La semaine passé nous avons publié sur notre site la 1ère partie d'une étude de Manuel de Diéguez qui porte en titre une question "Dieu est-il français" ? Aujourd'hui nous recevons en communication la 2ème partie de cette quête philosophique dont les investigations nous éclairent comme le feraient une enquête rigoureuse, sur le spectacle de la politique des hommes et de l'histoire de Dieu, pour nous inviter à décrypter dans ce jeu la distribution des rôles entre les dominants et leurs endoctrinés, les droits des uns établis sur les autres, et les compromissions inévitables pour s'assurer la soumission des uns sur les autres ..
Un jeu, un spectacle, un drame, une tragédie humaine , qui se joue depuis la nuit des temps "à la vie et à la mort" et qui de nos jours , à notre époque, masque ses cruautés et ses violences sous le "raffinement" des discours des tyrans théologiens d'une certaine démocratie, d'une certaine laïcité dont se réclament les dirigeants exécutifs des civilisations modernes , qui de leurs autels présidentiels prêchent les droits des peuples et de l'humanité à la justice et à la paix, pour justifier l'extermination et le génocide culturel et physique qu'ils commettent insidieusement sur des populations entières, soit que celles-ci soit poussées à renier leur propre culture pour s'agenouiller devant leur autel, ou à s'entretuer physiquement entre elles corps et âmes pour leur laisser le terrain libre.
Avant de lire la 2ème partie de l'étude de Manuel de Diéguez, nous vous invitons si vous ne l'avez déjà fait, de prendre connaissance de la 1ère partie, au moyen du lien actif ci-dessous :
- Dieu est-il français 1 ? ,22 juin 2013 (Section Théopolitique, la laïcité face aux mythes religieux)
et maintenant reprenons un peu notre souffle pour lire la suite en toute lucidité :
- Dieu est-il français 2? 29 juin 2012
La question de la nationalité de Dieu ne cesse de revenir sur le
tapis.
(…) Quand un membre de
la maffia italienne trahit imprudemment les secrets de la pieuvre, le
gouvernement italien placera à grands frais et sa vie durant le héros sous la
protection de la police républicaine - sinon on ne retrouvera même pas son
cadavre. C'est que Rome n'a pas le pouvoir d'éradiquer la maffia, mais seulement
de protéger quelques-uns de ses dénonciateurs; et quand le mondialisme se change
en un apostolat des crimes d'un empire, les Etats seront sommés sur les cinq
continents de lui livrer le Brutus des droits de l'homme.
Alors
la civilisation des maffieux de la "paix", de la "justice" et du "droit" conduit
le pharisaïsme planétaire de la démocratie jusqu'à affamer un peuple de
quatre-vingts millions d'habitants à seule fin, ici, de masquer la conquête de
la Cisjordanie par les fidèles de Jahvé, là de soustraire au gang de la vertu le
"coupable" du forfait d'avoir dénoncé le crime. On a entendu M. Obama invoquer
ses droits de chef de la Stasi et accuser la Russie de refuser l'extradition
d'un innocent traité de "pirate": c'est la maffia qui reproche à l'Etat italien
de violer le droit international de ne pas lui livrer un dénonciateur de ses
crimes. Comment ne pas en appeler aux saints de la Liberté ? A nous d'arracher
leur sceptre aux profanateurs de la France. (…)
Suite….1 - Comment faire parler le ciel
2 - La parole de la France
3 - Dieu et ses théologiens
4 - Il y a erreur sur la personne
5 - Vous ne me chercheriez pas si vous ne m'aviez déjà trouvé
6 - Qu'est-ce qu'une idole ?
7 - La France du décryptage de la bête schizoïde
8 - La vie spirituelle de la France
9 - Les enfarinés de la Liberté
10 - Le naufrage des prodiges
1 - Comment faire parler le ciel ?
De siècle en siècle, les animaux vocalisés donnent naissance
à des poètes épiques inégalement armés du gène de la parole. Quelques-uns
prêtent leur voix à diverses divinités. Isaïe fait rugir Jahvé en ces termes.
"J'ai horreur de vos sacrifices. La chair morte que vous étalez sur vos
autels saigne sur vos offertoires. Je vomis le sang de vos sacrifices."
Dans le Livre de Job, le même Jahvé évoque son travail d'accoucheur herculéen
de l'univers: "Où étiez-vous, avortons, à l'heure où je ceignais mes reins
et empoignais le cosmos? " Ces deux partitions n'occupent pas le même
étage dans la hiérarchie des âmes et des cervelles. Pour ma très modeste part,
j'ai observé comment Bossuet, Pascal, Chateaubriand et Claudel font vibrer les
cordes vocales d'un créateur de notre astéroïde et j'ai enregistré quatre
orchestrations de Jupiter (Essai sur l'avenir poétique de Dieu, Plon 1965)
Depuis lors, l'humanisme occidental n'a fait aucun progrès
dans le décryptage anthropologique de la politique et de l'histoire de Dieu,
alors que la spéléologie du ciel nous présente les documents les plus
fondamentaux et les plus profonds sur nous-mêmes. Car les trois dieux qualifiés
d'uniques se situent tantôt à l'avant-garde, tantôt à l'arrière-garde de la
pensée rationnelle. Quel abîme entre un Bossuet dont la solennité cicéronienne
fait trancher au ciel du sort des Etats et de l'ordre de succession au trône au
sein de toutes les dynasties de l'Europe et un Pascal dont le calame épouvanté
largue l'Olympe des chrétiens dans l'infini et réduit notre espèce à un
troupeau de brebis qu'un "boucher obscur" assassine sur une île
déserte!
2 - La parole de la France
Il faut distinguer d'un côté, les poètes dramatiques qui se
collettent avec des démiurges de divers gabarits et qui prennent leur héros du
cosmos à bras le corps et, de l'autre, les écrits des prosateurs qui
explicitent les prouesses qu'ils attribuent à des Titans du silence et du vide.
Ceux-là côtoient encore les Homère de l'absolu et leur compagnonnage avec les
chantres de l'éternité les rend dignes d'une haute écoute. La scission entre
les prophètes dont le premier titre de gloire est de se faire assassiner par
leurs congénères terrifiés, d'une part, et les théologiens assagis qui gravent
leur pointure sur l'encéphale d'un ciel plus prudent, d'autre part, n'en
renvoient pas moins à des galériens de l'encrier d'une trempe inégale: ne sutor
ultra crepidam judicet. (Que le cordonnier ne juge pas au-dessus des
chaussures). La semaine dernière le cordonnier qui vous parle a hissé sa plume
et son grimoire jusqu'à prêter ses sandales au ciel de la France. Souvenez-vous
de ce que ce vermisseau a mis à peu près dans la bouche de son personnage.
"Vous me prenez sans cesse pour un autre. Si vous vous
demandiez du moins en quoi vous vous trompez de personnage, vous auriez fait un
grand pas en direction de la question de savoir en quoi la France parle de
"Dieu" et "Dieu" de la France. Vous observez mes gestes,
vous photographiez mes mouvements, vous enregistrez les paroles que vous croyez
voir tomber de mes lèvres. Sachez que je ne suis pas le protagoniste en chair
et en os de ma propre histoire et de la vôtre, sachez que je ne monte pas sur
les planches d'un théâtre, sachez que je ne suis pas un machiniste tapi dans
les coulisses du monde, sachez que la France et moi nous ne nous laisserons pas
incarner de sitôt. Quel est l'étranger que vous vous obstinez à écouter à ma
place? Quittez les planches, tournez le dos à toute la représentation: les
signes ne montent pas sur la scène, ma voix n'a pas besoin de la béquille de
votre ossature. Sachez que la France n'a ni corps, ni squelette - la France est
une parole d'en-haut et cette hauteur-là, c'est vous."
3 - Dieu et ses théologiens
Comment les théologiens soupèsent-ils l'écritoire, la plume
et l'encrier de Dieu? Leur cohorte se divise entre plusieurs écoles du ciel.
Les plus inspirés d'entre eux branchent leurs haut-parleurs sur les ténors de
l'absolu. Ces bagnards imitent le pas de Jupiter. Ils miment le démiurge autant
que leurs neurones se laissent mettre sous haute tension. Mais le voltage de
leurs cordes vocales n'est jamais qu'une pâle copie de l'artificier sommital du
cosmos.
Prenons un échantillon du style de ces apprentis:
"Longtemps vous vous êtes prosternés devant vos trois potentats du cosmos,
longtemps vous les avez logés dans le vide, longtemps vous avez peiné à leur
donner le même âge, mais votre ciel de pacotille les couvre d'un ridicule de
grammairiens: et maintenant, ô moucherons de l'éternité, l'immensité défie vos
vrombissements d'insectes, et maintenant comment votre Dieu s'affaire-t-il
parmi les atomes, et maintenant, comment sautillez-vous à ses côtés? Mais vous
n'avez pas trop perdu au change: puisque l'étendue a égaré ses gestionnaires en
chemin, c'est dans vos têtes que je vous donne un tout autre rendez-vous. J'ai
chargé la France de vous ouvrir la route du ciel dont vous êtes habités, j'ai
demandé à la France de vous initier à ma voix."
Après deux ou trois siècles d'exercices de style de ce type,
les écritoires des théologiens sommitaux commencent de découvrir un premier
recul de la pensée rationnelle. En voici quelques échantillons: "Il y a
deux millénaires seulement, votre "Dieu unique" a fait retomber la
planète tout entière dans l'ignorance et la peur ; et vos saints ont mis
plusieurs siècles à seulement retrouver le principe d'Archimède. Un Dieu
absent, un Dieu vivant, un Dieu de feu s'allumera-t-il dans vos cervelles? Si
vous brûlez du feu du ciel, vous contemplerez de haut et de loin l'encéphale
microscopique de tous les peuples et de toutes les nations de la terre.
Mettez-vous la loupe à l'œil et devenez les observateurs stratosphériques du
cerveau du monde."
Ces premières lectures suffiront-elles à vous faire coller
aux chausses de Dieu et à guider les premiers pas de la France ? Observons à
l'œil nu les carences neuronales des Etats démocratique, examinons l'infirmité
cérébrale qui frappe la classe politique sur les cinq continents, testons les
souverains qui jaillissent maintenant tout casqués des urnes du suffrage
universel. Pourquoi n'ont-ils pas à vous rendre compte du contenu et du
fonctionnement de leur cervelle ? Il y a lieu de douter du sérieux et de la
profondeur de leur connaissance des ressorts et des rouages du genre humain.
4 - Il y a erreur sur la personne
Redonnons un instant le calame aux navigateurs chevronnés du
ciel des chrétiens: "Je salue les évadés partiels de la zoologie que vous
êtes devenus. Mais si vous ne devenez des plongeurs en eau profonde,
qu'adviendra-t-il de votre science de l'histoire et de la politique ?
Retrouverez-vous seulement les méthodes rouillées dont usaient vos ancêtres ?
Si vous montez d'un pas assuré sur les marches de mes autels, la bête inconnue
qui vous habite cessera de dresser des statues à votre effigie et vous
apprendrez à séparer plus clairement ma voix de celle qui chevrote dans vos
contrefaçons de la France ."
Puis d'autres prosateurs s'expliqueront noir sur blanc:
"Ne placez pas vos émetteurs à mi-chemin de la France. Combien
d'entre-vous s'imaginent informés à merveille et depuis belle lurette de la
voix et des poumons de la nation! Mais les écouteurs qu'ils se sont collés aux
oreilles retentissent seulement des voix confuses qui montent des travées de
leur Assemblée Nationale, des criailleries de leur Sénat, des pattes de mouche
de leur Conseil constitutionnel, des juristes sans âme et sans vocation de leur
Conseil d'Etat et des arrêts sans souffle de leur Cour de cassation."
Retirons la plume des mains de ces choristes de leur paroisse
et écoutons un instant les analystes et les politologues: "Voici les
causes pour lesquelles les erreurs de branchement de la République échappent à
leur regard, voici les raisons pour lesquelles les coupures de courant qui font
hoqueter la France échappent à l'attention de leurs chefs d'Etat , voici la
déconnection originelle qui largue dans le vide le crâne des évadés du monde
animal."
5 - Vous ne me chercheriez pas si vous ne m'aviez déjà trouvé
Jouons quelques notes seulement sur leurs instruments
désaccordés. Sous Auguste, Trajan, Marc-Aurèle, Hadrien, les dissonances
étaient devenues grinçantes entre les archets des Célestes moribonds et les
sonorités des philosophes que nous avons commencé de prêter l'oreille à nos
vigies les mieux alertées. Des chasseurs aux aguets comptaient rencontrer la
nation sur leurs arpents. Mais nos sentinelles, nos veilleurs et nos guetteurs
ignoraient où chercher ce pays. Le cratère qui séparait les adorateurs du bois,
de la pierre ou du fer n'était qu'un maigre ruisselet au regard de l'abîme qui
les séparait du feu de la France.
Comment le créateur de la Genèse avait-il répandu son sang,
sa carcasse et ses ossements tout au long du chemin? Observons de plus près les
lieux où cet ogre du cosmos avait dressé sa tente. Les classes politiques
actuelles se prétendent attelées au timon des affaires. Mais les malheureux ne
s'affichent même plus en défendeurs des loques tantôt du protestantisme, tantôt
du catholicisme. Aussi n'entendons-nous aucun dirigeant tenter de rendre compte
de sa pratique des liturgies en usage dans l'une et l'autre doctrine entre
lesquelles le christianisme s'est divisé il y a un demi-millénaire. Fort bien:
mais comment le peuple des Germains habite-t-il maintenant sa tête? Et le
peuple français, comment cet errant voyage-t-il dans sa boîte crânienne?
Savez-vous dans quelle auberge les Gaulois d'aujourd'hui se sont arrêtés? Et
s'ils ne font plus un pas sous le ciel privé d'étoiles de leur laïcité, quelle
est la voix que l'esprit de la France voudrait leur faire entendre?
Telle est la question; si "Dieu" ne bouge plus d'un
pouce, le peuple de la raison demandera aux théologiens de la raison de lui
parler du ciel de la raison. Ecoutons-les: "Pourquoi aurions-nous jeté aux
orties tout le fatras et les vains colifichets d'un dieu trépassé, pourquoi
aurions-nous vaincu les quincaillers de la naissance virginale de Zeus,
pourquoi aurions-nous terrassé leur transsubstantiation magique d'une divinité
née dans un village, et les ensorcellements de leur éternité, et leurs
châtiments infernaux pour trouver vide leur boîte de Pandore?"
Il sera rocailleux, le chemin que nous emprunterons pour que
la France rallume la lanterne du monde. Mais si nous ne perçons pas les secrets
du cerveau de notre temps, si nous ignorons pourquoi nous sommes revenus au
culte des idoles sans seulement nous en douter, nous retournerons aux
sacrifices de sang qui coulaient des autels à l'heure d'Isaïe, parce que la
cloche du ciel de la France n'aura pas sonné dans nos têtes.
6 - Qu'est-ce qu'une idole ?
Demandons-nous donc pourquoi le Zeus du monde antique est
décédé en silence et en toute discrétion dans le vide cérébral et dans la
déraison de la civilisation des dieux de l'époque. Une idole toute neuve avait
aussitôt pris le relais de celles d'Homère. Nous avons inhumé le régisseur de
l'histoire universelle qui s'était substitué aux dieux de l'Olympe - et
maintenant, si nous renoncions à ouvrir le catafalque de la dernière idole du
genre humain et à autopsier son cadavre, jamais nous ne rencontrerons le génie
ascensionnel de la France. Appelons donc cette France-là à forcer la porte du
royaume des élévations, cherchons la France absente du monde, sinon nous
demeurerons les adorateurs des totems bien cimentés qui faisaient un si grand
tapage dans le vide du monde.
Mais voyez comme les parvis de la France de l'esprit
s'éclairent si nous observons seulement de plus près les poupées et les
figurines des dieux les mieux affublés et si nous exposons leurs vêtements et
leurs parures dans nos musées aux idoles. Si le Zeus qui sucrait nos ossatures
n'était pas descendu à son tour parmi les dieux de pierre, de bois ou d'airain
des ancêtres, comment verrions-nous les totems verbifiques que nous couvrons maintenant
des affûtiaux de notre laïcité superficielle et craintive. Qu'en est-il des
grigris et des amulettes qui nous font couronner nos têtes sans vocation des
auréoles de nos idéalités truquées?
7 - La France du décryptage de la bête schizoïde
Quelle révolution de la pensée politique la France de la
raison du monde fera-t-elle débarquer au pays de Canaan de l'intelligence?
Celle qui nous fera découvrir le fonctionnement théologique de la démocratie et
du suffrage universel. Car le génie politique et guerrier d'Israël nous a mis
en mains la clé universelle des cosmologies sacrées de type monothéiste,
messianique et rédempteur. Voyez comment cette nation s'y est prise pour
déposer sur l'autel de la Liberté du monde l'hostie dont le faux sacre a
converti le monde entier à chercher son salut dans un "équilibre"
politique figé au Moyen-Age, voyez comment cette châsse de la
"délivrance" est une machinerie de conquérant construite sur le
modèle biphasé de l'eucharistie à double tranchant des chrétiens, laquelle se
métamorphosait sans relâche en chair et en sang d'un salut à mi-chemin entre
ses épées et ses auréoles, voyez comment ce langage béatifié par le fer et le
feu du "Grand Israël" se métamorphose inlassablement en terres
labourables en Palestine occupée, voyez comment cette transsubstantiation
hérissée de bouches à feu transfigure le pain céleste en pain d'ici-bas et
envahit Jérusalem maison par maison, voyez comment Israël expose au grand jour
les ressorts anthropologiques de la transsubstantiation bifide des chrétiens,
voyez comment "Dieu" arme de sainteté ses carnages schizoïdes sur la
scène politique, voyez comment la bête biphasée brandit sans relâche sa
bannière.
8 - La vie spirituelle de la France
Hâtons-nous de demander à la nation des résurrecteurs de la
pensée de nous dire ce qu'il en est de sa gratitude à l'égard des grands
allumeurs de leur logique spirituelle, hâtons-nous de poser quelques jalons de
la vie théologique de la France
La raison a-t-elle une âme? Dans le cas où cette âme
allumerait des flambeaux, qu'en serait-il du souffle et de la vie ascensionnels
qui redonneraient à la pensée française son élan et son feu? D'un côté, un pape
logicien, donc visionnaire, a compris que la civilisation des sciences et des
techniques cherchera en vain l'échelle de Jacob de ses élévations dans une
enceinte sans voix et que si l'Eglise redevenait le moteur mondial des
intelligences ascensionnelles, la terre entière se rouvrirait à un Mont Carmel
des modernes. Mais Rome ne saurait renoncer à la quincaillerie qui appesantit
son pas. Le fardeau des miracles matériels hérités des autels de l'humanité
primitive brisera son apostolat.
De son côté, le protestantisme a tenté de jeter par-dessus
bord les grimoires des juristes du ciel romain et tout le fatras des prodiges
les plus stupéfactoires censés se produire physiquement sur les autels d'une
confession de magiciens et de sorciers. Mais les fils de Calvin et de Luther
n'ont pas trouvé dans les arcanes de leur cervelle et dans les tréfonds de leur
âme l'élan et le souffle des incendiaires des ténèbres. Du coup, la raison
iconoclaste des prophètes qu'ils avaient cru délivrer de ses langes est
demeurée à l'écart des plus féconds sacrilèges des mystiques de la nuit. Cinq
siècles de privation des dentelles et des dorures du sacerdoce catholique ont
seulement démontré que si l'on prive les peuples-enfants de leurs jouets
cosmologiques sans leur mettre le flambeau des blasphèmes les plus étincelants
d'Isaïe entre les mains, ils ne troquent l'audace intellectuelle des saints que
pour une décérébration sans remède.
9 - Les enfarinés de la Liberté
Puis, le Vatican d'outre Atlantique a explosé entre les mains
de M. Barack Obama, qui est venu à la porte de Brandebourg saupoudrer de
fioritures un mythe de la liberté démocratique enfariné et difficile à
requinquer à l'école de la mise sous surveillance informatique de tous les
peuples de la terre. Aussi le show démocratique n'a-t-il trompé personne: le
peuple allemand a boudé la scolastique et de la casuistique du Saint Paul de Wall
Street. Tout le monde a compris que le bénisseur professionnel de Washington
venait consolider les conquêtes verbales d'un évangélisme de l'abstrait et
qu'il répandait la parole béatifiante du concept séraphique de Justice sur les
cinq cents bases militaires qui montent la garde en Europe depuis 1945, tout le
monde a entendu le ténor d'un désarmement nucléaire partiel chanter l'antienne
du pacifisme sur la scène des idéalités de théâtre de la mappemonde, tout le
monde a compris que l'apocalypse mâtinée de tartufferie sacrée est inutilisable
sur un champ de bataille trop étroit et qu'un bouclier anti-missiles censé
auréoler un continent que personne ne menace n'est qu'un titanesque simulacre
militaire. Entre une démocratie décérébrée par des subterfuges angéliques et la
bimbeloterie des cosmologies du salut dont Rome et les fils de Luther se
partagent les débris, seule la France a braqué son télescope sur le Jupiter des
drones, seule la France se dresse en prophétesse du monde de demain.
On sait que la langue allemande place les adjectifs avant les
substantifs et que la traduction française de "socialisme national"
par le germanisme de "national socialisme", a permis à l'Europe de se
cacher pendant soixante-dix ans l'évidence politique qu'un socialisme supranational
conduit tout droit à remettre le sceptre des patries entre les mains d'un seul
Etat dominant, c'est-à-dire à armer un empire césarien des dépouilles des
souverainetés locales. Aujourd'hui, la gauche et la droite dressent enfin un
nationalisme retrouvé face à l'évangélisme pseudo démocratique et armé
jusqu'aux dents dont la commission de Bruxelles brandit la sainteté et qui a
conduit l'Amérique à placer tous les peuples de la terre sous la surveillance
d'une Stasi informatisée.
Quand un membre de la maffia italienne trahit imprudemment
les secrets de la pieuvre, le gouvernement italien placera à grands frais et sa
vie durant le héros sous la protection de la police républicaine - sinon on ne
retrouvera même pas son cadavre. C'est que Rome n'a pas le pouvoir d'éradiquer
la maffia, mais seulement de protéger quelques-uns de ses dénonciateurs; et
quand le mondialisme se change en un apostolat des crimes d'un empire, les
Etats seront sommés sur les cinq continents de lui livrer le Brutus des droits
de l'homme.
Alors la civilisation des maffieux de la "paix", de
la "justice" et du "droit" conduit le pharisaïsme
planétaire de la démocratie jusqu'à affamer un peuple de quatre-vingts millions
d'habitants à seule fin, ici, de masquer la conquête de la Cisjordanie par les
fidèles de Jahvé, là de soustraire au gang de la vertu le "coupable"
du forfait d'avoir dénoncé le crime. On a entendu M. Obama invoquer ses droits
de chef de la Stasi et accuser la Russie de refuser l'extradition d'un innocent
traité de "pirate": c'est la maffia qui reproche à l'Etat italien de
violer le droit international de ne pas lui livrer un dénonciateur de ses
crimes. Comment ne pas en appeler aux saints de la Liberté ? A nous d'arracher
leur sceptre aux profanateurs de la France.
10 - Le naufrage des prodiges
Et maintenant, observons le phénomène le plus massif de notre
géopolitique: nos républiques n'affichent plus la cécité des religions du
passé, qui ignoraient les sciences exactes, mais l'aveuglement de notre
méconnaissance des souches anthropologiques sur lesquelles poussaient les
théologies des premiers hommes. Voyez comme elles s'en vengent sur nos Etats:
elles ont perdu leurs racines dans les mythes cosmologiques des peuples
primitifs, mais les documents anthropologiques cryptés qu'on appelle des
théologies pilotent à nouveau la politique et l'histoire des démocraties
modernes. Pourquoi notre raison souffre-t-elle de paralysie générale au sein
des sciences humaines à jamais privées de repères et de boussoles, sinon parce
que l'esprit de raison est une tête chercheuse et que seuls les cervelles
prospectives nous parlent de la France.
Supposons que nous aurions néanmoins franchi quelques pas en
direction d'une espèce pensante, supposons, en outre, que nous errerions dans
les parages du silence qui nous habite, supposons enfin que nous nous
brûlerions au feu des orphelins de leur transcendance. Avec quels yeux
observerions-nous alors le passé brûlant de la France, quel regard
porterions-nous sur une nation à l'écoute de nos voix les plus ascensionnelles?
Ce serait la bête fascinée par la mort que nous observerions de Sirius ; et
nous remarquerions qu'au XVIe siècle encore, nous alléguions force
métamorphoses moléculaires d'une victime humaine sur nos offertoires - mais
déjà d'autres spécimens de notre espèce infirme se trouvaient indignement
représentés par la démence de nos prodiges les plus sacrés - et nos premiers
anthropologues se sont demandé pourquoi nous dévorons notre propre chair et
buvons notre propre sang et pourquoi notre pain et notre vin se métamorphosent
dans nos mains.
Alors nous avons appris à rire autrement - c'est de notre
propre tête que nous avons commencé de rire. A-t-on jamais entendu un animal
s'esclaffer au spectacle de sa folie?
La semaine prochaine je demanderai à la France de nous
expliquer ce prodige.
le 29 juin 2013
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