avait fait savoir ces jours derniers qu’elle entendait faire respecter ses droits en tant que tel et prendre son tour à la présidence tournante de l’Europe dès Janvier 2009 .

Rappelons qu’il y a quelques jours le président tchèque Vaclav Klaus avait dénoncé lors d'un débat télévisé: "M. Sarkozy veut siphonner notre présidence "… Monsieur Vaclav Klaus s'était aussi exprimé sur la présidence européenne "C'est prestigieux, mais pas pour les pays, c'est prestigieux pour les quelques politiciens qui vont à Bruxelles 12 fois par mois.» et il avait aussi prétendu que pour lui, la présidence européenne "était "une chose sans importance"( il insiste pourtant pour prendre son tour).Par ailleurs, encore quelques points de friction , dont notamment la position personnelle du Président Tchèque sur le Traité de Lisbonne dont il entend faire repousser la ratification de loin en loin , et aussi sa position défavorable au "paquet" de lutte contre le changement climatique, sont encore en suspens et les "malentendus" subsistent.

Rappelons aussi, que c’est le Premier Ministre Tchèque Mirek Topolanek, favorable lui à l’Europe, qui est constitutionnellement en charge des Affaires européennes, mais le président Vaclav Klaus, eurosceptique, pourrait lui mettre des bâtons dans les roues, d’autant que M. Topolanek se trouve fragilisé actuellement par une crise politique de sa majorité, après deux défaites successives : le 18 octobre aux élections régionales, où l'opposition social-démocrate a pris le contrôle des 13 régions en jeu, puis le 25 aux sénatoriales, où il a perdu sa majorité constitutionnelle au Sénat.


article de lucienne magalie pons

Monsieur Saussez réfléchit et s'exprime ..heu ! heu! heu! .. ... nous aussi hi! hi! hi!

En ce temps d'halloween, enfoncez vous bien ce message dans la citrouille, Monsieur Saussez est là pour ancrer dans nos têtes les messages gouvernementaux ! Il y a déjà TF1 et les chaînes parlementaires pour nous désinformer, il y aura en plus, si son souhait se réalise, une émission gouvernementale pour nous souler, une seule solution leur clouer le bec en zappant !

Un court extrait de son intervention : "A côté de "la bouilloire médiatique" qui n'a "pas le temps d'ancrer un message (...) je suis là pour ancrer les messages, les réformes, les mesures dans la durée", a-t-il ajouté.

"Si les Français ont des questions sur le service public, sur les politiques publiques, sur les mesures ou sur les réformes, qui sont mises en œuvre, on doit mettre en œuvre des moyens qui soient adaptés à la situation de crise."

30 octobre 2008

un article de Michel Mahler

Nicolas Sarkozy peut-il gouverner seul ?

Un article de Michel Mahler du site "Le Réveil des Marmottes"


Ah, si en France le président n'était pas protégé par une immunité datant des rois et des empereurs. S'il existait en France une procédure en destitution... Nous pourrions éviter la chute vertigineuse de notre pays ou tout du moins l'enrayer... Mais la France a conservé les privilèges en principe abolis en 1789. Nous allons subir jusqu'en 2012 une plongée dans la décadence et Dieu seul sait dans quel état sera notre pays. On ne peut pas tout mettre sur le dos de la crise économique. Pourquoi la France s'en sort plus mal que d'autres pays ? Nous avons choisi (enfin, pas Noutnoute ni le Réveil des Marmottes) le plus mauvais dirigeant possible, un homme mélangeant tout, showbiz et politique, pouvoir et abus de pouvoir, transformant le pays en scène des Folie Bergères où les citoyens devraient être les spectateurs passifs d'une lamentable comédie. En 2009, les autres pays auront surmonté la crise et la France va seulement la subir de plein fouet.

Le chômage est toujours en hausse, Nicolas Sarkozy avait promis le plein emploi pour tous, de 7 à 77 ans. Travailler plus alors qu'il aurait fallu songer à partager le travail. Nicolas Sarkozy est désavoué par quasiment toutes les institutions de notre pays. Va-t-il diriger seul à contre-courant ? Nous ne sommes plus au temps de Néron. Est-ce pour sauver son pouvoir qu'il veut maintenant créer un gouvernement des pays membres de l'Euroland et dont il serait le président ? Les camouflets viennent de partout. D'abord, la justice. Nicolas Sarkozy pensait tout diriger, la justice a débouté Nicolas Sarkozy qui réclamait l'interdiction de la poupée vaudou à son effigie. Nicolas Sarkozy avait engagé une action en référé pour violation de son droit à l'image. Nicolas Sarkozy l'ignorait, dans une démocratie, les caricatures ou les pamphlets sont les garants de la liberté d'expression. Pour une fois, la justice a fait son boulot. Mais quel affront pour notre président ! Si son mécène n'a pas tous les pouvoirs, Carla Bruni restera-t-elle avec ?

Autre camouflet, le projet de loi anti-piratage sur Internet divise le Sénat. Ce mercredi soir, la loi "Création et Internet" a été amendée, l'amendement prévoit une amende plutôt que l'annulation de l'accès à Internet du terroriste. Si les artistes ne veulent plus que les gens téléchargent leurs oeuvres, ils n'ont qu'à pas les mettre en ligne
(1). Les sarkozystes partisans de la répression devront sans doute suivre la sagesse et privilégier la prévention. La série pourrait se poursuivre si des élus s'interrogeaient sur la carrière de Carla Bruni depuis qu'elle a été présentée à Nicolas Sarkozy par Jacques Séguéla... «Si le Conseil Constitutionnel avait fait son travail, il aurait annulé l'élection présidentielle...» - «Le Réveil des Marmottes avait mis en ligne une requête. Il ne pouvait pas faire plus !» La pétition est toujours sur le site (logo Noutnoute), il suffit de l'imprimer, de la compléter, de la signer et de l'envoyer.

29 octobre 2008

Autrement dit, il faut calmer et rassurer Angela , avant le sommet informel du 7 Novembre !



Monsieur Jouyet ne monte pas souvent au créneau médiatique, son profil politique s'efface volontiers au profit de ses responsabilités de haut fonctionnaire de l'Etat, et je dirais même que de son maintien émane un certain parfum discret de fonctionnarisme qui le protège ( en apparence ?) de tout soupçon d' ambition politique personnelle.

Ses déclarations destinées à nous éclairer sur les relations Sarkozy-Brown-Merkel, et sur les propositions soutenues par Monsieur Nicolas Sarkozy pour une présidence de l'Eurogroupe et un "Gouvernement politique de l'Europe", sont assez modérées, de même en ce qui concerne la future Présidence de l'Europe par le Dirigeant Tchèque.


Quand on sait que Madame Merkel n'est pas d'accord sur ces trois points et qu'elle a demandé officiellement et attend des explications de Monsieur Sarkozy, il convenait sans doute de calmer la Chancelière Allemande, pour ne citer qu'elle, avant le prochain sommet informel du 7 Novembre, et aussi bien entendu de ne pas laisser interpréter la concertation particulière de Monsieur Sarkozy et Gordon Brown comme une entente préalable privilégiée pour faire front commun et s'imposer aux autres partenaires.

28/10/2008 - Monsieur JOUYET, secrétaire d'État aux Affaires européennes était l'invité du Talk Orange-Le Figaro.

Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, interrogé sur la rencontre Sarkozy-Brown de mardi soir, a souhaité que naisse une «vision commune» européenne qui sera défendue lors du sommet du G20 du 15 novembre prochain.


Voici reproduite intégralement ci-dessous l'interview accordée par Monsieur Jean Pierre Jouyet à Guillaume Tabard du "Talk Orange-le Figaro, le mardi 28 Octobre 2008

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Le secrétaire d'État aux Affaires européennes était l'invité du Talk Orange-Le Figaro, ce mardi.

Guillaume Tabard - Jean-Pierre Jouyet, M. le secrétaire d'État aux affaires européennes, bonsoir.



Jean-Pierre Jouyet - Bonsoir.

Et merci d'avoir accepté l'invitation du Talk Orange-Le Figaro.


Merci à vous.


En ce moment même, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown se rencontrent au pavillon La Lanterne, à Versailles pour préparer le sommet européen du 7 novembre, qui lui-même doit préparer le grand G20 de Washington, le 15 novembre. Alors qu'attendre de cette rencontre d'aujourd'hui entre Nicolas Sarkozy et Gordon Brown ?


Ce qui est important c'est qu'entre les deux hommes qui se connaissent depuis longtemps, entre deux pays qui sont des puissances économiques et financières, l'un dans la zone Euro l'autre qui ne l'est pas, il y ait une vision commune de ce que l'on peut attendre de cette réunion du 15 novembre, quel agenda, quel thème discuter, quel rôle pour le Fonds monétaire international, et également comment est-ce que l'on travaille après ce sommet du G20 ?


Lorsque l'on regarde l'Europe des dirigeants, entre Sarkozy et Brown, c'est le grand amour alors que entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, c'est toujours pas la lune de miel. Alors est-ce que l'on n'assiste pas finalement à un renversement des alliances habituelles en Europe ?


Non, on ne peut pas dire cela, les relations ne sont pas de même nature, là on est dans le domaine économique et financier, on a à affronter une crise économique et d'origine financière, et dans ce domaine, le Royaume-Uni est un partenaire incontournable. Gordon Brown et Nicolas Sarkozy ont été ministres de l'Économie et des finances, ils ont tissé des liens personnels, avec l'Allemagne, nous sommes dans la zone euro, ce n'est pas le cas du Royaume-Uni, nous sommes engagés avec l'Allemagne dans une relation à long terme et que je sache, on est arrivé jusqu'à présent à coordonner un ensemble de mesures également, allons dans le même sens et adoptons des principes communs aussi avec l'Allemagne.


Mais n'empêche, les propositions de la France ont mis du temps à être acceptées par l'Allemagne, on verra lorsqu'on parlera tout à l'heure de l'Eurogroupe qu'il y a quelques désaccords alors qu'avec l'Angleterre, on sent que Nicolas Sarkozy veut à tout prix arrimer l'Angleterre à l'Europe ?


Mais il a raison, l'Europe, sans l'Angleterre, c'est l'Europe sans une sensibilité à laquelle nous avons besoin et je veux dire que l'Angleterre sera encore plus proche de la zone euro que nous en serions encore plus heureux, on a besoin d'une Angleterre qui soit influente en Europe et d'une Angleterre qui soit européenne. C'est lorsque l'Angleterre s'éloigne de l'Europe que l'Europe se trouve en difficulté, on a aussi besoin et cela ne peut pas en être autrement, d'une entente franco-allemande qui soit forte, l'entente franco-allemande reste le moteur de l'Europe à moyen et long terme, rien ne se fait si la France et l'Allemagne ne sont pas en accord.


Mais est-ce qu'il ne faut pas prendre des moyens de la rendre plus fluide cette relation franco-allemande ?


Il y a toujours des moyens de rendre plus fluide la relation, ce que j'observe, c'est que dans les initiatives qui ont été prises par le président de la République et que chacun a saluées pour traiter tant la crise entre la Russie et la Géorgie que la crise économique et financière, nos partenaires allemands ont suivi l'impulsion qui était donnée par le président de la République et les innovations qui ont été faites en terme de réunion et je pense qu'on se retrouvera. On a un même modèle économique et social, il y a quand même un modèle économique et social continental, on est assez proche avec l'Allemagne de ce que l'on appelle l'économie sociale de marché.


Mais il y a pas moins de personnel entre les deux dirigeants ?


Non, ils n'ont pas le même tempérament mais je crois qu'on ne peut pas résumer non plus les relations européennes et les ententes à des questions simplement de feeling personnel, pour reprendre en ce jour, de rencontre entre la France et l'Angleterre, un terme britannique.

Alors à Washington, dans quinze jours, est-ce que vous pensez que l'on va voir finalement un modèle européen s'imposer sur le gouvernance économique du monde ?


Je crois que l'Europe parlera d'une voix unie dans cette réunion du G20, elle l'a déjà fait en présence de Mme Merkel, je vous le signale, lors du sommet avec l'Asie, nous avons également convaincu les Asiatiques de faire en sorte qu'ils participent à cette refondation du système financier international, et je crois que l'Europe a la possibilité de faire entendre sa voix et de faire valoir son modèle. Je note que les États-Unis, dans le plan Paulson 2, ont repris un certain nombre de propositions qui étaient faites dans le cadre européen, que ce soit dans le cadre du G4 ou dans le cadre du Conseil européen.


Il y a une semaine, Nicolas Sarkozy était devant le Parlement européen, à Strasbourg et il a eu cette petite phrase dont on n'a pas fini de faire l'exégèse. Nous l'écoutons : «Le vrai gouvernement économique de l'Eurogroupe, c'est un Eurogroupe qui se réunit au niveau des chefs d'État et de gouvernement. Et qu'elle ne fut pas ma stupéfaction, quand j'ai demandé cette réunion, de constater que c'est la première fois depuis la création de l'euro, qu'elle avait lieu». Concrètement, maintenant, est-ce que la France va prendre des initiatives pour donner corps à ce gouvernement économique de l'Europe ?


Pour préparer la rencontre de Washington, le 15 novembre prochain, il y aura un déjeuner des chefs d'État et de gouvernement, à 27, ce qui nous paraît important, c'est qu'à chaque fois que nécessaire, il y ait effectivement dans la zone euro où nous partageons la même banque centrale, la même monnaie, les mêmes solidarités sur le plan financier et budgétaire, qu'il y ait au niveau approprié, et si nécessaire au niveau des chefs d'État et de gouvernement, les réunions qui s'imposent. Je ne vois là rien d'anormal, cela a toujours été une thèse qui est défendue aujourd'hui par Nicolas Sarkozy mais de Jacques Delors à Nicolas Sarkozy en passant par Jacques Chirac, Lionel Jospin, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn qui a mis en place l'Eurogroupe, tous les dirigeants français que j'ai connus, ont défendu la thèse qu'il fallait une gouvernance plus politique et plus économique de la zone euro, ce qui est nécessaire.


Et prosaïquement, est-ce que cela veut dire que, après la présidence française, Nicolas Sarkozy pourrait incarner ce gouvernement de l'euro ?


Il ne faut pas personnaliser le débat, vous voyez bien que vous avez engagé pour sauver le système financier et européen 1 700 milliards d'euros, vous voyez bien, compte tenu des sommes qui sont en jeu, que ce sont des montants, que ce sont des décisions à prendre, des prises de participation, des prêts, vraiment des garanties très importantes, ce sont des décisions à prendre au niveau des chefs d'État et de gouvernement qui ne peuvent pas être prises au niveau des ministres de l'Économie et des finances. Jean-Claude Juncker préside l'Eurogroupe, il est chef de gouvernement et ministre de l'Économie et des finances, il préside l'Eurogroupe, en ce qui concerne les ministres de l'Économie et des finances, lorsque les chefs d'État et de gouvernement se réuniront, ce que je souhaite, à la tête de l'Eurogroupe, ils désigneront la personne qui leur paraîtra la plus à même de donner l'impulsion nécessaire à cette meilleure gouvernance économique et politique.


On entend beaucoup dire pendant cette crise financière heureusement que c'est un grand pays qui préside l'Union européenne, est-ce que ce n'est pas un peu désobligeant pour les pays petits dont la République tchèque qui va prendre le relais de la France, dans deux mois ?


Dans tout ce qui a été dit il y a une chose que je veux absolument clarifier, le fait que vous vouliez mieux organiser l'Eurogroupe, que vous vouliez avoir une coordination des actions économiques au sein de la zone euro, pour être plus réactif face à la crise, n'a rien à voir et ne porte en rien préjudice à la présidence tchèque, les Tchèques vont assurer normalement la présidence de l'Union européenne à partir du 1er janvier. Ce qui ne va pas, dans le système européen actuel, ce n'est pas une question de grand ou de petit, il était bon non seulement d'avoir un grand pays mais un dirigeant qui soit réactif et qui ait véritablement su, sur le plan international, sur le plan économique et financier, prendre les orientations qui s'imposaient, mais ce qui est important c'est d'assurer la continuité. Ce dont nous souffrons aujourd'hui, c'est que vous changez de responsable au niveau européen tous les six mois, quand vous êtes dans des situations de crise, qu'elle soit internationale, économique ou financière ou institutionnelle, il est important d'avoir une certaine continuité, et c'est pour cela que le Traité de Lisbonne est essentiel.


La présence durable, c'était le projet du Traité de Lisbonne, aujourd'hui bloqué par le non irlandais. Pensez-vous qu'il soit possible d'avancer et de relancer le processus avant les élections européennes de juin ?


Écoutez, vraiment, je l'espère très profondément, ce que nous souhaitons, c'est que d'ici la fin de la présidence française et au Conseil européen du mois de décembre, nous ayons une sorte d'accord politique avec nos amis irlandais, à 27, qu'ils nous disent quelles sont les propositions dont ils ont besoin, que nous puissions leur amener les garanties juridiques qu'ils souhaitent pour que ces propositions ou dérogations dont ils ont besoin, soient mises en œuvre et qu'on ait une feuille de route la plus précise possible concernant la mise en œuvre de ce traité.


Question plus personnelle pour terminer : on a lu que des confidences de votre part, que vous souhaitiez quitter le gouvernement après la présidence française. Vous avez démenti mais de manière plus ou moins allusive alors concrètement, voulez-vous quitter le gouvernement et si oui, quand ?


Ce pas du tout comme cela se passe, on est dans une situation qui, comme vous le voyez, est une situation d'urgence, une situation de crise, il faut tenir le cap, cela étant, j'ai un profil qui est un profil qui est à la fois fonctionnaire d'un responsable politique, je me suis toujours intéressé aux activités politiques mais je ne souhaite pas, pour des raisons personnelles, faire de la politique active que ce soit dans le cadre d'élections européennes ou d'élections législatives et je ferai, je l'ai dit, et assumerai les fonctions que le président de la République et le premier ministre voudront bien me confier.


Donc, si cela ne tient qu'à vous, il n'y a pas de limite à votre présence dans ce ministère ?


Il n'y a pas de limite à ma présence, je suis à la disposition du président de la République et du premier ministre et j'assumerai les missions qu'ils voudront bien me confier mais enfin, ce qui est clair, c'est que je n'ai pas vocation à avoir un engagement politique concret et déterminé et après c'est aux autorités d'apprécier en fonction du profil que j'ai.

En clair, vous ne serez pas candidat aux élections européennes ?


Cela, c'est clair.


Jean-Pierre Jouyet merci et rendez-vous demain pour une nouvelle édition du Talk Orange-Le Figaro.


Merci à vous.






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26 octobre 2008

Discours du Président de la République Française devant l'Assemblée Nationale du Québec

Pour compléter ma série d'articles précédents sur le Sommet de la Francophonie, je vous invite à lire le discours du Président de la République devant l'Assemblée Nationale du Québec. Je remarquerai sans aucun parti pris que, tout au long de son discours , notre Président s'est adressé chaleureusement et principalement au Québec, ce qui a pu être interprété par des esprits chagrins comme sa préférence pour le Québec et les Québécois par rapport aux autres Canadiens.

Vendredi 17 octobre 2008

Monsieur le Premier Ministre,

Messieurs les Anciens Premiers Ministres,

Madame la Première Vice-Présidente,

Madame et Monsieur les Chefs de l’Opposition,

Mesdames et Messieurs les députés,

J’ai bien conscience que ces applaudissements sont pour la France et c’est en cela que je les accueille avec beaucoup d’honneur. Comme l’a demandé votre Premier ministre, c’est donc sans accent que je m’exprimerai devant vous.

De cette tribune où s’exprime pour la première fois un chef de l’Etat de mon pays, je veux d’abord adresser à tous les Québécois le salut fraternel du peuple français. Je dis fraternel parce que l’histoire a fait de nous, Français et Québécois, des frères. Parce que vous tenez, vous Québécois, une place privilégiée dans le cœur des Français. Parce que quatre siècles d’une histoire souvent tumultueuse n’ont fait que renforcer ce lien unique qui existe entre nous. Parce que c’est dans cette profonde affection réciproque qu’au fond chacun est le plus fidèle à lui-même.

Nous savons, Québécois et Français que l’identité d’une nation, comme celle d’une personne, se fonde sur la mémoire. Je veux dire d’ailleurs ici au Québec, comme je l’ai dit en France, que le mot identité n’est pas un gros mot car s’il n’y avait pas d’identité, il n’y aurait pas de diversité. Et à celles et ceux qui à travers le monde, plaident pour davantage de diversité, je veux dire qu’ils n’ont rien à craindre de l’identité. Car la diversité c’est le respect des idées et la belle devise du Québec : «je me souviens». Comme elle serait utile aussi dans mon pays.

Et nous devons effectivement nous souvenir que la Nouvelle-France, fondée il y a quatre cents ans, a été la première implantation permanente française hors d’Europe, à un moment où les Français se consacraient, sous le grand règne d’Henri IV, à la reconstruction de leur pays ravagé par les guerres de religion.

Nous devons nous souvenir de ces pionniers qui sont venus chercher une vie meilleure, de ces héros dont la statue orne la façade de votre Assemblée, à commencer, bien sûr, par Champlain bien sûr, le génie fondateur. Grâce à leur audace, grâce aux relations d’amitié qu’ils ont nouées avec les nations amérindiennes, la Nouvelle-France a recouvert la plus grande partie de l’Amérique du Nord.

Nous devons nous souvenir de l’arrachement du lien avec leur mère patrie vécu par les Français du Canada, mais aussi de ce combat farouche pour maintenir une langue et une culture, pour obtenir des institutions démocratiques et pour être respectés.

Nous devons nous souvenir du débarquement de Dieppe, de ces jeunes hommes oui, du Québec, du Canada et d’autres pays qui sont venus chez nous pour donner leur vie pour la liberté au cours des deux guerres mondiales, et qui reposent pour toujours en sol français. Je suis venu vous dire que la France n’oubliera jamais leur sacrifice.

Nous devons nous souvenir du parcours exemplaire accompli par le Québec au cours des cinquante dernières années, de la rapidité stupéfiante avec laquelle les Québécois ont su adapter leur société, moderniser votre économie, bâtir une identité nationale fondée sur une langue commune et un projet commun. Vous n’imaginez pas que ce que vous avez fait en cinquante ans, en France, a fait comme impression de stupéfaction, de la rapidité des résultats que vous avez obtenus.

Chers amis québécois, vous rayonnez aujourd’hui dans le monde entier par vos succès économiques, et pas seulement par vos créations culturelles et, au fond, vous avez gardé la même audace que démontraient vos ancêtres dans la découverte d’un nouveau continent. Vous incarnez, par vos entreprises, vos technologies, vos universités, vos laboratoires, vos artistes, une modernité humanisée, une modernité respectueuse de vos racines comme de l’environnement. Et cette modernité, vous l’incarnez et la conjuguez en français.

Le 400ème anniversaire de Québec a été un succès éclatant. Il a suscité une mobilisation exceptionnelle des Français, ici comme en France, et je veux remercier tous ceux qui ont participé à cette mobilisation, au premier rang desquels Jean-Pierre Raffarin, le Président du comité français pour les célébrations du 400ème anniversaire. Et chacun comprendra que je tienne à saluer Alain Juppé, dont la fidélité au Québec est ancienne, qui a vécu et enseigné ici, et qui, si j’ai bien compris, revient à Québec pour la troisième fois cette année. Me voilà enfoncé, mais je n’ai pas dit mon dernier mot sur l’année prochaine.

Au fond, je vous demande, amis québécois de voir que derrière l’enthousiasme exprimé par mes compatriotes, il y a l’expression d’un amour profond du Québec et d’un sentiment d’admiration. A vous, représentants d’une nation qui est le cœur de l’Amérique française, mais aussi a tous les francophones de ce continent qui ont dû lutter pour ne pas perdre leur identité, je veux exprimer, au nom du peuple de France, notre admiration. Admiration pour avoir su préserver, l’identité qui est la vôtre.

Admiration pour votre capacité à poursuivre vos rêves avec toute l’audace des pionniers, dont vous avez gardé l’esprit.

Ce que la France sait au fond d’elle-même, c’est qu’au sein du grand peuple canadien, il y a la nation québécoise avec laquelle elle entretient une relation d’affection comme il en existe entre les membres d’une même famille. Si j’avais à résumer mon sentiment le plus profond qui est celui de beaucoup de Français, je dirais que les Canadiens sont nos amis et les Québécois notre famille. Et les peuples français et québécois sont comme deux frères, séparés un temps par le destin, mais réunis aujourd’hui par un dessein commun : celui de développer leur identité propre et leur vision originale du monde, en français, dans un monde où la vraie richesse est la diversité. Un monde divers, une vision originale du monde et, de surcroît, sans sectarisme, sans repliement sur soi et à l’image du Québec d’aujourd’hui, un Québec qui est sûr de son identité, n’a pas peur de s’ouvrir aux autres car le message qui est le vôtre, il est grand, il est utile, parce qu’il conjugue respect de l’histoire et amour de l’avenir identité et modernité. Il conjugue défense farouche de son identité, de sa langue et de sa culture mais refus du repliement sur soi. Le peuple québécois n’est pas sectaire. Je pense que ce qu’il y a de plus original dans votre héritage, permettez cette remarque très personnelle, c’est cette capacité à être sûr de soi pour être ouvert aux autres. Quelle leçon où, dans un monde où, trop

souvent l’identité est vécue comme un repliement sur soi, où, trop souvent, l’amour de ce que l’on est, est vécu comme détestation des autres, ce n’est pas le message du peuple québécois.

Je voudrais dire également que notre relation n’a rien à voir avec la nostalgie. Bon, peut-être que c’est ma conception de la rupture, mais j’aime les anniversaires, j’aime les commémorations, je les respecte, bien sûr, et c’est mon devoir de Chef de l’Etat. Mais, être fidèle aux anniversaires et aux commémorations, c’est regarder l’avenir, pas simplement le passé. Ce que nous avons à faire ensemble, c’est l’avenir. Nous devons, au-delà des contacts officiels, impliquer les entreprises, les universités, les collectivités locales, nous devons entraîner d’autres partenaires. Loin de toute ingérence faite par l’autre, c’est une relation mature, entre partenaires égaux qui ont décidé de faire un chemin ensemble. Nous sommes des partenaires égaux. J’ai bien aimé l’image du rameau mais je sais que le rameau est devenu un arbre. Et cette fidélité entre nous, elle est sur un pied d’égalité. Et nous n’avons pas à exclure qui que ce soit, notre relation est cohérente avec la place que la France occupe au sein de l’Union européenne. Vous ne nous demandez pas de choisir Québec ou Union européenne et notre relation est cohérente avec l’amitié qui lie la France et le Canada.

Et c’est parce que cette relation est fraternelle, familiale, légitime et sans ambiguïté entre Français et Québécois que son approfondissement s’impose.

Il faut renforcer notre coopération économique. C’est un sujet de préoccupation du Premier

Ministre. Les investissements croisés et partenariats d’affaires sont la clé de voûte. La France est aujourd’hui le deuxième investisseur étranger au Québec, et les entreprises et investisseurs du Québec sont très présents en France. Il nous faut aller beaucoup plus loin, car c’est sur la base de ces relations économiques que nous inscrirons durablement nos relations fraternelles. Et c’est sur cette base-là que nous serons à la hauteur de ceux qui nous ont précédés.

Il faut renforcer nos coopérations dans le domaine des hautes technologies. Et je suis très heureux de la rencontre des pôles français et québécois de compétitivité en 2010. Que nos chercheurs travaillent ensemble, que nos chercheurs inventent ensemble, que nos chercheurs déposent ensemble des brevets en français et, à ce moment-là nous serons, nous même, à la hauteur du passé qui a été le nôtre.

Renforçons notre coopération en matière d’environnement et comme le monde a besoin que tout le Canada soit engagé dans la préservation des équilibres de notre planète, eh bien que le Québec montre l’exemple et défende cette idée que la planète est en danger. Renforçons notre coopération en matière de santé, qui est particulièrement prometteuse. J’attache une importance particulière à la collaboration engagée entre organismes de recherche québécois et français pour la lutte contre ce fléau qu’est la maladie d’Alzheimer.

Renforçons notre coopération culturelle, si diversifiée, ces milliers d’enseignants français venus au Québec à partir des années 60, ces milliers d’étudiants français actuellement au Québec, qui témoignent de la qualité exceptionnelle de vos universités.

Ce sont bien ces liens humains qui font la force de la relation entre la France et le Québec. L’Office franco-québécois pour la jeunesse, qui fête ses 40 ans cette année, accomplit un travail remarquable en ce sens. Jamais les Français vivant au Québec n’ont été aussi nombreux.

Pour mes compatriotes vivant au Québec, comme pour les Québécois installés en France, la question de l’accès aux professions revêt une importance cruciale et ce fut votre principale préoccupation la première fois ou nous nous sommes vus. C’est pourquoi nous avons décidé de négocier une entente visant à faciliter la reconnaissance des qualifications professionnelles entre la France et le Québec. Cette négociation, Mesdames et Messieurs, a été menée à bien en un temps record. Elle a abouti à un texte que je signerai dans quelques instants avec le Premier ministre Jean CHAREST. Il sera immédiatement mis en œuvre par des textes signés en même temps par plusieurs organisations professionnelles. C’est une étape historique. A quoi sert t-il de dire que l’on s’aime si le diplôme que l’on a dans un endroit où on s’aime amène suffisamment d’amour, mais pas assez de droits !

Mesdames et Messieurs, nous devons fortifier le pont entre les deux rives de l’Atlantique que

Champlain et les fondateurs de la Nouvelle France ont établi. Oui, cher Jean, nous devons construire une communauté transatlantique moderne, animée par un axe francophone. Nous travaillons à rapprocher les ensembles dont nous faisons partie. La France travaille en temps que Présidente de l’Union à faire comprendre à l’ensemble de nos partenaires que nous avons intérêt à cette communauté transatlantique entre l’Europe et le Canada. La France est votre ambassadeur et le Québec doit être notre ambassadeur pour faire comprendre à tout le Canada que c’est l’intérêt d’avoir un pont, une communauté transatlantique.

Nous voulons rapprocher les francophones d’Amérique: c’est l’objet du Centre de la Francophonie des Amériques voulu par le Québec et dont l’aménagement intérieur a été offert par la France. Et puis je veux dire également ce qu’à mes yeux représente la francophonie.

La francophonie, ce n’est pas seulement une langue pour communiquer. La francophonie, c’est une façon de penser. La francophonie ce doit être une vision du monde et ce doit être pour nous, en partage, des valeurs intellectuelles et, j’ose le mot, des valeurs morales.

La francophonie, ce doit être pour nous tous, une certaine idée de l’humanisme, de l’universalisme, de la rationalité. C’est la solidarité entre le Nord et le Sud.

La francophonie, c’est l’aspiration à des valeurs d’éthique et d’équité qui doivent être au cœur de la refondation du système financier international que la France veut promouvoir avec tous ses partenaires européens.

Oui, Mesdames et Messieurs, le monde va mal, nous devons refonder un capitalisme plus

respectueux de l’homme et quel meilleur endroit choisir pour appeler à cette refondation que cette Assemblée, au Québec, vous dont l’histoire témoigne de l’attachement aux valeurs de l’humanisme, de la diversité, de l’ouverture, de la démocratie et de la tolérance. Un monde plus respectueux des générations futures, en finir avec un capitalisme financier obsédé par la recherche effrénée du profit à court terme, un capitalisme assis sur la spéculation et sur la rente. Il faut réintroduire dans l’économie une éthique, des principes de justice, une responsabilité morale et sociale. Il faut refonder un capitalisme sous peine de voir le système le plus efficace que l’on ait inventé être contesté et vaciller sur ces bases.

Et si la francophonie est bien ce qu’elle doit être, c’est-à-dire l’aspiration à une politique de civilisation à l’échelle mondiale, alors dans les circonstances actuelles, elle a un rôle absolument irremplaçable à jouer. Et je veux dire ma conviction que la plus grande erreur que ferait le monde face à la crise que connaît le monde serait de ne voir dans cette crise financière qu’une parenthèse et de croire qu’une fois les marchés calmés et les banques sauvées, tout pourra recommencer comme avant. Eh bien cela, la France ne l’acceptera pas, parce que ce sera irresponsable. Que le Québec donne sa vision du monde nouveau qui va émerger des bouleversements en cours, vous qui êtes au carrefour, vous qui avez pris ce qu’il y a de mieux aux Etats-Unis et ce qu’il y a de plus intéressant en Europe, et pas seulement pour ce qui concerne la finance ou l’économie, mais aussi pour ce qui concerne, dans ce monde nouveau, la politique et la société.

Ce monde nouveau, ou bien nous arriverons à le réguler, à l’organiser, à le moraliser et alors, de cette crise, sortira un progrès pour l’humanité, ou bien nous n’y parviendrons pas et le chacun pour soi, les égoïsmes, les fanatismes, la logique d’affrontement prévaudra et alors ce monde sera peut être pire que celui que nous avons connu.

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mesdames et Messieurs,

Pour les femmes et les hommes politiques, la question qui se pose : serons-nous à la hauteur des défis que nous propose le monde nouveau qui s’annonce ?

Ou bien nous parviendrons à nous doter des institutions nécessaires pour gérer le monde global dans lequel nous vivons et à partager le pouvoir entre les anciennes puissances industrielles et les grands pays émergents, ou bien le désordre du monde ira en augmentant et personne ne contrôlera plus rien. Nous sommes en 2008, au XXIème siècle, on ne peut pas continuer avec les institutions et les principes du siècle précédent.

La francophonie, c’est, à l’âge de la mondialisation, la diversité culturelle opposée à l’uniformisation et à l’aplatissement du monde. C’est pourquoi la francophonie est restera une priorité de la diplomatie française, comme elle l’est pour le Québec. Permettez-moi de vous dire que dans toute ma vie politique, j’ai suffisamment été un ami des Etats-Unis d’Amérique, cette grande nation. Il ne s’agit pas de désigner un responsable, il s’agit simplement que demain, les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets. Nous devons donc tirer toutes les conséquences avec nos amis américains.

Mais ils doivent comprendre aussi qu’ils ont des partenaires, qu’ils ne sont pas seuls dans le monde et qu’ensemble nous devons regarder l’avenir, que chacun ait sa place, parce que nous avons besoin de tout le monde pour garantir la paix et la prospérité au XXIème siècle.

D’abord, la France a besoin du Québec, du Québec qui avec ténacité, qui avec courage porte haut les valeurs de la francophonie, du Québec qui témoigne que l’on peut allier le respect de la tradition et l’esprit de la conquête, du Québec qui n’a pas peur de l’avenir, qui n’a pas peur du changement, qui n’a pas peur de l’ouverture, qui n’a pas peur de la modernité, du Québec qui est pour toute la francophonie une force d’entraînement, une force de proposition, je dirais

même un exemple, du Québec dont les entreprises participent à ce combat linguistique quand nombre d’entreprises françaises choisissent l’anglais comme langue de travail.

Alors, sans doute, le Québec aussi a besoin de la France, de la France dont dépend l’avenir de la francophonie, de la France qui est décidée à prendre ses responsabilités, en Europe et sur la scène du monde, sans arrogance, mais nous disons à l’Europe et au reste du monde : regardez nous, Français, nous sommes en train de changer. On nous disait conservateurs, nous démentirons le contraire. On nous disait frileux face à l’avenir, nous démentirons le contraire. Mais la France veut participer à ce débat, veut porter les convictions européennes qu’il y a une autre façon d’organiser le monde. Et cette France-là, elle veut aller plus loin dans l’amitié, dans la confiance, avec le Canada et dans la fraternité avec le Québec.

Entre la vieille nation qui puise dans sa grandeur passée la force de son renouveau -je veux dire la France- et le jeune peuple québécois qui a gardé l’esprit entreprenant des pionniers, notre alliance ne peut être que féconde, à une condition, c’est que l’on la tourne vers l’avenir, cette alliance, et pas vers le passé, cette alliance.

Et, c’est vrai que quand les Français tournent leurs yeux vers le Québec, quand ils visitent cette terre magnifique, quand ils écoutent vos artistes, vos poètes, quand ils écoutent la musique de sa langue, ils éprouvent un sentiment de familiarité, comme si ces formes, ces mots, ces sons, ces paysages, les vôtres, s’adressaient à une part mystérieuse de nous-mêmes, dont nous avions jusqu’à ignoré l’existence. C’est le miracle du Québec d’être à la fois pour tous les Français si différent et si proche.

Je suis souvent venu ici. J’aime cette terre immense où toutes les aventures humaines paraissent possibles, où tant d’humanité s’exprime au milieu de tant d’énergie.

J’aime votre art de vivre avec simplicité, votre franchise qui se traduit dans votre presse. J’ai lu est -ce qu’il sera capable d’aimer le Québec ? J’aime votre hospitalité, j’aime votre gentillesse, j’aime votre amour de la vie, vous qui n’avez survécu en tant que peuple, qu’en comptant sur votre courage et sur votre intelligence.

J’aime cette terre où les artistes parlent en français de beauté et de la chose la plus importante au monde, de l’amour. J’aime cette terre qui fait aimer le français à tous les peuples du monde.

Alors, aujourd’hui ? Français et Québécois, nous regardons dans la même direction et je vous propose un défi : de préparer les 400 prochaines années du fait français en Amérique. Ce n’est pas sûr, Jean, que l’on sera là. Encore que… mais j’aimerais que vous compreniez que, pour moi, ici, devant vous, c’était quelque chose de très particulier, c’était un très grand honneur, c’était une très grande émotion.

Vous êtes le visage du peuple québécois qu’aiment tant les Français.

Vive l’amitié entre le Canada et la France !

Vive la fraternité franco-québécoise !

M. Bernard Landry ravive les polémiques qui s'étaient élevées à la suite du Sommet de la Francophonie !

article de lucienne magalie pons
Revue de presse :

Dans une lettre ouverte, face à ce qu’il considère comme une "ingérence" dans le débat national, l'ex-premier ministre indépendantiste québécois, Bernard Landry, a demandé dans une lettre ouverte , jeudi 23 octobre, à Nicolas Sarkozy de s'expliquer sur ses propos tenus à Québec le 17 octobre. "Les Canadiens sont nos amis et les Québécois notre famille", avait déclaré celui-ci. "La France est un pays qui rassemble et non qui divise", avait-il ajouté précisant que le monde n'a pas "besoin d'une division supplémentaire".

Cette lettre ouverte de Monsieur Bernard Landry a relancé malencontreusement les polémiques qui s’étaient élevées à la suite du Sommet de la Francophonie et qui peu à peu s’étaient étiolées.

Suite à cette lettre, une partie de la presse Canadienne pointilleuse s’est à nouveau saisi des propos du Chef de l’Etat Français, et en a déduit avec une certaine exagération, que M. Sarkozy n’était pas favorable à une partition du Canada, et qu’il était passé du célèbre "Vive le Québec libre" du général de Gaulle à un "Vive le Canada uni", « choyant » les fédéralistes et « choquant » les souverainistes québécois, alimentant les polémiques sur ce sujet épineux. Un ex-premier ministre québécois, Jacques Parizeau, artisan du référendum sur la souveraineté du Québec en 1995, qualifiait d'"énormités" les propos de M. Sarkozy.

Monsieur François Fillon notre premier Ministre qui avait assuré le relais de Monsieur Sarkozy, avait pourtant invité les Québécois, à la fin du Sommet de la francophonie, à "arrêter de couper les cheveux en quatre". Dire que "les Canadiens sont nos amis et les Québécois nos frères" n'empêchera pas la France de n'être "jamais indifférente au Québec", avait-il affirmé, en référence à la tradition française de "non-ingérence, non-indifférence" vis-à-vis du Québec.

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Rappel des anciennes déclarations officielles et des polémiques qui s’étaient exprimées le lendemain et les jours suivants le Sommet de la Francophonie :

Les déclarations officielles « triomphantes » et « modérées » :

Le Ministre Lawrence Cannon (conservateur) bras droit de Stephen Harper au Québec, s’était réjoui en déclarant : « Bien sûr on est triomphants » … « Le Président Français a planté un « très gros clou dans le cercueil des souverainistes ……. ce que le président français a mentionné, c’est qu’ « il vaut mieux coudre que de découdre » … « Nicolas Sarkozy a tenu ‘ un message extrêmement clair ‘ sur l’importance de l’unité canadienne. »

D’après Monsieur Cannon, Nicolas Sarkozy « a entièrement raison » de miser sur un Canada uni. « Tout le monde peut se réjouir de ses déclarations ».

Pour sa part, la ministre québécoise des Relations internationales, Mme Monique Gagnon-Tremblay, avait soutenu : « les discours des souverainistes sont maintenant dépassés ……. il y aura bien sûr toujours des personnes qui continueront à en rêver (de la souveraineté), mais pour moi c’est terminé ».

Rappelant ses convictions fédéralistes, Mme Gagnon-Tremblay avait rappelé que la population du Québec avait « voté à plusieurs reprises contre la séparation »….« Mme Marois ne parle plus d’un prochain référendum et M. Duceppe n’en a pas parlé du tout durant la dernière campagne électorale…..Alors pour moi, la page est tournée, il faut maintenant regarder l’avenir autrement dans un contexte où on a une économie qui est chancelante », avait-elle jugé.

A l’Assemblée nationale tous les ténors souverainistes présents avaient réagi favorablement, certains même avec satisfaction, à l’allocution du président de la France et Messieurs Lucien Bouchard, et Gilles Duceppe avaient exprimé leur contentement sur cette nouvelle relation exprimée par Nicolas Sarkozy (de même Monsieur Bernard Landry avant de produire à retardement sa lettre ouverte)

Plus nuancée, Madame Marois s’était réjouie que Nicolas Sarkozy souhaite une relation privilégiée avec le Québec, d’égal à égal. C’est très positif, avait-elle dit. Mais elle avait tenu à préciser que si le président de la France songeait à la souveraineté lorsqu’il avait abordé la question de la division, il avait peut-être mal compris le projet de souveraineté du peuple québécois « qui est un projet inclusif, ouvert sur le monde »

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Les polémiques :

Du côté des Fédéralistes les déclarations de Monsieur Sarkozy ont été bien accueillies, elles ont un peu divisé la famille souverainiste, mais par contre elles ont rallumé le feu chez les anciens dirigeants Indépendantistes

Les souverainistes et les fédéralistes s’étaient exprimés les premiers avec modération en nuançant leurs propos, les second avec une certaine satisfaction

A l’Assemblée nationale tous les ténors souverainistes présents avaient réagi favorablement, certains même avec satisfaction, à l’allocution du président de la France et Messieurs Lucien Bouchard, et Gilles Duceppe avaient exprimé leur contentement sur cette nouvelle relation exprimée par Nicolas Sarkozy.

Plus nuancée, Madame Marois s’était réjouie que Nicolas Sarkozy souhaite une relation privilégiée avec le Québec, d’égal à égal. C’est très positif, avait-elle dit. Mais elle avait tenu à préciser que si le président de la France songeait à la souveraineté lorsqu’il avait abordé la question de la division, il avait peut-être mal compris le projet de souveraineté du peuple québécois qui est un projet inclusif, ouvert sur le monde.

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Autre son de cloche chez les Indépendantistes du Parti Québécois, qui n’avaient pas manqué de faire connaître leurs vifs mécontentements.

En première ligne, l'ex-Premier ministre du Québec, Monsieur Jacques Parizeau, personnalité incontournable du Parti Québécois avait vivement dénoncé les propos du président français Nicolas Sarkozy sur l'unité canadienne, l'accusant de dire des "énormités".

(Dans un discours devant l'Assemblée nationale québécoise et au cours d'une conférence de presse, vendredi, M. Sarkozy avait parlé en termes chaleureux de la "fraternité" entre la France et le Québec, tout en soulignant (maladroitement ?) que celle-ci n'excluait pas l'amitié pour le Canada. "Je ne vois pas au nom de quoi une preuve d'amour de la France pour le Québec fraternel, familial, devrait se nourrir d'une preuve de défiance à l'endroit du Canada", avait-il dit.

« Le discours de M. Sarkozy "implique un jugement très anti-souveraineté du Québec. C'est dire: nous ne sommes pas d'accord avec la souveraineté du Québec", avait estimé M. Parizeau, ….."Je ne me souviens pas d'avoir jamais vu un chef d'Etat dire ça pendant tous les débats sur la souveraineté du Québec, pendant toute la campagne référendaire. Même Bill Clinton, avant le référendum (de 1995 sur l'indépendance du Québec), n'avait pas été jusque-là", avait argumenté Monsieur Parizeau, en reprochant au président français de s'immiscer dans les affaires intérieures de la province francophone.

Mais Monsieur Jean- François Lisée, ex-collaborateur dans les cabinets de Parizeau et Bouchard était resté assez réservé et critique, selon lui, Nicolas Sarkozy avait commis « un faux pas diplomatique » au cours de sa conférence de presse avec Stephen Harper à la Citadelle de Québec.

Le coup de colère de M. Parizeau, qui s'exprimait pendant un colloque à Montréal, avait été largement repris dans les milieux indépendantistes et dans médias locaux.

Pour conclure et pour relativiser les propos du Président Français, l'ex-Premier ministre, qui rappelons-le, fut l'artisan du référendum de 1995 au cours duquel l'indépendance n'avait été rejetée que de justesse, a toutefois jugé que cette "énormité" du président français n'allait pas affecter les relations entre les peuples québécois et français.

Les dirigeants indépendantistes québécois actuels se sont montrés beaucoup plus discrets.

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Pour conclure, le Premier ministre québécois Jean Charest, partisan de l'unité du Canada, visant les propos du Président Français avait déclaré que "c'est au Québécois de faire des choix et de les faire dans un contexte où l’on n’a pas à chercher de permission ou d'approbation".


Le Premier Ministre Monsieur Jean Charest, avait aussi déclaré ne pas être de ceux qui pensent que le séparatisme québécois va disparaître.


Tout en se refusant à toute interprétation il avait toutefois tenu a faire connaître son avis en indiquant qu’il ne fallait pas interpréter à des fins partisanes la « vision » de Monsieur Sarkozy de la relation entre la France, le Canada et le Québec : « Je n'ai pas l'intention d'interpréter les paroles du président Sarkozy, avait -t-il dit lors d'un point de presse. Je reviens à l'essentiel: on est des peuples égaux et moi je n'ai pas de permission à demander à quiconque pour incarner ce que nous sommes au Québec, pour décider de notre avenir."

M. Charest avait aussi souligné certaines interprétations des souverainistes aux propos de M. Sarkozy, qui selon lui avait livré un plaidoyer pour l'unité canadienne dans un contexte de crise financière, témoignaient d'une confusion dans leurs rangs et pour lui il faut se sortir de cette pensée de certains souverainistes qui cherchent en France et dans le monde une approbation « de ce qu’on est ou de ce qu’on devrait devenir"


Il faut rappeler que c'est sur fond de mauvaise humeur que Nicolas Sarkozy et Jean Charest ont signé un accord d'entente franco-québécoise sur la mobilité professionnelle dont l'enjeu est faciliter l'installation de milliers de francophones dans les deux pays. Mais plusieurs ordres professionnels (kinésithérapeute, géomètre…) ont décliné cet accord qui ne leur convient pas.

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Le tableau ne serait pas complet si l'on ne signalait pas qu'en raison des circonstances de la Crise Financière, le Président Français avait du écourter son séjour au Québec pour se rendre à Camp David en débattre chez le Président Bush , alors que les Québécois espéraient qu'il seraient parmi eux accompagnée de son épouse pendant quatre jours, cette visite écourtée n'a pas manqué de les irriter à tel point que certains d'entre eux ont prétendu que son séjour en coup de vent indiquait le peu d'intérêt qu'il accordait à la Francophonie et au Québec, appréciation tout de même exagérée mais qui n'a pas manqué d'alimenter aussi les polémiques.


Pendant deux jours, Monsieur Alain Joyandet, secrétaire d'État à la Francophonie, fidèle du président, s'était efforcé de calmer la polémique sur la brièveté de la visite de Nicolas Sarkozy au Québec. Ses explications n'ont pas vraiment eu audience auprès des Québécois qui n' ont toujours pas accepté que Nicolas Sarkozy ne leur consacre que « vingt-six heures » au lieu des trois jours initialement prévus, alors que le Québec fêtent cette année les 400 ans de la fondation de" la Belle Province".

« Compte tenu de la crise financière et du poids historique qui pèsent sur les épaules de Nicolas Sarkozy, c'est déjà bien qu'il ait pu extraire du temps pour venir » , avait fait remarquer Alain Joyandet. Mais loin d'apaiser ce qui est considéré comme un « affront », les autorités québécoises et les médias canadiens ont étrillé Nicolas Sarkozy. Le maire de Québec, Monsieur Régis Labeaume, quelque peu furieux s'est lançé dans l'invective : " J'ai de la misère un petit peu. Le gars Sarkozy est énergique, mais je trouve qu'il est parfois épars. *Il part sur des chires *, je trouve qu'il manque de cohérence. »


* autrement dit "il dérape"..


Il est vrai qu'en 1987 , lors du précédent sommet de Québec, François Mitterrand avait pris le temps d'aller visiter Caraquet, le village historique acadien et que lors du Sommet de Moncton en 1999, Jacques Chirac s'était rendu au Nunavut pour rencontrer les Inuits, et les Québécois cette fois attendaient de Nicolas Sarkozy qu'il assiste en compagnie de son épouse , dont ils espéraient la présence à ses côtés, qu'il assiste aux différentes manifestations prévues pour leur "400me anniversaire".

Son court séjour a été interprété comme une certaine indifférence pour la Francophonie et le quotidien québécois "Le Devoir" a déploré qu' « À Paris, la francophonie est souvent traitée avec désinvolture. Et c'est peu dire que la crise financière aidant, elle ne figure pas en haut de la liste des priorités de la présidence de Nicolas Sarkozy ».

Son passage éclair au sommet de la francophonie ne risque pas d'arranger les choses d'autant qu'une de ses déclarations faitres devant la presse canadienne juste avant son arrivée au Québec, à savoir : "La relation France-Québec n'exclut pas l'amitié avec le Canada » n'avait pas bien été ressentie, certains voyant cette amitié comme résiduelle par rapport à sentiments plus que fraternels qu'il a manifesté ouvertement ensuite pour les Québécois, dans ses discours.


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Ndlr : ces premières polémiques qui peu à peu s'étaient apaisées étaient suffisamment explicites, et il est tout à fait superflu que Monsieur Bernard Landry par sa lettre ouverte du 23 Octobre en rajoute en mettant ses pieds dans un plat refroidi.