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11 janvier 2010

H1N1 : Point sur les nouvelles mesures

de lucienne magalie pons

Revue de presse et de toile :


Les nouvelles que j’ai sélectionnées et largement résumées, ne sont qu’une chronologie des décisions en cours, elles ne portent pas sur l’étude de l’impact financier de la question, qui fera l’objet prochainement d’une autre séquence d’information


Période du 4 au 7 Janvier 2010 :


Talonnée par les polémiques sur la gestion de la Grippe H1N1, pointée du doigt pour avoir commandé trop de vaccins, le Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a très rapidement changé son discours et son fusil d'épaule , et a brutalement décidé de résilier les commandes de 50 millions de doses de vaccin sur les 94 millions de commandée, tout en entreprenant de négocier dans l’urgence l'annulation de la moitié des commandes de vaccins.


De plus elle autorise les médecins généralistes à vacciner les patients à leur cabinet dès le 12 Janvier.

Exclus jusqu’alors de la campagne de vaccination contre la grippe A, les médecins généralistes (volontaires) pourront vacciner les patients à partir de la semaine prochaine. «Nous disposons désormais d'un stock de vaccins suffisant qui nous permet d'associer les médecins généralistes, a expliqué Roselyne Bachelot sur RTL …… Ils seront payés pour cela». Le montant est en train d'être négocié.


(La campagne dans les centres de vaccination devrait se poursuivre jusqu'en septembre prochain.)




Une résiliation "pour motif d'intérêt général" (?)


«Ces commandes n'avaient été ni livrées ni payées, elles sont donc résiliées», a expliqué la ministre de la Santé, sur TF1, lundi 4 Janvier.. «Cela fait une économie de plus de la moitié», a-t-elle précisé, en confirmant que le gouvernement résiliait les commandes de 50 millions de doses, sur les 94 millions commandées au début de l'épidémie.


(Cette résiliation concerne les laboratoires GSK "à hauteur de 32 millions doses", Sanofi-Pasteur "à hauteur de 11 millions de doses", et Novartis "à hauteur de sept millions de doses", selon ses services du Ministère de la Santé)


Mardi matin 5 janvier sur RTL, la ministre a fait savoir à quel prix et à quelles conditions va s'effectuer cette résiliation massive : «Sanofi Pasteur nous a fait savoir que la commande de 9 millions de doses allait purement et simplement être résiliée sans compensation, a-t-elle assurée.


« Ce faisant, la France tient compte du fait qu'une seule dose est suffisante pour protéger les personnes vaccinées, a souligné mardi Mme Bachelot. "J'ai travaillé avec mes équipes pour voir la meilleure façon de faire face à cette donne" et "nous avons pris la décision de résilier (ces) commandes".


La ministre a indiqué qu’ "il n'y avait pas de clause de résiliation". "Mais nous sommes en face d'un changement substantiel de la nature du produit puisqu'ils nous ont été vendus comme étant des vaccins à deux injections", a soutenu Roselyne Bachelot.


"Nous avons des discussions avec les laboratoires sur ce sujet. D'ores et déjà, le laboratoire Sanofi-Pasteur nous a fait savoir que pour 9 millions de doses, la commande était purement et simplement résiliée sans aucune indemnité", a-t-elle noté. "Nous sommes en discussion" avec les autres laboratoires. "Nous allons discuter très fermement et nous avons un certain nombre d'arguments à faire valoir", a conclu la ministre de la Santé.

Note parenthèse : le Ministère de la santé avait tablé la veille sur une résiliation de 11 millions de doses du laboratoire Sanofi-Pasteur. Or, entre l’annonce de résiliation du Ministère de la Santé et l’annonce sur RTL de la Ministre, il y a une différence de 2 millions de doses restantes en commande dont on ne sait pour le moment quel sort leur sera réservé.


(Sanofi Pasteur a indiqué qu'elle «avait proposé de réduire la voilure dès la fin décembre, dans la mesure où on savait que le schéma à une dose faisait qu'on avait beaucoup de doses disponibles».)


Concernant la vente des vaccins aux pays étrangers, la Ministre a estimé que « la vente des vaccins aux autres pays serait marginale» , en indiquant que le Qatar avait déjà acheté 300.000 doses et que la négociation était bien engagée avec l'Egypte qui souhaite acquérir 2 millions de doses et en ajoutant que même l'Iran va commencer une campagne de vaccination avec, notamment 2 millions de doses rachetées à la France. La France a par ailleurs offert 9 millions de doses à l'Organisation Mondiale de la Santé.


Concernant la société GlaxoSmithkline dont une commande de 32 millions de doses a été annulée et la société Novartis (7 millions de doses), la Ministre a déclarée «nous allons discuter avec les autres et nous avons de forts arguments à faire valoir», en insistant sur une «modification substantielle» : une seule injection -et non deux- est nécessaire pour réaliser une vaccination, a-t-elle justifié.


Pour la commande de masques, la ministre a rappelé que «c'est dans le cadre du risque d'épidémie de grippe aviaire que nous les avons achetés et nous renouvelons ces stocks de masques régulièrement. Ce n'est pas parce qu'il y a une épidémie sur la grippe H1N1 qu'il ne faut pas se préparer à d'autres épidémies. Il s'agit du principe de précaution».


A ces déclarations le député Jean-Marie Le Guen a réagit rapidement : «Malgré les démentis répétés (de Mme Bachelot) c'est un fait avéré que notre pays est celui qui a dépensé le plus pour vacciner le moins», …………. «Je constate que Roselyne Bachelot se cantonne malheureusement à de l'autosatisfaction et à de la désinformation». ……. «S'agissant des renégociations de contrats avec les laboratoires, il serait intéressant que le gouvernement fournisse les chiffres exacts sur les commandes et les montants donnés en exemple», a-t-il maintenu en réitérant sa demande de mission d'information.


Le PS le même jour a réclamé une commission d'enquête parlementaire, plus contraignante qu'une mission.

En dépit de ces nouvelles mesures, quatre députés du Nouveau centre, dont Jean Dionis du Séjour, ont déposé une proposition de résolution demandant une commission d'enquête parlementaire et de leur côté les députés socialistes ont réitéré leur demande de mission d'information. . « Il faut faire la clarté », a déclaré Mr Ayrault (PS) lors de ses vœux à la presse.


A la question de savoir si elle accepterait une commission d'enquête parlementaire, réclamée à la fois par le PS et par le Nouveau Centre, Roselyne Bachelot a répondu sur RTL : "bien entendu". "Je viens régulièrement devant l'Assemblée nationale et le Sénat rendre compte du déroulement de la campagne de vaccination, cela ne me gêne absolument pas, au contraire",


Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer s'est dit « personnellement opposé » à une commission d'enquête. Il a annoncé que La Ministre de la Santé répondrait aux questions des députés à l'occasion de la « prochaine réunion de la commission des Affaires sociales ».


En réponse, Le Parti socialiste a averti qu'il serait "attentif à la mise en œuvre d'une commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la grippe A, après l'engagement pris par la ministre à ce sujet". Marisol Touraine, secrétaire nationale du parti en charge de la santé, a protesté que "la majorité parlementaire ne doit plus se dérober: l'exigence de transparence s'impose plus que jamais", dans son communiqué elle souligne que de nombreuses interrogations subsistent sur les aspects financiers"…… "En annonçant le non achat de 50 millions de doses non produites et le recours possible aux généralistes, Roselyne Bachelot désavoue sa propre politique", estime Mme Touraine.


Du 7 au 8 janvier :


Lors d’un point de presse au ministère, Roselyne Bachelot a appelé tous les Français à aller se faire vacciner contre la grippe A/H1N1, avec ou sans bon de vaccination.


Note : Une « évidence » qui jusqu’à là ne lui était pas apparue devient évidente ! C’est évident ….évidemment !


"Si vous n'avez pas reçu votre bon de vaccination, allez-vous faire vacciner, évidemment"


…….. « Vous pouvez vous faire vacciner si évidemment vous avez déjà reçu votre bon de vaccination »………..Mais si vous n'avez pas reçu votre bon de vaccination, allez vous faire vacciner évidemment".


(Jusqu’à présent depuis le début des vaccinations, 5 millions de Français se sont fait vacciner contre la grippe A/H1N1, selon le dernier décompte officiel, sur une population de 63 millions d'habitants.)


Le Président de l’Assemblée National Bernard Accoyer (UMP) qui s’était montré défavorable à une commission d’enquête parlementaire, semble avoir obtenu gain de cause, la Ministre de la santé sera simplement auditionné le mardi 12 Janvier par les députés sur l’évolution de la « pandémie grippale » et la mise en œuvre du dispositif de lutte contre celle ci.


Le groupe PS qui avait demandé une mission d'information parlementaire sur la vaccination, puis ensuite une commission d’enquête parlementaire estime insuffisante l'audition de Roselyne Bachelot.


Mise à jour : Récemment Madame Bachelot avait prévu que les centres de Vaccination devrait continuer à fonctionner j’en septembre et que tout le monde pourrait se faire vacciner chez les praticiens avec ou sans bons de vaccination.

Samedi matin 10 janvier sur Europe 1, elle modifie ses déclarations et annonce :

Source : site Doctissimo (extrait résumé) :

Grippe A : les centres de vaccination devraient fermer d'ici deux mois

Actualisation : Sur Europe 1, Samedi matin 9 Janvier, la Ministre Roselyne Bachelot a indiqué que la prochaine étape de la campagne de vaccination sera "la fermeture des centres qui devrait arriver au printemps" ……."Nous allons continuer pendant un peu près deux mois avec des centres d'un côté et des médecins généralistes de l'autre parce qu'il ne faut pas non plus les surcharger".

Dès le 12 janvier, ….."les médecins généralistes seront seuls aux commandes" a précisé Roselyne Bachelot.

"Nous avons encore quelques problèmes logistiques", a reconnu la ministre de la santé concernant les modalités de la vaccination en cabinet. Pour le moment, les médecins devront se fournir auprès des centres. Mais "nous sommes en train de préparer un passage de relais avec les pharmaciens", a-t-elle assuré.

Résumé : tout médecin peut être volontaire, quelle que soit sa spécialité". Le patient peut donc en théorie se faire vacciner par son médecin généraliste, son cardiologue ou encore son pneumologue par exemple. Le patient devra présenter son bon de vaccination. S'il ne l'a pas reçu, le médecin pourra l'éditer sur place, tout comme dans les centres. Ce document est indispensable pour se faire vacciner puisqu'il assure une traçabilité des vaccins. Chez le médecin, la vaccination aura lieu au détour d'une consultation habituelle, ou d'un rendez-vous spécifique, dont le coût sera alors de 6,60 euros pris en charge intégralement par l'Assurance maladie.

Roselyne Bachelot a appelé à la prudence concernant l'évolution de l'épidémie. "Un autre pic peut se passer. Quand on regarde l'histoire de la grippe, l'évolution se fait en général en plusieurs pics pandémiques", a-t-elle averti. Selon la ministre, les autorités sanitaires américaines indiquent d'ailleurs qu'il y a une reprise des cas de grippe aux Etats-Unis.


ooOoo


Pour les syndicats (CFMF) et les praticiens le début dès mardi 12 janvier s’annonce comme hypothétique par faute des lenteurs administratives de communication et d’imprécisions qui subsistent


D'après les premières informations du ministère de la Santé, la vaccination pourra être réalisée au cours d'une consultation normale, les médecins seraient alors rémunérés au tarif de la consultation, soit 22 euros.


Si la vaccination est faite "à la chaîne" les médecins seraient rémunérés au tarif de 66,60 euros, pris en charge à 100% par l'assurance maladie.


Pour l'acheminement des vaccins, et l’approvisionnement, une circulaire devrait être transmise aux préfets dans les jours à venir, pour que les municipalités s'organisent" a affirmé le ministère de la santé.


La date officielle de Mardi 12 janvier ne parait pas pouvoir être tenue, par faute des lenteurs de l’information entre le Ministère de la santé, les préfets et les praticiens.


Monsieur Michel Chassang, président de la confédération des syndicats médicaux français (CSMF) note qu’il y encore 3 axes à creuser "L'approvisionnement des médecins en vaccins", "le problème des bons de vaccination", et "la rémunération". Concernant l'approvisionnement, la CSMF explique que "les médecins pourront se procurer les vaccins dans les centres de vaccination en attendant que cela arrive dans les pharmacies."


Un médecin de Paris, le docteur Gilles Dubois, a résumé la question : «Je ne pourrai pas vacciner mardi, aucune information ne m'a été transmise. Je ne sais même pas où je dois me procurer les doses du vaccin, en pharmacie ou dans les centres de vaccination" … « A peine 5 millions de Français se sont jusqu'à présent fait vacciner, alors que, début décembre le gouvernement prévoyait de pouvoir en vacciner 30 millions » ………. "Malheureusement, je pense qu'il est trop tard. Mes patients voulaient se faire vacciner il y a des mois, maintenant je n'ai plus aucune demande. Je suis complètement découragé par le manque de communication", a-t-il conclu.

Note : comme on peut le constater depuis le 4 janvier La Ministre de la santé et son Ministère sont sur des charbons ardents et s’activent pour réparer le bilan très négatif et très contesté de la gestion de la Grippe H1N1, certains observateurs dénoncent que la campagne de vaccination monopolisée dans les mains de la Ministre de la Santé a échouée dans ses objectifs par défaut de concertation avec le corps médical et par défaut de communication.


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La position de l’Europe « UE » est tout aussi critique dans un sens plus large et porte sur « la menace des fausses pandémies pour la santé » :


Au plan de l’Europe « UE », des parlementaires du Conseil de l'Europe réclament la création d'une commission d'enquête au sens large, pour évaluer "la menace des fausses pandémies pour la santé", sujet dont ils débattront fin janvier à Strasbourg, a indiqué le parlementaire européen socialiste allemand Wolfgang Wodarg très critique à l'égard du traitement contre le virus H1N1, selon lui qualifié faussement de pandémie "sous la pression de laboratoires". Ce parlementaire veut que le Conseil de l'Europe demande à ses membres "des enquêtes sur les conséquences du déclenchement de la pandémie et sa prise en charge aux niveaux nationaux et européen". Il s'agira aussi de savoir sur quelles bases scientifiques l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décrété qu'il s'agit d'une pandémie "afin de prévenir d'autres fausses alertes".


L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui doit se réunir en session du 25 au 29 janvier, doit mettre la pandémie au programme de sa session. Sa commission "Social et santé" a invité la même semaine l'OMS et des laboratoires pharmaceutiques pour un débat à huis-clos.


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