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10 janvier 2010

Voile et traditions

Ouvrons le dialogue, sans nous voiler la face

Par lucienne magalie pons

Il est assez paradoxal que les pourfendeurs du voile voient dans le voile intégral un « symbole d’exclusion et de soumission »


Dans notre monde occidental libéré de tout tabou sexuel ou des livres, des articles, des émissions quotidiennes de radios, et d’autres fréquentes émissions de télévisions, sans parler des films érotiques et pornographiques, se servent de l’image de la femme exposée comme un « objet » de désir, et par la publicité comme un support de consommations, c’est bien là que nous pouvons voir comme une soumission aux mœurs de l’époque, et dans ce contexte, le voile au contraire peut se concevoir pour des femmes fidèles à des traditions anciennes comme une protection .


Nous pouvons comprendre que des femmes attachées à leurs préceptes religieux ou traditionnels restent fidèles au port du voile pour éviter qu’un regard équivoque ou pervers vienne en se posant sur elle entacher leur chasteté.


L’approche agressive et coercitive avec laquelle la question du voile est abordée dans notre pays n’est pas la bonne méthode, avant de jeter l’anathème et menacer d’une loi d’interdiction assortie d’amendes, il eut été plus logique, plus convenable, plus digne, d’aborder la question sous l’angle culturel et d’ouvrir le dialogue avec respect.


Pour ma part et sans vouloir ouvrir un débat à priori pour ou contre le voile intégral, j’ai voulu me plonger succinctement sur la signification religieuse, culturelle, traditionnelle et sociale du voile en général, telle qu’elle nous est restituée par des écrits religieux anciens.


Je vous demande de ne pas voir dans mes écrits une intention particulière mais le simple désir de m’instruire et de méditer.


Et dans une première interprétation des écrits qui vont suivre je relève que le voile ( au sens large) couvrant le corps et la tête qui sépare la femme de l’extérieur, est une protection de la chasteté du corps et de la pureté, de l'âme mais aussi le signe d’un statut social, de même que le signe d’une religion ou d’une tradition :


Selon la Loi assyrienne des temps anciens, le voile distingue la femme libre de la femme prostituée et de la femme esclave qui elles vont le visage découvert :


« « Les femmes mariées qui sortent dans la rue n’auront pas leur tête découverte. Les filles d’hommes libres seront voilées. La concubine qui va dans les rues avec sa maîtresse sera voilée.


« « La prostituée ne sera pas voilée, sa tête sera découverte. Qui voit une prostituée voilée l’arrêtera.


« « Les femmes esclaves ne sont pas voilées et qui voit une esclave voilée l’arrêtera.


Loi assyrienne, attribuée au roi Téglath Phalazar 1er (1112-1047 av. J.-C.). Tablette A 40.

Cité par Odon Vallet, Le Dieu du croissant fertile, Découvertes Gallimard, Paris, 1999. » »


Dans la tradition ancienne de l’église catholique, l’homme en entrant dans l’église se découvre, mais la femme doit porter une coiffe ou chapeau, ou encore un foulard.


Pourquoi ? : - si l’on s’en tient à certains études symboliques, l’homme catholique qui n’est pas circoncis peut se présenter le chef découvert dans l’église, puisque son sexe couvert par le prépuce n’offense pas Dieu, par contre la femme adulte qui n’es plus vierge doit se couvrir, et dans ce cas le chapeau, ou la coiffe ou le foulard remplace l’Hymen. Par extension de cette pratique les petites filles se couvrent et les petits garçons se découvrent en entrant dans l’Eglise.


De nos jours quelques fidèles catholiques observent encore cette pratique.


Pour Saint Paul, prier tête dévoilée fait honte à sa tête, c’est comme si elle était rasée :


« « Toute femme qui prie ou prophétise la tête dévoilée fait honte à sa tête, car c’est exactement comme si elle était rasée. En effet, si elle ne se voile pas, qu’elle se fasse tondre ; et si c’est une honte pour la femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se voile. […]


« « Jugez-en par vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ? La nature vous enseigne, n’est-ce pas, que pour un homme c’est déshonorant d’avoir les cheveux longs, et que pour une femme, c’est une gloire, car la chevelure lui a été donnée pour s’en draper.


(Paul, Lettres aux Corinthiens, 11, VI, extraits)


Dans la tradition juive, le voile symbolise l’idée de pudeur, par là, on montre que, quelle que soit l’apparence physique, l’âme et le caractère sont d’une suprême importance. Autre signification et non des moindres, quand le jeune marié avant la célébration du mariage couvre sa fiancée d’un voile par ce geste il s’engage à la vêtir et à la nourrir. Cette ancienne coutume est le premier des nombreux actes par lesquels le fiancé s’engage à protéger sa future femme.


C’est aussi un signe de chasteté qui affirme le statut social de la femme face à l’étranger :


« « Isaac était venu au désert du puits de Lahaî Roî, car il habitait au pays du Négeb. Or Isaac sortit pour se promener dans la campagne, à la tombée du soir, et, levant les yeux, il vit que des chameaux arrivaient. Et Rébecca, levant les yeux, vit Isaac. Elle sauta à bas du chameau et dit au serviteur : "Quel est cet homme-là, qui vient dans la campagne à notre rencontre ?" Le serviteur répondit : "C’est mon maître" ; alors elle prit son voile et se couvrit.


Pour l’Islam selon le Coran la protection du voile permet aux croyants de recevoir la révélation d’ Allah, c’est aussi un symbole très fort de chasteté et pureté et d’humilité :


"Il n’a été donné à aucun mortel qu’Allah lui parle, sinon par révélation ou de derrière un voile"

(XLII, 50)

Dis aux croyants :

De baisser leurs regards,

D’être chastes,

Ce sera plus pur pour eux.

– Dieu est bien informé de ce qu’ils font –

Dis aux croyantes :

De baisser leurs regards,

D’être chastes,

De ne montrer que l’extérieur de leurs atours,

De rabattre leurs voiles sur leurs poitrines […]


L’islam se montre tolérant pour les femmes stériles, elles peuvent déposer leur voile, mais à condition « de ne pas se montrer dans leurs atours » :


Il n’y a pas de faute à reprocher

Aux femmes qui ne peuvent plus enfanter

Et qui ne peuvent plus se marier,

De déposer leurs voiles,

À condition de ne pas se montrer dans leurs atours ;

Mais il est préférable pour elles de s’en abstenir.

– Dieu est celui qui entend et qui sait

(Coran, XXIV, 60)

C’est aussi un signe de protection et de reconnaissance sociale :

Ô Prophète

Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants

De se couvrir de leurs voiles :

C’est pour elles le meilleur moyen de se faire connaître

Et de ne pas être offensées.

– Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux –

(Coran, XXXIII, 59)


ooOoo


considération sur le regard


La puissance du regard :

«Si le regard pouvait féconder et tuer, les rues seraient pleines de cadavres et de femmes grosses», disait Paul Valéry. Voilà qui résume bien toute la charge que peut porter un simple regard humain. »

Note : C’est d'abord par le regard, donc par l'œil, que toute communication ou relation avec les autres s'établit. L’expression du regard peut valoriser ou blesser, certains même pensent qu’il apporter chance ou malheur.

En plus d'être lié à la divinité et aux mauvais sorts, l'œil en tant qu’instrument du regard, devient fréquemment objet de punition tant chez les dieux que chez les mortels. Dans la mythologie grecque, Orion a été rendu aveugle pour qu'il ne puisse plus voir une jeune fille qu'il convoitait contre la volonté du père. Œdipe s'est lui-même crevé les yeux après avoir appris qu'il avait commis l'inceste avec sa mère. Méduse transformait en statue de pierre quiconque osait la regarder.

Dans la Bible, la femme de Loth a été changée en statue de sel pour avoir regardé derrière elle la destruction de Sodome

De nos jours encore certains se protègent contre le regard en portant des bijoux ou des amulettes, sans aller jusqu’à cautionner ces pratiques superstitieuses, il arrive souvent qu’un regard puissent nous blesser et que nous cherchions à nous en protéger.

De même il arrive qu’en visualisant des scènes ou des représentations agressives et violentes en nature ou en images, nous éprouvions des sentiments de peur ou d’angoisse et que pour nous en protéger nous portions instinctivement nos mains sur nos yeux ou détournions le regard

ooOoo

Je ne prétends pas être parole d’évangile en ce qui concerne le port du voile en général, mon approche très limitée de ce sujet est incomplet, et c’est bien volontiers et en toute ouverture d’esprit que je lirai vos commentaires dans un esprit d’ouverture et de conciliation, vivre ensemble c’est s’ouvrir aux autres et les comprendre et ne pas se camper dans une position à priori.

article de lucienne magalie pons

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