Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

22 janvier 2010

Mr. Eric Besson à des lectures pour "expliquer" la Nation

article de lucienne magalie pons

Par lucienne magalie pons

Des lectures qu'il accommode en un salmigondis indigeste pour l’entendement des historiens de l’Histoire des Gaules et de l’Histoire de France.

Lors d'un débat à la cité sensible des "4.000" le 5 janvier à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), M. Besson avait déclaré, que "la France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion" mais "un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble".

Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Eric Besson est revenu sur cette « citation » le 20 janvier 2010 à l'Assemblée nationale

Voici sa nouvelle version :

La Nation française, c'est "un seul peuple, une langue, un territoire, des valeurs et une organisation institutionnelle : la République", a précisé vendredi le ministre de l'Immigration, Eric Besson, qui avait précédemment évoqué "un conglomérat de peuples".

Ndlr : pas très bien formé le Ministre pour être précis aurait du dire au lieu un « Etat constitutionnel » …….. au lieu de « organisation institutionnelle : la République »

« Organisation Institutionnelle » laisse entendre que les Institutions sont des électrons libres !

"Ce raccourci schématique a pu être, à tort, interprété comme étant ma définition de la Nation française", a indiqué vendredi à l'AFP M. Besson. En fait, rectifie le ministre, "j’ai évoqué la France d’avant la France, celle des tribus éparses décrites par Jules César dans ses commentaires sur la guerre des Gaules"

Ndlr : Monsieur Eric Besson semble ignorer que la Gaule (ou les Gaules), en latin Gallia, est décrite par Jules César, est le nom donné par les Romains aux territoires peuplés par les Gaulois, territoires confédérés qui comprenaient la quasi-totalité de la France actuelle, la Belgique, le nord de l'Italie (Gaule cisalpine) et une partie de l'Allemagne.

Sa référence incomplète à Jules César ne tient pas la route, il a des lectures qu’il réduit à sa vision personnelle, encore un raccourci tronqué.

"Ayant à l’esprit la formule de Mirabeau sur ce qui n’était pas encore la France « un agrégat de peuples désunis » j’ai parlé d’un « conglomérat de peuples », a-t-il encore précisé ce Ministre.

Mirabeau parlait des Gaules anciennes bien avant des Gaulles décrites par Jules César, et encore là elles étaient unies par une centralité religieuse et des fédérations de peuples alliés ou tributaires qui se comprenaient et se donnaient une origine commune

Ainsi, jusqu'à la conquête romaine, de -58 à -51, le nom Gaules correspond à une aire culturelle et militaire fondée sur une centralité religieuse et des fédérations de peuples alliés ou tributaires qui se comprenaient et se donnaient une origine commune, ainsi que le montrent les commentaires de l'antiquité et du haut Moyen Âge .

Il est vrai que par la suite, Vercingétorix a consolidé ces fédérations et conférations pour luter contre l’invasion romaine, mais ce n’était pas une novation mais un renforcement stratégique.

On peut bien sûr remonter archéologiquement à l’âge de fer, pour retracer les origine éparses de la Gaule Celtique, ainsi que la désigne les archéologues pour désigner l'ensemble des territoires peuplés par les Celtes historiques au deuxième âge du fer dépassant le cadre de la seule Gaule l’arrivée des premiers peuples celtiques en Europe occidentale remontant au milieu du IIe millénaire av. J.-C., mais nous entrons là dans un autre débat essentiellement fondé sur l’avancée des recherches archéologique.

Mais puisque Monsieur Besson a cité Jules César et Mirabeau pour expliquer sa première définition, restons en aux Gaules fédérées et confédérées de l’époque de Jules César, il est inutile de remonter jusqu’à Adam et Eve, dont Monsieur Besson ne nous à pas encore entretenu.

Pour revenir à ses préoccupations narcissiques, et en affirmant vouloir "dissiper tout malentendu", M. Besson a invité "celles et ceux qui douteraient de ces explications à se reporter au petit livre « Pour la Nation" qu'il vient de publier et qui, selon lui, "défend la thèse d’une Nation créée par un Etat fort, fondée sur le dépassement des origines et liée depuis 1539 par la langue française".

Un vrai charabia pour placer son livre qui n’est que l’expression d’un Ministre qui ne connaît pas la continuité séculaire de l’Histoire de la Gaule, de la France de l’Ancien Régime et de l’Etat Français actuel.

Défendre la thèse «une Nation créée par un Etat fort », comme il le prétend, ressort de rêveries utopiques que nous ne cautionneront pas par une lecture, ce serait perdre du temps.

Aucun commentaire: